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La place des échecs dans la vie par ol***er***ko***n le  [Aller à la fin] | Actualités |
Inspiré par un commentaire de jsg que j'ai trouvé particulièrement pertinent. J'essaie donc de développer.

Que représentent les échecs pour vous? Je sais, la question est large et peu originale.

Précisons donc un peu. N'est-ce qu'un aimable passe-temps? Une passion dévorante qui vous bouffe votre temps libre et nuits à votre vie sociale/amoureuse/professionnelle (barrez les mentions inutiles)? Votre métier?

Dans mon cas, le statut semble un peu ambigu. En effet, à première vue, je suis un piètre passionné: je vais au club quand j'ai le temps, ai une culture échiquéenne lamentable, bosse les échecs quand je n'ai rien d'autre à faire... bref me direz vous tout sauf une passion dévorante. Cela dit, certains symptômes proches de la névrose se manifestent de temps en temps (voir le post de Ricou le toxico):

-j'ai mes périodes "échecs" où je pense difficilement à autre chose
-toute défaite, même à l'entrainement, est une humiliation (presque)
insupportable (pourtant je devrais m'habituer)

Est-ce du à la nature particulière des échecs? J'attends vos expériences personnelles en la matière

Olivier, doux dingue



j'assume pas... Excellente question !

Comme je souhaite y répondre honnêtement et que je n'assume pas les conséquences de ma réponse (pour mon pt'it ego), je réponds anonymement...

Les échecs sont pour moi :1) Une drogue = ils me procurent du plaisir, j'ai toujours envie d'y revenir ; je n'arrive pas à restreindre ma consommation, ils détruisent (ou tout du moins endommagent) d'autres aspects de ma vie = relations avec autrui, et capacité à dégager du temps pour d'autres projets ; je culpabilise de passer des soirées à jouer aux échecs au lieu de sortir/étudier/dormir

2) Une intarissable source d'émerveillement et de plaisir = la beauté du jeu me fascine et la satisfaction egotique de la victoire contre plus fort que moi^est un puissant dopant !

3) Une leçon d'humilité / une prise de conscience de la mort ! Grâce (à cause ?) aux (des) échecs j'ai touché du doigt ma propre finitude : depuis l'époque où un camarade m'a dit : "300 000 parties, c'est énorme ! Une vie ne suffit pas à les regarder toutes", jusqu'au jour où je me suis rendu compte que je ne comprendrai sans doute jamais les subtilités du jeu de Kasparov, ou même la justification d'une nouveauté théorique au 15ème coup de la Najdorf, ou même...les idées de la Grünfeld, parce que j'aimerai jouer et comprendre trente autres systèmes avant, en passant par la contemplation de mon immense bibliothèque de bouquins d'échecs jamais ouverts et l'affreuse constatation que savourer une partie prend bien deux heures...Et que dire de ces dimanches soirs d'hiver où l'on rentre piteusement d'une lointaine banlieue, avec un zéro à la ceinture à cause d'une méchante gaffe en zeitnot, seul, triste...J'aurais mieux fait d'aller me promener, tiens. A quoi bon ? Il fait déjà nuit. Ces soirs-là, j'ai un arrière-goût macabre dans la bouche...

4) Une sécurité : l'espace des 64 cases est un espace que je maîtrise. Pas totalement bien sûr, mais tout de même mieux que "le monde extérieur". De plus , la répétition frénétique (des ouvertures en blitz par ex.) rassure. Parler des échecs en dehors du monde des échecs rassure aussi : c'est moins angoissant que d'échanger sur votre célibat durable !

5) Un exutoire : blitz, encore et toujours + délicieuse poussée d'adrénaline des zeitnots...

6) Un lieu d'apprentissage sur soi, et même d'évolution : confiance en soi via perception/objectivité de la position, concentration, soumission à l'autorité/liberté de penser (le GMI X a dit dans son bouquin que le bon coup c'est...), recherche du plaisir / recherche du résultat, etc. Je me vois grandir à travers le prisme de ma manière d'envisager le jeu

7) Un espace social - malgré tout ; je m'y suis fait quelques potes.

8) Un moyen d'expression. J'ai des choses à dire sur l'échiquier : par mon style, quel qu'il soit, par mes CHOIX, je m'exprime dans cette sorte d'espace/temps parallèle au monde réel.

9) Un art martial - c'est un combat où j'essaie de déséquilibrer mon adversaire, par une pression objective - mes pièces -, psychologique (regard, coup inattendu) avant de porter le coup fatal (la combinaison plus ou moins destructrice).

A+ sur cet intéressant sujet. PS : je ne suis pas psychopathe :-)


belle autoanalyse..."opinion" Je me reconnaît pas mal dans tout ça...surtout le point 3 et le PS!


j***842, le
:-) On a fait le tour de la question.


Le drame des échecs, c'est qu'ils peuvent nous occuper tout entier, et nous réduire à leur univers étriqué (et pourtant infini), alors que nous savons que nous avons besoin de plein d'autres choses pour nous épanouir pleinement (d'où l'arrière goût macabre certains soirs...)


