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Anand et l'informatique par Fo***12205 le
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| Informatique | |
article intéressant sur Europe échecs .com ,
Anand qui explique l'amoindrissement des grands principes des échecs devant la réalité du calcul des ordinateurs.
Bien sur ,à son niveau les principes il les a intégrés depuis belle lurette mais c'est intéressant d'entendre sa façon de voir....
ET vous ,vous en pensez quoi?
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Qu'à son niveau il a raison. Au notre, c'est discutable ;-)
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je suis complètement d'accord avec lui. Je me faisais une réflexion similaire lors de ma dernière partie, ou je réfléchissais a la position et en meme temps à mon niveau qui stagne (bon ok je travaille pas mais bon).
Et en fait je me dis que silman, dorfman et cie, c'est presque de l'escroquerie intellectuelle leurs méthodes, leurs "méthode de réflexion structurée" pour désigner des coups candidats ou trouver le bon coup. Parce que s'il existe des exemples illustrant très bien leur propos, il est en fait évident qu'il n'existe aucune méthode miracle pour trouver le meilleur coup a un jeu si riche et complexe que les échecs.
La plupart du temps, en milieu de jeu, c'est surtout l'exploitation de thèmes géométriques précis qui permet de prendre l'avantage matériel, ou plus souvent l'initiative. Mais je ne vois pas de généralisation possible, enfin honnetement qui applique la méthode de réflexion structurée de silman quoi ??
Non. On essaie de placer mieux ses pièces, de profiter des faiblesses de l'autre ok, mais chaque position a ses spécificités..Ca se joue parfois a un temps.. Ca reste énormément, pour moi, de calcul et d'intuition.
Et donc j'en suis arrivé a la conclusion que la meilleure manière de progresser, c'est d'apprendre correctement son répertoire et les plans qui en découlent, d'apprendre correctement les finales, et de pratiquer, de pratiquer, de pratiquer, d'analyser ses parties, et de se faire un peu d'exos tactiques de temps en temps pour s'entrainer au calcul brut.
Pour moi, cette méthode pour progresser devrait etre sans doute infiniment plus efficace que de se manger silman, dorfman et compagnie.
Ce n'est que mon avis et je n'ai pas la foi de le mettre en pratique mais bon..
Et donc pour moi ce qui fait le niveau d'un joueur, c'est un mélange d'inné (sa capacité a etre réceptif a la géométrie échiquéenne, et donc a avoir l'intuition et a ne pas louper trop souvent des trucs dans des calculs) , et d'acquis (combien de temps a avoir peaufiné ses ouvertures, a avoir travaillé les finales, et a avoir entrainé son calcul)
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ca s'est ce qui fait son niveau brut , mais après il y a une troisième partie qui est tout le gros sac "gestion du stress, capacité de concentration, esprit de compétiteur"
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désolé pour l'énorme faute d'orthographe en titre de mon dernier post..
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les ordinateurs eux mêmes ne trouvent pas les meilleurs coups , de plus si des humains arrivent à battre des ordinateurs capables de calculer 10 millions de coups à chaque seconde , c'est grâce à des principes de bases et des compréhensions positionnelles , stratégiques ... , pas grâce à leur plus forte puissance de calcul , je ne vois pas du tout ce que tu veux dire par rapport à géométrie pour l'avantage matériel , si tu lis bien Silman , ou d'autres bouquins , tu verras qu'il n'y a pas que l'avantage matériel pour gagner .
et dernièrement je dirais que même Silman recommande d'étudier les finales bien entendu , ou la tactique ... etc
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(et dans l'acquis bien sur, très important et meme le plus important, combien de temps a avoir pratiqué et analyser ses parties.
On remarque souvent que les MI ont a une période de leur vie joué énormément.
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(ce que je veux dire elpancho, c'est que souvent c'est l'exploitation de thèmes géométriques précis qui permettent de prendre l'initiative et de prendre l'avantage) En gros chaque partie possède sa propre géométrie, complexe vu le nombre de pièces, et que donc l'intuition, le calcul, et la reconaissance de ces thèmes est plus efficace que de chercher s'il faut etre statique ou dynamique, ou s'il faut agir au centre a l'aile roi ou a l'aile dame. En gros je reproche a dorman et silman d'avoir essayé de tirer une généralité d'un jeu qui comporte plus de positions possibles que d'atomes dans l'univers..
