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À l'aveugle ! par Ab***ez*12387 le
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| Théorie | |
Bonjour, Je joue aux échecs depuis 4 à 5 ans (j'en ai 46) avec, avouons-le quelques pauses durant cette période.
Après ces années je me suis rendu compte que je ne parvenais pas à "discuter" échecs avec quelqu'un, ou plutôt je suis complètement perdu lorsque l'on me dit par exemple "tu aurais dû jouer 24.Cc5 plutôt que 24.Fb3" si je n'ai pas d'échiquier sous les yeux. Je rencontre le même problème à la lecture d'un livre d’échecs, si je n'ai pas d'échiquier, je ne visualise pas !! Comment faites-vous pour développer cette faculté ?
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la réponse m'ntéresse aussi...
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Ca vient avec l'habitude je pense. Vous pourriez commencer par mémoriser la couleur des cases. Ainsi, petit à petit, les diagonales et les colonnes apparaissent automatiquement. Savoir que c7 est noire et h2 aussi aide à voir l'échiquier. Par contre, il est certain que se représenter l'échiquier sans l'avoir sous les yeux est important. N'oublions pas que pendant la partie, même en regardant l'échiquier, nous imaginons des placements de pièces qui n'existent pas à ce moment-là.
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J'ai développé très récemment une méthode simple et très efficace, pour moi en tout cas, qui m'a ouvert les yeux, si je puis dire, pour visualiser à l'aveugle. Je me base sur des demi-diagonales d'un des quatre carrés de 16 cases de l'échiquier, en partant d'un des coins(h1 ou a1,ect.) bien entendu. Un exemple:
Je visualise la diagonale h1-e4 (il faut absolument retenir ces quatre cases),ensuite je peux définir en ayant retenu la diagonale de quelles couleurs sont les cases du carré de 16 cases h1 e1 e4 h5.Je peux renouveler l'opération pour les 4 carrés de l'échiquier, toujours à partir de diagonales de 4 cases, et je surfe sur tout l'échiquier si besoin est avec les 4 demi-diagonales.
Le seul souci avec cette méthode est que j'ai plus de mal à "observer" au centre, car souvent je dois faire défiler les 4 carrés pour bien tout comprendre. A mon avis il va me falloir me familiariser avec un carré central constitué des 4 cases proches du centre de l'échiquier des 4 carrés de 16 cases...Ca doit être faisable, mais actuellement je suis saturé, donc je verrai ça peut-être à la rentrée.
Encore une chose, si je dois visualiser l'échiquier en entier de manière moins précise, juste pour avoir une vue de loin, je pars de la diagonale h1-e4 et je la "multiplie" par deux pour obtenir h1-e4-d5-a8.
Je reprécise que cette méthode des "demi-diagonales" permet de retrouver facilement de quelles couleurs sont les cases, ce qui est essentiel à l'aveugle
Voila :-)
Je précise tout de même mon niveau de jeu, pour info: 2000+
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Je conseille d'utiliser un échiquier qui n'a pas les coordonnées pour les annotations, puis de reproduire et d'analyser beaucoup de parties afin de mémoriser les cases.
Au bout d'un certain temps vous pourrez visualiser l'échiquier mentalement.
Une fois cette étape franchit, reproduire des miniatures ( moins de 20 coups) avec un échiquier mais sans pièces...
Prendre aussi du ginkgo biloba pour la mémoire...
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Niveau de jeu 1700 et je progresse un peu. La notation ne me pose aucun problème car j'ai souvent rejoué des parties enfant sur un échiquier sans coordonnées. Trois trucs à mémoriser : les deux grandes diagonales, les quatre coins et les quatre cases centrales au début. Et beaucoup rejouer des parties à la main. Comme ça, on retient que f3 est la case de prédilection du cavalier, que la diagonale a2-g8 est la diagonale italienne, que le fou c8 est le fou qui pose problème dans la défense française, défense où en cas de petit roque noir , il faut toujours se méfier de Fxh7+ suivi de Cg5+ et de Dh5, ou que Dg7 d'Ivanchuk dans la Botvinnik ou Dg3 de Marshall sont des sacrifices de dame absolument dingues.
Ce sont les coups clés de parties qui me font retenir les cases ...
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Pour ma part, je n'ai pas de problème pour jouer à l'aveugle, profession oblige. Un témoignage cependant : tout est flou et ça ne gêne pas !
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Un numéro d'Europe Echecs de la fin des 90's ou du début des 00's avait quelques pages consacrées au jeu à l'aveugle, avec les diverses méthodes de GMI invités à s'exprimer sur le sujet.
J'ai tout oublié, je me souviens juste du fait que Kramnik voyait des "taches" (ou des ombres noires) à la place des pièces (il remplaçait ensuite chaque "tache" par la pièce correspondante au besoin), et qu'il surfait à son gré sur l'échiquier comme avec une caméra...
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Oui, c'est ça, comme Kramnik (le niveau en moins), des pièces à peine esquissées et un déplacement mental comme si on avait une lampe torche à la lumière blafarde d'environ 4 à 6 cases sur un échiquier plongé dans le noir.
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En fait, la vision combinatoire, parce que c'est de ça qu'il s'agit, s'apprend en rejouant des parties, comme un musicien s'exerce en répétant des gammes de manière à intérioriser la pratique de son instrument.
A l'aveugle les joueurs ne distinguent pas les contours physiques des pièces ou la texture de l'échiquier, mais plutôt les réseaux de déplacement des pièces, leur interaction.
