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La vie, les échecs : une lutte. par arnackor le
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"La vie et les échecs sont tous deux une lutte constante" Emmanuel Lasker.
En partant de là ou presque:
quand on voit certains se noyer dans les échecs, pour lesquels ils ont une force et une envie de lutter incroyable, qui contraste avec leur dédain, dégoût ou amertume pour la vie, on se pose la question, quel est le plus dur : trouver la force de lutter pour vivre, ou pour les échecs ? Ou plutôt, qu'est-ce qu'est le plus dur : la vie, ou les échecs ? Ok, ça paraît bien extrême, j'vais tâcher de m'expliquer un peu.
On dit, les échecs nécessitent certaines qualités, la preuve, n'importe qui peut vivre "correctement", mais n'importe qui ne peut pas jouer "correctement". Que veux dire vivre correctement et jouer correctement ? Un peu trop vaste pour ce fil, n'est-ce pas possible de deviner à peu près de quoi j'veux parler, genre une sorte de moyenne, plutôt un peu au dessus d'ailleurs (le correct c'est plus près du bien que du mal, n'est-il point ?), euh... non ?
Bref, il est possible d'avoir des qualités qui permettent de "vivre" les échecs, mais ces mêmes qualités ne semblent pas forcément pouvoir s'appliquer au cas de la vie (par exemple pour les gens dont je parlais au début). Dans l'autre sens, il faut peut-être des qualités pour vivre, comme la légèreté, la naïveté peut-être, qui si vous vous mettez aux échecs, vous perd. On voit plein de gens qui abandonnent les échecs, raison évoquée, souvent, c'est trop dur (dernier en date ricou ? lol), alors ils retournent à leur vie classique, car nettement plus facile ? Hum, ça voudrait dire que tous les champions d'échecs n'ont pas vécu la vie "normale" après être tombé dans la marmite des échecs ? Hum...
Alors, les échecs plus dur que la vie, ou la vie plus dure que les échecs !?? Puisqu'on voit qu'on peut exceller dans l'un, et être pitoyable dans l'autre... Mais peut-être que ça ne marche que dans un sens... Les personnes ayant vraiment été charmé par toute la splendeur (je parle pas de l'esthétisme mais bien de l'ensemble) du jeu, ne voyant plus les autres aspects de la vie que comme trop banals, et comment trouver la motivation, la force et l'envie de lutter pour vivre des choses qu'on trouve banales, limite sans intérêt... Ce serait ça, une fois qu'on a senti toute l'extraordinarité des échecs, qu'on l'a effleurée, on pourrait plus tellement avoir de chance de vivre la vie à fond (au sens de normalement, puisque pour certains, vivre la vie à fond, c'est justement vivre pour les échecs) ... !!???!! Ne tomberais-je point dans une conclusion un peu grosse pour être vraie ? Ou bien traite-on de gros(limite impossible) tout ce qu'on n'ose pas croire ? Hum...Faut-il choisir entre l'un ou l'autre ? C'est vrai que beaucoup l'on fait, soit ils ont abandonné les échecs, soit ils ont abandonné la vie (toujours au sens "normale"). Est-ce qu'il faut ne pas choisir ? Mais la question est "peut-on ne pas choisir" !??! En d'autres mots, tout vivre à moitié.C'est ça le meilleur compromis ? Hum..