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Mais sans ces généralités on ne pourrait pas jouer , même les ordis en calculant 10 millions de coups par seconde , ne feraient pas le poids sans quelques généralités , sans répertoire d'ouverture , ou sans la moindre stratégie , la tactique est très importante , mais un humain ne peut jouer sans plans , à partir d'un certain niveau
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D'accord avec Elpancho "Sans ces généralités on ne pourrait pas jouer." Au contraire je trouve que des mecs comme Nimzo ou Silman et Dorfman après lui ont fait un travail fondamental en essayant de d'expliquer l'essence même du jeu d'Echecs, et c'est carrément indispensable à tous joueurs de connaître ces principes. Après évidemment que chaque position est unique et que la tactique rentre en jeu, mais tu retrouves toujours les principes qui sont de toutes façons intrinsèques au jeu.
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Bien sur qu'il existe des grands principes d'ouvertures, mais c'est des principes ultra intuitifs (développe toutes tes pièces, ne sort pas ta dame trop tot, ne joue pas plusieurs fois la meme pièce, controle le centre, sors tes cavaliers vers le centre, mets ton roi a l'abri) bref y'a rien de révolutionnaire. Après la théorie des ouvertures est basée sur la pratique des grands maitres, et il n'existe bien souvent aucune règle générale permettant de retrouver une ligne théorique..
Bien sur qu'il faut quelque généralité, c'est ces généralités qui permettent, en face d'une position avec 27 coups légaux, de ne pas passer autant de coup a calculer les 27 coups, c'est ces généralités qui permettent un premier écrémage, un aiguillement de la réflexion. Mais tu ne pourras jamais jouer, ou alors très rarement, une partie d'échecs en mode pilotage automatique application des principes généraux.
Souvent les principes généraux, après quelques années de pratique, deviennent inconscients, et permettent encore une fois de cibler automatiquement les coups candidats. Mais ensuite, pas de généralisations possibles. Il faut avoir la "géométrie" échecs, bien calculer etc..
Et puis je n'ai jamais nié que l'étude des ouvertures et des finales, ainsi que de leur plans et de leurs "principes" étaient nécéssaires..
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rowd c'est ce que je disais , il n'y a pas que les principes généraux , mais à un moment tu as besoin d'un plan , qui ne découle pas forcément de calculs purs : ouvrir des lignes pour tes fous , des colonnes pour tes tours , contrôler telle ou telle case , il faut repérer les lignes tactiques quand il y en à , mais il faut savoir jouer quand il n'y en a pas , avec un plan logique , enfin je pense
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oui bien sur, ouvrir tes lignes pour les fous, tes colonnes pour les tours, agir a l'aile dame quand l'aile dame de l'adversaire est faible etc, ok, bien sur, ca donne une aide pour un plan etc, mais ca reste très trivial, ces bouquins donnent l'impression en les lisant qu'on se met a comprendre les échecs alors qu'on comprend des choses triviales a patir d'exemples limpides qui sont rarement aussi limpides dans la pratique.... Quand jouer le coup prophilactique , quand est l'exception, quand le calcul pur est seul maitre , quand .. Chaque position est tellement différente...
Pourquoi croire qu'il existe des principes généraux de milieux de jeu ???
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(tes diagonales pour les fous sorry)
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Il n'existe pas de principes généraux, mais des motifs stratégiques (isolani, pions pendants, centre bloqué suscitant une attaque sur la roque, faiblesse de la case f7-g7ouh7 etc. qui permettent de se repérer dans la réflexion et qui nécessairement appelle du calcul pour voir si le sacrifice fonctionne, si la plan type marche etc.
En fait, le seul moyen de bosser c'est d'abord de booster son calcul et sa tactique pour ne plus faire le bourdes qui perdent bêtement un pion ou une pièce. Ensuite,de partir de la fin, c'est-à-dire apprendre ses finales élémentaires et les finales complexes fameuses, et se faire un répertoire de positions de milieu de jeu classée stratégiquement (isolani etc.)et à la fin, y ajouter quelques positions chaotiques qui ne répondent à aucun critère stratégique (de type morozevich, planinc et cie). A partir de là, on construit son repertoire en fonction de ce que l'on aime puis on essaie de refaire le chemin en sens inverse (ou à l'endroit si vous préférez), à partir des premiers coups fondamentaux (qu'est-ce qu'une nimzo, une najdorf, une espagnole chigorine?) on regarde quels sont les concepts stratégiques qui en découlent (isolani, marée de pion, jeu purement tactique autour du fou g7, sacrifice de qualité en c3 pour ouvrir la diagonale etc.) et les types de finales qui y sont intimement liées.
