Pour en revenir au lien avec la fantasy ( en particulier Tolkien, mais enfin bon il n'est plus seul maintenant ), on peut noter que dans une aventure-type, chaque camp est constitué de personnages à la " puissance " assez hiérarchisée ( en gros, la race d'une créature donne ses caractéristiques, transposables d'un individu à l'autre ). Du côté des " bons " comme celui des " méchants ", on trouve toute la palette, du super-fort au combattant de base. En général, aussi, l'équilibre n'est pas respecté, puisque le camp des " méchants " apparaît, au départ, comme plus fort, mais les " bons " gagnent grâce à leur ruse et une meilleur stratégie ( alors qu'aux échecs il y a quasi-égalité initiale, et que chacun des deux camps dispose des mêmes armes ).

On voit aussi régulièrement un personnage central ( le héros ) gagner en pouvoir au fur et à mesure de la progression du récit. On peut faire l'analogie avec un des pions de l'échiquier, qui cherche à se promouvoir, et autour duquel tourne toute la fin de partie ( s'il arrive au bout, ou s'il se sacrifie intelligemment, son camp gagne ).

A observer également les ressemblances entre les références culturelles évoquées par cette littérature et le jeu d'échecs : le Château ( Tour ), le couple royal ( énorme force d'attaque ou sanctuaire à défendre absolument ), les Chevaliers dissemblables et complémentaires ( Cavaliers et Fous ), décors et acteurs de combats ancestraux.

Mais pourquoi ils sont jamais là quand on a besoin d'eux:
Jpchess! Emile! On a besoin de votre érudition par ici!

Pour un rapport direct avec le jeu d'échecs, il ne faut pas oublier que toutes ces aventures se déroulent dans d'autres " mondes ", dans une Histoire et une culture différentes. Donc que l'on y trouve des jeux spécifiquement " terriens " pourrait peut-être sembler non pas anachronique mais " anagéographique " ;o) ( ou " hors-contexte ", pour éviter tout barbarisme ). Un peu comme si tous les quatre ans ces chevaliers se retrouvaient pour disputer la Coupe du Monde de football !