A mon avis, cela ne s'apprend pas avec une méthode miracle quelconque, mais la pratique et la répétition modèle l'esprit, et un jour, on y arrive sans y penser.
Quelques réflexions sur les remarques précédentes:
- Rialto: je suis un peu dubitatif sur ta méthode (d'ailleurs elle ne te satisfait pas totalement), j'ai l'impression que tu "matérialises" trop l'échiquier en le divisant en 4 parties et que paradoxalement la vision d'ensemble s'en ressent
- Slucaino: en comparant ta "vision", qui s'inscrit dans le même registre que celle de Kramnik (des tâches noires pour l'un, du flou pour l'autre), on se rend compte que le cerveau du maître ne dépense pas d'énergie pour recréer une autre réalité, c'est à dire le fac-similé d'un échiquier, clair et net, mais plutôt consacre l'essentiel de ses ressources à projeter des réseaux de mouvement en développant les interactions naturelles des pièces.
L'érudition du joueur et sa capacité à reconnaître des schèmes préexistant, notamment en finale, sert également sert la vision du joueur, la prolonge et a pour effet de décupler sa force.
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@Barbusse
Ton commentaire est assez juste. Je n'ai pas encore assez de recul pour savoir si cette méthode va m'être de plus en plus facile à utiliser avec la force de l'habitude...
Disons que c'est la première fois que je peux suivre une partie à l'aveugle en galérant beaucoup moins qu'avant.
Il est sûr que je dois très souvent, voire trop, souvent, alterner des visions de loin ou par quart d'échiquier.
Mais quoi qu'il en soit,mieux vaut une méthode perfectible que pas de méthode du tout ;-)
Je rajoute pour finir qu'à force d'utiliser cette méthode, je vais sûrement m'habituer de plus en plus aux couleurs des cases et peut-être ne plus en avoir besoin, pour passer à une méthode globale...
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A 46 ans, c'est normal :-)
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Merci à vous tous, je vais piocher ça et là afin de trouver une méthode adaptée à mes capacités.
Bien entendu mon objectif n'est pas de jouer à l'aveugle, mais simplement pourvoir 'parler' échecs avec mes amis.
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Un bon entrainement pour commencer: résoudre des mats en un à l'aveugle, après avoir noté quelques jours auparavant la position des pièces.
A charge ensuite de trouver suffisamment de mats en un, le livre "Chess" de L. Polgar en regorge par exemple.
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Salut "Rialto"
Qu'entend-tu par "après avoir noté la position" ?
tu veux dire qu'il faut que je mémorise la position, que je passe à autre chose et qu'ensuite je trouve le mat en un ?
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Pas besoin de retenir la position, on la retrouve après avoir noté sur une feuille ou sur un document texte sur l'ordi les coordonnées de la position des pièces, puis on cherche à résoudre les mats en 1.
Deux exemples:
B: Re1, De7, Ce6, Cf6
N: Re3
Trait aux blancs. Mat en 1.
Ou alors avec plus de pièces:
B: Rd4, Te4, Ce5, Pions: a5, c4, g4, g5, g6
N: Re6, Th3, Ff1, Pions: a6, c6, d7, g7
Trait aux blancs. Mat en 1.
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Lors d'un cours d'échecs, un prof nous avait fait jouer 3 coups à l'aveugle par trois coups à l'aveugle.
Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est très simple : à un moment donné, on annonce chacun notre coup à haute voix à tour de rôle et on le note. Au bout de 3 coups, on s'arrête et on les exécute.
J'imagine qu'en s'entraînant, ont peut ensuite passer à 5, 6, 10 coups consécutifs à l'aveugle.
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PETIT CONSEIL :
Faire des diagrammes sur le livre ! Sans échiquier , donc sans possibilité de bouger les pièces !
C'est un exercice journalier (10 positions par jour suffisent)
Je pense en 6 mois c'est réglé ...
AUSSI UNE TECHNIQUE QUE J'AI ADOPTE : Meme lorsque j'étais 2200 et jeune je rencontrai bcp de mal à jouer une partie à l'aveugle (je confondais les cases et leurs couleurs)
Lorsque l'on me disait f4 est de quelle couleur , je visualisais une dans ma tete une position d'une ouverture que je connaissais sur le bout des doigts (ex: visualiser la position d'une sicilienne dragon au bout de 6 coups ... BREF tout devient clair !! ON voit le Fou de la dragon sur une case noire en g7 ! un Cf6 sur une case noire devant le F .. donc f4 de cases plus haute noire ! Ou bien les habitués du gambit roi .. voit tout de suite f4 noir ! bref ... Je dis ca je dis rien !
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un exemple très con :
j'avais entendu dire "il faut déjà connaitre la couleur des cases" : pas de problème, un moyen mnémotechnique ( blanc : ACEG pair), et le tour est joué.
Et effectivement je connais la couleur des cases...mais c'est tout ! je ne visualise absolument rien.
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J'ai l'impression que l'on ne se comprend pas sur la définition du mot : visualiser. Visualiser ce n'est pas voir une photo, en tous cas pas ici.
Relire le commentaire plus haut : « Kramnik voyait des "taches" (ou des ombres noires) à la place des pièces (il remplaçait ensuite chaque "tache" par la pièce correspondante au besoin), et qu'il surfait à son gré sur l'échiquier comme avec une caméra... »
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Ca commence à devenir compliqué pour moi...
J'ai remarqué qu'au tournoi Melody Amber, les parties à l'aveugle se passaient devant un échiquier vide (je parle de ça, c'était dans les années 1990 je crois). Ca aussi ça doit être un bon entraînement pour commencer, non ?
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