Quelques parties de référence pour bien ordonner et la sauce est faite. Pas besoin de Silman et cie. Du Dvoretsky (qui propose des exos, pas de théorie, juste les bases essentielles) et du Shereshevsky, ca suffit largement (et pour longtemps). Et en plus, ca apprend à penser et à réagir!
Et j'oubliais: de la pratique, de la pratique pour affiner tout cela et cibler ses lacunes. Ca ne sert à rien de travailler a priori (à part les finales élémentaire of course): tout se fait toujours à partir de l'analyse de ses fautes et lacunes.
(Je devrais faire un livre moi.)
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C'est Kasparov qui disait que ce n'est pas tant les principes généraux qui comptent, mais plutôt leur transgression.
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On se rejoint a peu près, vladimirChax
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sincèrement je ne suis pas un grand adepte de Silman , mais je pense qu'il permet quand même de progresser jusqu'à un certain niveau , une fois qu'on ne fait plus d'erreurs tactiques stupides , et je pense que tu n'as pas saisi certains points , notamment : trouver le bon coup , il faut plutôt que tu trouves le bon plan , ou les bons plans s'il y en a plusieurs , et dans ce cas la tu joues un coup flexible qui peut être jouer dans les plusieurs plans , tu parles de profiter des faiblesses des autres , et je pense que c'est un point que beaucoup de personnes ne comprennent pas , c'est qu'il ne suffit pas d'attendre que l'adversaire fasses des erreurs , ou que la " géométrie des échecs " soit favorable, tu peux aussi essayer de créer des faiblesses chez l'adversaire, par rapport à apprendre un répertoire précis , c'est impossible , il y aura toujours un adversaire qui jouera un coup non théorique et tu ne sauras donc plus jouer .
Exactement comme le souligne reuben fine , ca ne sert à rien d'apprendre toutes les ouvertures par coeur si quand ton adversaire joue 1.a3 tu ne sais pas quoi faire , et c'est exactement à quoi ce que servent les principes généraux
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je cite : il est toujours vrai , sinon toujours évident , que les coups d'ouverture aux échecs sont basés sur certaines idées bien définies . .....
Une partie commence par 1 e4 f6 , cette réponse est mauvaise , elle est même tellement mauvaise qu'on ne la trouvera nulle part dans les compilations de coups d'ouvertures normaux. Comment faut il réagir ? Celui qui aura appris par coeurdes pages et des pages ... Mais celui qui sait que les noirs ont négligé le centre , privé leur cavalier roi de la bonne case et affaibli la position de leur roi trouvera facile de tirer parti de cette faute .
Reuben Fine
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nan mais j'ai jamais dis qu'il fallait fermer les yeux sur des principes BASIQUES comme ceux que tu cites, jamais. évidemment qu'ils sont vrais.
Tout ce que je dis est que l'ambition de silman et de dorfman et leur promesse de "réfléchissons méthodiquement a quel est le meilleur coup" est intenable compte tenu de la complexité du jeu d'échecs et de la nature différente de chaque position.
A partir de 1900-2000 élo silman ne sert a RIEN car tout ce qu'il dit (ouvrir des colonnes au tour, etc etc) c'est déja acquis par la pratique et l'expérience d'un joueur de ce niveau.
Je suis pleinement d'accord avec VLadimirChax, il faut apprendre (j'ai pas dit apprendre betement) et surtout bien choisir ses ouvertures (pour bien saisir les idées de base qui en découlent, qui sont parfois complexes a découvrir soi meme, et puis il est trop facile de dire "apprendre les ouvertures ca sert a rien, mais c'est quand meme ca qui conditionne le reste). Et si l'adversaire sort de la théorie, tant pis, j'ai gagné, il a joué un coup inférieur et après bah c'est une partie d'échecs quoi, mais il se sera pas donné toutes les chances...) ..
Les finales
Et effectiement, on peut toujours trouvé quelques structures types, pion pendants, pion dame isolé etc, et connaitre quelques parties ou idées références contre chaque thème stratégique, mais la encore pas de méthode miracle. Croire qu'on peut diviser les parties d'échecs en une dizaine de catégories "pion dame isolé/ pion pendants / majorité a l'aile dame / ... / ..." est faux.
C'est tout ce que je dis. Et je n'ai pas dis que les principes connus étaient faux.
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@Seingalt Spassky disait que le monde (des échecs) se divise en deux catégorie: les croyants et les non-croyant.