Tout n'est pas forcément bien clair, je m'en rend bien compte, mais si ça vous inspire quand même, vous gênez pas !
arnakor, ptet besoin d'un psy échiquéen, à moins qu'un classique ne fasse le poids ?! lol
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Faut-il... vraiment comparer l'energie que l'on déploie dans les échecs et celle que l'on depense dans la vie (réelle)?,j'ai souvent entendu dire que le style d'un joueur correspondait souvent à sa personnalité (je pense que c'est assez vrai quelque part)mais je pense que le débat que tu lances est plutot compliqué, surtout si l'on integre les differents parametres que sont :1) la réelle motivation qui est la notre, je m'explique, certains ne chercheront qu'un divertissement, d'autre se fixeront des objectifs ( être classé fide par exemple), d'autres aiment tout simplement la competition (le combat)2) par rapport à ça quels sont les potentialités (certains sont jeunes et doués, d'autres sont moins jeunes et par conséquent ont un potentiel moins grand)3) le temps que tu veux (peux) mettre au service de ta passion, et là évidement ton intérrogation prend tout son sens car tu peux littérallement vivre pour et par les échecs (ce qui à mon avis ne peut pas se comparer à la vrai vie à moins d'en vivre justement...)je suis conscient de ne pas vraiment répondre à ta question (d'ailleurs je n'en suis pas capable), mais je crois que les nombreuses heures necessaires à " sentir toute l'extraordinarité des échecs" te deconnectent forcement de la vie de tous les jours alors comme toujours dans la vie il y a des choix et je crois que ce qui est important c'est de vivre sans regret ni frustration jusqu'à ce que les réalités te ratrappent (le grand amour qu'il ne doit pas être évident de trouver dans le monde des échecs), le besoin de gagner sa vie et surement plein d'autres choses qui nous font regretter de ne pas avoir plusieurs viesc'est forcement interressant car chacun aura sa vérité@+
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Parallélisme total Pour ma part je vois un parallélisme total entre la vie et les echecs. Je vais essayer d'étayer cela sur la personne que je connais le mieux, à savoir moi-même. Dans la vie je suis pacifique en général, mais parfois impulsif, paresseux, plutôt intuitif que calculateur. En tant qu'étudiant en maths, mes erreurs proviennent souvent que je ne vérifie pas, par exemple une solution à un exo, la solution jusqu'au bout et dans tous les détails et subtilités. Je retrouve tout ça dans mon jeu : positionnel sans être passif, mais hyper-agressif si on me provoque (e.g. contre un joueur faible qui joue une ouverture bizarre, je n'hésite pas à sacrifier à tout-va), j'évite les complications si possible, sinon je fais des erreus car je ne considère pas toutes les possibilités et ne calcule pas toujours correctement les variantes, je joue au feeling. Mais cela a du bon : connaissant mes faiblesses aux échecs, je sais comment les corriger, et je peux le transposer à la vie réelle (bien que je sois trop paresseux pour vraiment le faire). C'est une des raisons pour lequelles je pense pouvoir dire que les échecs resteront mon jeu favori durant toute ma vie (pauvre ricou, j'espère que les cas comme lui sont rares, mais bien d'autres choses que les échecs ont rendu des gens fous).
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Comme un cheval fourbu Intéressant et complexe. Tout dépend effectivement de la dose d’énergie que chacun consent à investir au service de sa passion. Plus cette dose augmente, plus se posent alors des questions existentielles du genre: -doit-on choisir ? -peut-on ne pas choisir ? Personnellement, après des années et des années de pratique intense du jeu, je n’ai plus aujourd’hui la même fougue qu’à mes débuts ; déjà usé. Enfin usé ? Hum ! Peut-être qu’il serait temps de choisir. Mais choisir entre quoi et quoi ? Ho oui ! Je sais ! Que de sentiers n’ai-je jamais pris ! Que d’autres ai-je parfois à moitié gravis ! Oh ! Rien de bien sérieux, c’est à peine si je lambinais. Quelques pique-niques sur les bas-côtés ensoleillés, quelques escapades nocturnes sur un fond de ciel bleu, rien de bien sérieux je vous dis... Evidemment, elle est tellement bien tracée ma route. Pourquoi bifurquer maintenant, si près du poteau d’arrivée ? Si près ? Hum ! Et après ? Une autre course ? Pour gagner quoi ? Ma propre estime ? Une petite place au panthéon du respect des uns ou du mépris des autres ? Et puis mince ! Il est trop loin ce poteau. Et que d’obstacles à franchir encore ! Otez-moi ces œillères ! Laissez-moi voir où menaient les sentiers de ma jeunesse. Laissez-moi m’y engager, la bride enfin sur le cou. D’aucuns racontent que la montagne est belle. Alors, peut-être que je découvrirai là-haut de vertes prairies où je me vautrerai. A défaut, je trouverai bien ma pitance pour l’hiver ; un rien me suffira quand je n’aurai plus de courses à gagner. Fini la cravache : je pourrai aller au pas, trotter, encore même galoper quand quelque envie ressurgira. Mais c’est moi qui déciderai, comme un cheval fourbu.
