Après examen des différentes parties publiées sur le site Sportechecs.com...
et censées représenter des confrontations sur Internet entres Bobby Fischer lui-même et quelques GMI de renom (Fontaine ou Short, par exemple) en cadence Blitz, de nombreux internautes et joueurs d’échecs ne manqueront pas de se manifester pour donner leur avis.Bien entendu, on peut s’attendre à des remarques contradictoires, tantôt élogieuses sur le style de ce fameux Guest (je dis bien « Guest », car nous n’avons toujours aucune preuve officielle qu’il s’agit bien là de Robert Fischer, mais seulement quelques avis concordants), tantôt critiques sur la qualité des parties, en tous cas toujours excessives comme souvent lorsqu’il s’agit d’évoquer l’enfant terrible des échecs. Quant à moi, l’examen de ces parties m’amène d’emblée à formuler la remarque suivante, remarque qui je pense a frappé également bon nombre de joueurs : Si ces parties sont bien celles jouées par Fischer, si les GMI rencontrés ne mentent pas, si aucune intervention d’ordinateur ne peut être envisagée, et enfin si les coups joués sont effectivement jouables et non réfutés, alors ce sont bien 5 siècles de théorie échiquéenne qui sont battus en brèche. En effet, qu’en est-il des beaux principes de développement et de contrôle du centre dans l’ouverture ou de la règle qui préconise de ne pas jouer plusieurs fois la même pièce dans les premiers coups ? Comme vous l’avez vu, notre fameux « Guest » se moque éperdument de ces règles comme de sa première chemise : il joue le plus souvent
1.f3, suivi de 2.c3, puis de 3.Rf2 et 4.Re3, et le même schéma côté Noir. Dans certaines parties, il joue son Roi 5 ou 6 fois de suite dans les tous premiers coups, jetant aux orties les fameux principes de développement, de perte de temps ou de sécurité du Roi. Il est clair que si nos illustres ancêtres théoriciens Tarrasch, Lasker ou Nimzovitch voyaient ses positions, ils se retourneraient dans leur tombe… Malgré toutes ces « horreurs », notre inconnu remporte toutes ses parties très rapidement, en moins de 20 coups le plus souvent !… Comble du cynisme, il se permet parfois de subir une défaite plus humiliante pour son adversaire que pour lui-même en s’infligeant un mat en 3 coups (le fameux 1.f4 2.g4), histoire de miner son adversaire… Face aux rumeurs et aux réactions de tous bords, il me semble important d’avoir un avis de spécialistes sur ce sujet, et quand je dis spécialistes, je pense à des joueurs de top niveau comme Kasparov ou Anand qu’on n’a pas encore entendu sur cette question. Après tout, ceci n’est peut-être encore une fois qu’un immense canular très bien mis en scène et orchestré avec la complicité de quelques Grands Maîtres. Quoi qu’il en soit, et pour aller dans le sens du titre de cet article, faut-il brûler tous les ouvrages d’ouverture, de théorie et de stratégie échiquéenne publiés jusqu’à ce jour et voir dans ces parties de Fischer un tournant décisif dans la pensée échiquéenne, une véritable révolution des 64 cases comme l’a été en son temps l’école hypermoderne par exemple ?
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