Parmi les premiers, ceux qui croient que les échecs répondent à une sorte de mécanique interne et qu'il existe une vérité absolue. Et Spassky de citer: Smyslov, Botvinnik, Karpov, Fischer, Petrosian, Keres et Spassky himself. Quant aux non-croyants: Korchnoi, Tal, Geller, Larsen.
Quant à Kasparov, il dit que c'est un croyant qui préfèrerait oublier que Dieu existe.
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Il est évident que le jeu comporte une vérité absolue, puisqu'il est fini..
Dela a dire que cette vérité est "classifiable" en n catégories avec n "humain" .. Pas sur..
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Personnellement (moi, pas Spassky) Je crois aux principes stratégiques que l'on peut conceptualiser (isolani, pion arriéré dans l'attaque de minorité) mais pas aux idées généralistes sur le jeu: bien souvent ces fameuses idées de Silman, Nimzo etc ne sont que des principes stratégiques déguisés à la sauce philosophique ou didactique.
Evidemmment, le jeu d'échec ne se réduit pas à ces principes, mais ils sont essentiels à la compréhension de nombre de positions moins chaotiques, plus structurées. Mais il ne faut pas oublier que chaque isolani est différent et que s'il existe quelques conseils, chaque position demande du calcul et de la réflexion. Pas de recette miracle pour trouver le coup. Sinon, le calcul et la pratique (l'expérience).
Comme le répète Dvoretsky (je parle souvent de lui ces derniers temps, vous avez remarqué?). Apprendre les sous-variantes est peu formateur et connaître de beaux principes généraux ne sert pas à grand-chose. On surclasse l'adversaire dans la compréhension positionnelle du jeu en milieu de jeu et en finale. Ce qui veut dire, celui qui a la meilleure capacité à évaluer la position, celui qui s'est le mieux entraîné à résoudre des problèmes positionnels concrets l'emportera sur l'autre.
Xela vaut aussi dans les variantes suraîgues tactiques comme le gambit Botvinnik, je citerais pour exemple les victoire de Ivanchuk sur Shirov (Dg7!!) et de Leko sur Kramnik dans une Marshall où les deux joueurs ont réfléchi sur l'échiquier et finalement résolu les complications mieux que l'adversaire, mieux pénétré la position et finalement surclassé l'adversaire. (Ivanchuk est d'ailleurs spécialiste de ce genre d'inspiration sur l'échiquier, tiens peut-être une idée pour son recueil de parties).
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Adrct Spassky était surtout très ironique envers les journalistes et les sempiternelles "oppositions de style" dont Kasparov, entre autre, était très friand. Non pas qu'il n'y ait pas d'opposition de style, mais qu'il ne faille pas non plus être trop caricatural en comparant Karpov et Kasparov (ce n'est pas Archi Positionov contre Supra Tactikov, faut pas éxagérer).
Comme tout, il y a des tendances de style (ou des motifs réccurents ou structurants = les motifs stratégiques), mais tout est dans la nuance, la finesse, le détail, l'analyse (le calcul et l'évaluation quoi).
On se structure et on pratique. Mais pas besoin de Silman pour ca: du concret, du concret, de concret.
On sait bien qu'en finale, il vaut mieux mettre sa tour derrière le pion passé. Il est important de savoir reconnaître le moment où ce principe surgit. Mais toutes les finales de tour ne se jouent pas comme ca, il n'y a pas de mécanique non plus.
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Très intéressant votre discussion. Juste pour préciser ma ligne initiale : les principes (= façon de jouer telle ou telle position, finale..) ne sont en général pas tous acquis. Sinon je pense qu'on serait tous GMI (faut pas exagérer, on prend pas 600 points juste en calculant mieux). La compréhension positionnelle est à mon avis ce qui est le plus dur à acquérir (et c'est peut-être ce qu'Anand veut dire, cette compréhension devenant moins importante que "jouer ce qui marche même si c'est antipositionnel" ?).
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bon concrètement il y a 2 parties de cela, ou mon adversaire, en venant de jouer Cg3 vers le 9, 10 eme coup, sachant que j'avais un C en e4 défendu et qu'il avait une dame en d3 et en Fou en f4, condamnait son fou f4.
Si j'avais joué g5 ... Et ce coup, je n'y ai pas songé, meme pas songé quoi, tout simplement a cause de ses fameux principes de structures de pions, de non déstruction du futur roque, etc (bon ok surtout parce que j'ai joué quasi a tempo un autre coup pas trop mauvais mais bon, au final la partie je l'ai perdu..) ..