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Pfff..... Dites les gars, ce serait pas un peu de la masturbation intelectuelle que vous nous faites la? Je vous rappelle qu'un mec illustre a deja dit : "Montre-moi comment tu joues, je te dirais qui tu es." Si je compte bien, ca fait 11 mots pour resumer vos salades.jsg, sir consis. Yvap t'es ou?
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Suis là !... Bon, ça doit être le spleen-blitz automnal qu'a encore frappé ! Ricou, Arnackor, c'est qui le prochain ?Décidément, après le rhume des 3F, les échecs sont dangereux pour la santé !
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Non non yvap, j'arrête pas moi, j'arrêterai jamais, je le sais ;-) C'est juste des interrogations, comme ça, mais on peut vivre avec, non ?
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L'art où tourne Après le stress de fin d'année scolaire cause de l'énervement, voici lespleen automnale. La dépression hivernale suivra-t'elle ? Le peres je vous préviens se morfond au printemps. La boucle est bouclée.Bien sûr arnackor, on peut vivre avec les questions mais on survit sans. Peres tourmenté à toute heure.
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erratum : automnal
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Ah, bon, c'était une interro écrite ?... Quand est-ce que régicide ramasse les copies ? ;o)
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Comment ça "pfff" jsg ? ;-) "Montre moi comment tu joues, je te dirai qui tu es", c'est tout simplement faux ! Pas tout le temps bien sûr, mais quelque chose qui n'est pas toujours vrai est faux. Je l'ai dit, une personne peut très bien déployer une envie de lutter incroyable aux échecs tout en étant profondément ennuyé par la vie classique, et inversement possible aussi. Donc non, ça n'est pas si simple, malheureusement...
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Oui peres, et il vaut mieux vivre que survivre, on est d'accord ? ;-))
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Oui c'était bien ce que je voulais dire !
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En fait ça me rappelle ceux qui qualifient l'art de "surplus", que ça n'est pasvital et que l'essentiel c'est d'avoir à manger tous les jours. Ce à quoije réponds systématiquement que c'est justement ce "surplus" qui nousdistingue des bètes. Ce surplus me semble beaucoup + indispensablequ'on ne peut le croire.
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Il est certain qu’on ne peut essayer de répondre à des questions qu’on ne comprend pas vraiment. Les échecs ne sont pas que plaisir, ils sont aussi souffrance. Souffrance, tout de suite les grands mots va penser le joueur plus ou moins occasionnel. Pour comprendre, il faut avoir vécu jour après jour ces moments de souffrance, avoir souvent douté, senti vacillé les fondations sur lesquelles repose sa volonté d’aller toujours de l’avant dans cette espèce de quête mystique et s’être posé maintes fois des questions comme « ne suis-je pas en train de gaspiller le temps qui m’est imparti sur cette terre ? », « les échecs me rendent-ils heureux ? ». De fait, le joueur d’échecs en général n’est pas un modèle de gaieté épicurienne. Il suffit de l’observer un peu pour s’apercevoir qu’il est comme prisonnier de lui-même. Voilà, sans vouloir tomber dans une leçon de psychanalyse, je dis cela juste pour éviter que le débat soit tourné en ridicule par des gens qui n’ont jamais senti souffler cette tourmente et qui ne la sentiront jamais tant que les échecs ne resteront pour eux qu’une passion ou un loisir comme un autre.