Opinion, partagée! ;o)! Ah la défaite au fin fond de la banlieue parisienne en criterium et le retour sous la pluie et le froid, avec le boulot au bureau le lendemain qu'on a soudain plus du tout envie de faire...


Mince moi aussi alors Eh oui avoir subi une défaite sur une gaffe alors qu'on attendait depuis plusieurs jours de pouvoir jouer sa partie, qu'on a fait 4 heures de route aller/retour et que le lendemain il faut retourner travailler ...

Un week-end foutu en l'air. Alors pourquoi continue-t-on à jouer aux échecs ?

Heureusement que de temps en temps j'arrive à en gagner une :)


Et oui, c'est ça ! Je me reconnais aussi pas mal dans l'analyse d'opinion.
L'idée c'est que si on se laisse emporter, ça nuit complètement à notre vie sociale, or comme le dit fraste02, cela comprend tout ce dont on a besoin pour s'épanouir pleinement. On le sait, tout ce qui est extra échecs parait bien morne, bien triste, bien futile, mais si on regarde tous ceux qui ne vivent que de ces choses, qui sont pas passionnés, ils vivent très bien aussi, et on l'air heureux ! Et ceci tout le temps, contrairement à nous, qui ne sont censés l'être que quand on joue...

Une grande réflexion intéressante reste encore à produire... ;-)


Moi je joue en grande partie pour apaiser mes angoisses. Sceptique et mécréant en tout,je rassasie mon appétit de sens dans la complexité futile du jeu d'échecs.


diable, bigre, diantre etc... Il n'y a donc que des forcenés par ici ? :o)
J'adore les jeux en général bien que pour une énorme partie on arriveassez vite à en faire le tour. Les échecs pour lesquels faire le tournécessite tout de même quelques dizaines de siècle me comble !
Pour moi ça reste un "simple" jeu dans son sens le + simple et le +fort. Je dois être de nature trop touche à tout pour que les échecsdeviennent une passion dévorante :o)


JMC, le
Quel regret ! Je regrette vraiment d'avoir connu ce jeux.

Un passionné pas très heureux, mais ca va qd meme :-)


ben... ...moi j'ai toujours pensé que si un jour j'arrête de jouer aux échecs je meurs...c'est pas ça ?




eLGuida, naïf du soir


Non c'est l'inverse... Un jour tu meurs, et bizarrement ça coincide avec ton arrêt des échecs...
Antimacho, encore au boulot à cette heure ci.


ah ok... ...merci du renseignement, je me disais bien qu'il y avait un problème d'énoncé ! ;o)


Au fait à cette heure-ci c'est plus le travail, c'est le bagne !...



eLGuida, anti-galérien misérable


J'ai charette Je bosse de chez moi à cette heure ci, mais je bosse quand même. Et demain mon avion est à 7h00, ah lalala, qué galére!


Pareil pour moi, arrêter de jouer signifierait ma mort à plus ou moins long terme selon ma per 


lol, le titre c'est pas fait pour ça ! Pareil pour moi, arrêter de jouer signifierait ma mort à plus ou moins long terme selon ma perception...


autre angle Je voudrais distinguer deux notions: le temps réel qu'on passe à jouer ou à s'entrainer, "objectif"; et la place affective, prçue, "subjective" qu'on accorde au jeu. Pour moi, le deuxième est beaucoup plus important que le premier. De plus, j'aimerais savoir le temps que des joueurs forts (comme elguida) ou de mazettes dans mon genre consacrent à la pratique des échecs. Pour moi, c'est le club les samedis a.m. (pas tous, seulement quand je suis dispo...), la N5 et c'est tout, pour un niveau d'environ 1750.


El cave, le
2 heures de blitz et une partie longue par mois environ, plus 3-4 parties sur échecs.com où je joue 2-3 coups par semaine en moyenne. Mais j'ai joué environ cinq fois plus (quantitativement) et avec nettement moins de détachement. Disons qu'aujourd'hui ma motivation est proche du néant, je n'ai pas ouvert un bouquin depuis deux ans, j'arrive les mains dans les poches, je m'assieds, je dis bonjour et j'essaie de jouer des trucs intéressants.


1000 parties par mois On va compter 3 minutes en moyenne pour une partie, soit une cinquantaine d'heures mensuelles. Sans compter les temps morts... Et bien sûr, sans compter les parties jouées ailleurs que sur le net, mais ça doit pas en rajouter des masses tous comptes fait !Une douzaine de parties par correspondance aussi, mais pas toutes "à fond". Il reste l'entrainement. Difficile à chiffrer, mais nettement moins qu'il y a un, deux ou trois ans. Puis comme je suis convaincu que le meilleur entrainement c'est le jeu, l'entrainement pur avec bouquins ou bases passe un peu à la trappe ! Pas plus de 5 heures par semaine donc.
Par contre, peut-être que les parties en 1-2 minutes déteriorent un peu mon jeu finalement, d'en faire tant en tout cas... Dans ce cas, je vais me remettre à la bonne vieille méthode des bouquins, avec les pièces en bois plutot qu'en pixels ;-)




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