Et ce que je veux dire, c'est que bon la toute la faute est sur moi c'est un cas simple, mais chaque partie est unique, la par exemple le g5 ne marchait pas si sa dame n'est pas en d3 puisqu'il peut jouer Cxe4 dxe4 et c'est parcque mon pion attaque d3 qu'il perd son fou f4..
Mais il existe des cas ou ce n'est pas une combinaison en 1 ou 2 coup, ou ce n'est pas pour gagner une pièce mais l'initiative ou un pion, ou il faut jouer des coups "contre nature" ou "contre principe", et objectivement il y en a a chaque partie, je pense que 99.9% des gens ici qui défendent les principes sacro saints ne font jamais de pause dans leur parties pour se demander "que me disent les principes ? " pour trouver un plan. Inconsciemment ils sélectionnent les coups candidats a l'aide de principe ou de leur expérience ou de leur reconaissance de motifs stratégiques, mais après c'est différent pour chaque position, et c'est ce qui fait la beauté du jeu..
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(au fait, silman ne m'aurait jamais dis d'agir a l'aile roi dans cette partie, et dorfman m'
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Tout à fait d'accord Pas de méprise, Adrct, nous disons bien la même chose. Personne durant une partie ne s'arrête de réfléchir en se demandant "et si j'appliquais la méthode Untel?" (Considérations systémiques générales vagues). Par contre, des fois que tu sois Yusupov par exemple ou Karpov, ou Kasparov (ya pas de raisons) tu te dis, "tiens? là je peux entrer dans une structure stratégique claire, un pion isolé par exemple. Je calcule pour voir si c'est à mon avantage." C'est juste que dans certains cas précis de la position (=cas positionels) on se retrouve dans des structures où l'on a sa disposition de plans stratégiques immuables mais que l'on ne doit surtout pas appliquer aveuglément.
Bien évidemment, c'est celui qui sera le plus entraîné au calcul, le plus familier avec ses plans qui sera aussi le plus familier avec ses exceptions.
Ce que dit Dorfman et alii, c'est qu'en toute occasion leur méthode est appliquable. Je ne parle que de cas particuliers positionels qui surviennent de temps à autre. D'ailleurs, la poussée g5 en milieu de jeu est maintenant un motif connu que les meilleurs joueurs ont toujours à l'esprit dans certaines positions ou certains cas (ca aide à l'analyse).
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Je suis contre les méthodes systémiques vagues (mon dernier paragraphe porte un peu à confusion).
J'aime beaucoup ce que dit Anand. Puisque l'ordinateur dit la vérité absolue (au moins il est plus fort que l'adversaire), on préfère suivre la ligne gagnante au risque de ne plus comprendre grand-chose de l'essence de la position pour être certain de gagner. C'est un pari étrange: la ligne magique qui gagne ou la suite informatiquement inférieure que l'on comprend profondément? Topalov a fait son choix (et ca lui réussit moyen).
Yusupov fait le contraire, il choisit des lignes non critiques mais où la compréhension profonde de la position fait gagner. L'ordi lui aligne des 0.00 tout le temps et les spectateurs rient de cette position plate sans avantage jusqu'à ce que soudainement Karpov craque (Yusupov-Karpov, Londres 1989, Système Colle). Karpov est-il nul? Comment il ne se sait pas défendre une position O.OO? Oui, mais une position égale (pas nulle) pleine de subtilités positionnelles.
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les coups antipositionnels trouvés sur rybka joués par les gmi sont analysés profondément pendant des jours , kasparov a joué plusieurs coups comme ca , mais il se servait bien sur des grands principes une fois sa prépa terminée , je ne vois pas l'intérêt de jouer un coup dont on ne comprends rien même si rybka le juge meilleur enfin si mes advs le jouent ca me pose pas de problème.
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Si tu es obnubilé par le pouvoir de Rybka et la magie des +1.00, peut-être
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Juste pour rebondir sur le fameux g5 Il y a la partie Kramnik - Nakamura en ce moment même où ce dernier n'a pas hésiter à jouer ce coup.
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par définition, le meilleur coup dans une position donné ne peut etre défini comme antipositionnel, puisque c'est le meilleur coup de la position.. ..
Inhumain, je veux bien, contraire aux principes généraux qui s'appliquent habituellement dans les positions présentant des thèmes stratégiques similaires je veux bien, mais antipositionnels non..
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ce qu'on radote avec les poussins... les pièces en prises, les échecs...
g5 est simplement un coup de poussin, attaquant une pièce, déviant le fou qui protège le cavalier e5.