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Exact Cependant sur la dernière phrase, petite précision de vocabulaire : tant que les Echecs ne resteront pour eux qu'un loisir comme un autre, un passe temps, et non une réelle passion. ;-)
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Attention, les échecs peuvent devenir bien plus qu’une simple passion. A partir d’un certain degré d’intoxication, on peut parler de pathologie. C'est justement à ce moment que se posent des questions.
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Ben oui, Arnackor, correspondance... On vit tous ça quand une passion nous habite, échecs ou autre. M'enfin, pas une raison de se prendre pour Marguerite Duras pour ça !pfff ! comme dit le Sire Concis Otto, dit Yvap.
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Et tant qu'il le nargue, le rite dura.
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Comme disait Dédale J'espérais trop, Icare.
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La poésie et le plaisir des mots ?! Une de mes anciennes profs aujourdhui conférencière (peite dédicace avec ce mot horrible pour illustrer l'absurdité et l'igonminie de la féminisation à tout prix des professions) avait l'habitude de dire :
Aimez les mots ils vous le rendront " ou si vous voulez un autre auteur : "le style est autant sous le mots que dans le mots " de Flaubert. Alors peut être suis je l seul joueur d'échecs préférant la lecture de Rimbaud, Céline ou Duras à celle de Joystick Sciences et Vie ou Europe Echecs (sic !)? J'en doute puisque Arnackor abonde dans mon sens.
De plus pour répondre à un post il est toujours facile et agréable de résumer une pensée par une formule mais il est bien plus enrichissant d'en connaitre le déroulement et la construction.
Cette défense de la langue francaise n'est pas une masturbation intellectuelle d'académicien mais juste un rappel des possibilés infinies qu'elle peut offrir. Si les échecs sont la passion d'Arnackor ;), il a tout à fait raison de l'exprimer par des mots. pour reprendre une phrase de Montherlant "Nos émotions sont dnas nos mots comme des oiseaux empaillés" .
Juste quelques remarques pour faire avancer le débat : Il faudra me démontrer qu'il est plus facile de bien vivre que de jouer aux échecs!!
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Démonstration 5h07. Viens de me faire aspirer le nœud. Vach'ment plus facile que les échecs. Vais me coucher, apaisé.
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Correspondance Song... mâtiné de "l'amant". Quand je disais qu'on dérivait chez Duras ! Quand à Jicé Karpo (fort ! abus de mycélium ?), mettre Duras sur le même plan que Rimbaud, fallait oser ! C'est pas de la défense de la langue, c'est de l'assassinat ! Et Duras empailleuse, c'est bien vu, t'as raison !Et tas d'âmes dégoulinent à la pelle. (à tarte!) C'est de saison. Otto des Risions, mycologue littéraire. Jsg, t'es où ?
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mort de rire et précision Excellente ta démontration correspondance. J'ai cité Duras car elle avait été évopqué plus Hauit mais je t'accorde volonters que Duras est une epailleuse encore que ses premières oeuvres soient intéressante au moins d'un point de vue stylistique. utre raison est que vu le néant littéraire de certains intervenants sur ce forum il faut bien prendre des références que tout le monde connait. Si je commence à évoquer Marivaux, Stendahl, Dûrenmatt ou Jacobsen je ne suis pa sur que tout le mond va suivre : Alors désolé pour cet oxymore que consituait la mis sur le même plan de Duras et Rimbaud mais tu m'accorderas quela lecture de Un barrage contre le pacifique est préférable à celle de JOystick cependant!!
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MVN ! Si tu nous lis, Help !... Viens insuffler un peu du lyrisme de ta belle plume dans ce fil amant qu'il reluise ! Elle nous manque !Amicalement, Otto dit Yvap.
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