Bref Nakamura a bien assimilé ses exos sur les déviations et les pièces non protégées...
Gagner une pièce est un principe qu'on apprend rapidement, ensuite c'est vrai il faut juger si on ne va pas souffrir avec le roi démuni, mais pas facile de voir où sont les compensations pour la pièce, donc logique ce coup, c'est le premier qui devrait venir à l'esprit!
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enfin c'est juste un exemple pour dire que... de nos jours, les principes sont bien sûr à connaitre pour bien savoir évaluer une position, trouver comment progresser, trouver un (bon) plan, etc...
Mais le pragmatisme est tout aussi essentiel que les principes généraux.
Bref, bien calculer, jouer les positions où on se sent à l'aise, ne pas avoir peur de casser les principes (qui ne sont que des généralités, il y a donc toujours des exceptions)...
Cette approche date de Lasker tout de même qui avait cette façon de jouer et était en avance sur ses contemporains.
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Lasker que quelques contemporains traitaient de "joueur de café", comme aujourd'hui Nakamura est souvent défini comme le "roi du bullet". Le pragmatisme n'a jamais bonne réputation.
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Nakamura qui fête ses 23 ans aujourd'hui et est en train de s'offrir le scalp de Kramnik comme cadeau d'anniversaire.
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hmmm Je doute que l'on puisse qualifier Nakamura de pragmatique, encore moins le comparer à Lasker. Marshall tant qu'à faire, si l'on insiste.
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Mettez Morozevich dans une position de francaise avec un magnifique pion isolé qui lui donne un magnifique plan avec un avantage net, il le jouera ainsi sans se casser la tête.
Mettez-le dans une configuration qui ne le ramène à aucune position stratégique classique, alors là oui il va laisser libre cours à son imagination.
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Avez-vous lu Secrets of modern chess strategy de Watson ?
Son sujet principal est l'indépendance des joueurs contemporains vis à vis des règles stratégiques.
C'est autrement plus intéressant que du Silman, qui est un bon pédagogue mais ne fait que remâcher ce que d'autres ont très bien établi avant lui.
Le Watson est un de mes conseils de lecture sur mon site progresser-aux-echecs.com.
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merci pour vos réponses intéressant débat ,sans insulte ni intégrisme de quelques écoles que ce soit tout en reconnaissant les divergences
Ça fait du bien , non vraiment merci...
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+1 Forp !
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Quoi? non mais espèce de .... ! Sinon oui, les Watson sont des petites merveilles, non seulement ses deux sommes sur la stratégie mais aussi sa tétralogie sur les ouvertures où il délaisse volontairement des pans entiers des ouvertures (sur la Caro-Kann par exemple) parce qu'il préfère enseigner comment réfléchir dans l'ouverture que de dicter des variantes. Très formateur.
Je rebondis sur Watson parce que Dvoretsky (encore) a remarqué un détail très intéressant. Les fameuses poussées de flanc (g4-g5) dans l'ouverture pour gagner de l'intiative en sacrifiant la structure, ou les considérations sur le dynamisme du cavalier à la bande n'ont pas attendu Watson (ou Morozevich) pour être connues des grands joueurs. Botvinnik était déjà un grand adepte de ce genre de coups dynamique (sisi, Kasparov lui en est très reconnaissant). Mais surtout, il se trouve qu'il circulait des les cercles soviétiques un curieux petit ouvrage de Lipnitsky (récemment réédité sous le titre de Question of Modern Theory), contemporain d'Alekhine et Botvinnik, grand espoir soviétique, féru de la Ragozine, malade et mort prématurément, qui déjà avait synthétisé ces idées ultra-dynamiques.
C'est important parce que de Nimzowitsch (ou Tarrasch) à Watson, ce petit ouvrage a fait le lien, discrètement, et a fait le bonheur des meilleurs (Karpov et Fischer ont reconnu l'influence primordiale qu'il a eu sur leur vision du jeu, étonnant n'est-il pas?).
Tout ca pour dire que les échecs sont intrinsèquement d'une richesses incroyable et que l'on en apprend tous les jours.
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Très intéressant tout ça, merci ! Je vais regarder Watson je ne l'ai pas lu, de même pour Lipnitsky.
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J'ai aussi entendu parler de Lipnitsky dans une interview de Dvoretsky sur chessvibes.
Selon lui c'est même meilleur que le bouquin de Watson.
Vivement que je prenne le temps de le lire !
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