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Vos méthodes d'évaluations de position, plans, choix de coups? par ins12717 le
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| Théorie | |
Bonjour à tous,
Il existe différentes méthodes permettant d'évaluer une position et concevoir un plan dans une situation donnée.
On peut citer, par exemple, la méthode Silman, la méthode Dorfman ou (il me semble) la méthode Kotov pour évaluer une position, concevoir un plan et choisir ses coups.
Ma question est : De votre côté, quelle est votre méthode personnelle? Quels préceptes suivez-vous pour évaluer vos positions et choisir vos plans et coups? Avez-vous peut-être développé vos propres "outils" intellectuels d'évaluation de position?
Ou peut-être jouez-vous simplement au feeling!
Merci pour vos réponses!
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Le feeling !
Mon évaluation étant avant tout "pifométrique" je fais appel à que ce certains appellent l'intuition .
Après quelques années, je me suis rendu compte que le premier coup qui me venait à l'esprit était (9 fois sur 10) celui que je jouais même après moultes réflexions .
Et comme avec l'âge, le temps (la pendule) devient un réel problème ...
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Ma reflexion reste basique :
Mon adversaire peut-il faire echec ?
ai-je une pièce en prise?
Puis-je faire echec ?
Mon adversaire a t il une piece en prise ?
y a til une piece non défendue dans mon camp ?
y a t il une piece non defendue dans son camp ?
Mon adversaire peut il éliminer ma meilleure piece ?
Puis je eliminer la meilleure piece de mon adversaire?
Quelle est ma plus mauvaise piece ? (à echanger?)
Quelle est la plus mauvaise piece de l'adversaire ( à ne pas echanger !)
Quelle case dans mon camp n'est pas protégée ou ne peut pas etre protégée par un pion ?
Quelle case dans le camp adverse ne peut pas etre protégée par un pion ?
Ai je roqué avant la 15 eme coup ?
Est ce que mes pieces se protegent au moins deux par deux et sont coordonnées ?
Voilà la methode catalane ! rires.
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Je ne sais plus ou j'ai lu ça, mais il y a la "méthode" +x, on doit à tout prix regarder les échecs et les captures...
Ah, et lorsque le coup est forcé, on joue le coup avant de réfléchir!
PS: On peut ajouter à l'inventaire catalan: "Est-ce que mes cavaliers sont sur la bonne couleur?".
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@Abrobecker: c'est Nigel Short lors de la Coupe du monde qui disait "Je dis toujours à mon fils: Les premières choses que tu dois regarder, c'est les échecs et les prises" ("checks and takes" dans le texte).
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Juger la position c bien, mais dans la pratique ça ne sert à rien. Mieux vaut connaitre des méthodes "toutes faites" pour attaquer "quel que soit la position" car avec ça au moins on a des chances de marquer des points, et on économise du temps de réflexion.
Xavier Parmentier dans un bon livre parlait du "jeu de destruction", "jeu de promotion" et "jeu de restriction", c'était pas mal, mais ça restait encore un peu trop compliqué pour la majorité des joueurs. Or il y a beaucoup plus simple et amusant pour qui aime les Echecs "vivants".
Il y a la méthode Lamb: tu reste à distance et avec tes pièces à longue portée, tu dézingues tout.
La méthode Fox: tu te débrouilles pour avoir un avantage caché dans la position adverse puis le moment venu tu en profites pour tout dézinguer.
La méthode Tiger: tu envoies tes Pions à l'assaut, tu fais voler en éclat le bouclier royal et tu dézingues tout.
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Pour le plan c'est le travail des positions et la compréhension.
Pour le choix des coups, c'est la méthode des coups candidats et le calcul.
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merci thierrycatalan car même méthode mais en + lorsque je ne sais plus quoi jouer, j'en appelle à la théorie..! et j ai le souvenir d'une partie en n3 ou impossible de "voir" une ligne d'échecs et d'un coup: Fou noir >>>>aller sur cases blanches pour les pions..! et miracle la situation c'est soudain bien arrangée...! ligne de mat en vue..!
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Il faudra penser aussi à se défaire peu à peu du système choisi, surtout s'il est très lourd.
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Bonsoir!
Méthode d'évaluation :
En partie, je dois avouer que je ne m'en occupe pas beaucoup, sauf si c'est particulièrement clair, poubelle positionnelle indéfendable à long terme, ou désavantage matériel. J'ai tendance à croire que pendant le jeu réel, dans une position complexe, l'équilibre existe bien longtemps. Il est plus important de savoir quoi faire que d'être convaincu d'avoir une position à + 0,58.
Plan :
LE plan, attaque à l'aile roi quand on a une colonne ouverte sur le roi adverse ou une marée de pion, par exemple, c'est souvent assez clair. Ce qui l'est beaucoup moins, c'est quel "mini" plan est adéquat pour faire progresser sa position vers le grand plan.
Souvent il m'arrive de vouloir "copier" un stratagème remarquable que j'ai vu par ailleurs. Je me souviens avoir lu un article de Watson (je crois) sur la poussée du pion g en g5 pour gagner la case e5 (pour les noirs) et d'avoir eu ses idées de plans à plusieurs reprises. De même j'avais vu une manœuvre de D amusante Dd1-b1-a2-c4 pour contrôler les cases blanches centrales inaccessibles à cause des pions blancs en c2 d3 e4 et j'ai réussi à la jouer relativement à propos dans une partie.
En bref, je crois qu'il faut développer sa base de données d'idées et de manœuvres (pas forcément dans des milieux de jeu issus de son répertoire - au contraire presque)en regardant beaucoup, même succinctement des parties commentées ou des articles, pour avoir des chances de trouver des manœuvres intéressantes dans ses propres parties.
En plus c'est là que je m'amuse le plus, quand j'arrive à être "original" (pour moi^^) et assez efficace.
Coups :
Soit mon adversaire me contraint (et je m'en rends compte)et là j'essaye, par comparaison, de trouver lequel des candidats est le mieux ou le moins pire.
Soit j'ai l'initiative ou le temps, et je cherche l'ordre de coups qui fait avancer le plus mon mini plan en handicapant le plus celui de l'adversaire.
Mes deux sous.
Julo62.
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En tant qu'enseignant, je suis intéressé par les expériences de ceux qui utilisent pendant leurs parties des méthodes lourdes, impliquant de nombreuses questions à se poser. Cela doit inclure à la fois les apports de la méthode et les dommages qu'elle cause.
Je vous remercie à l'avance de vos réponses.
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Ah ben j'ai bien fait de poser la question, ça fait plaisir!
De mon côté, je commence par regarder s'il y a des choses en prises, des échecs possibles, des dangers imminents, des menaces aux prochains coups... bref, à jauger ce qu'on peut regrouper dans la tactique de l'adversaire. Ensuite, j'essaie de comprendre ce que lui pourrait faire stratégiquement, où sa position "demanderait" qu'il joue.
Puis je prends de la hauteur, en me cherchant ou je pourrais progresser: amélioration d'une pièce, suppression d'une pièce ennemie ou d'une de mes mauvaises pièces, échange qui va dans le bon sens, couleurs des fous, positions des cavaliers, colonnes ouvertes et semi-ouvertes, chaines de pions... bref, tout.
Je fais très attention à ces facteurs stratégiques et j'essaie d'en acquérir de nouveaux... J'y fais parfois d'ailleurs trop attention, et ça m'a porté préjudice par une application erronée sans prise de hauteur sur la situation générale sur l'échiquier.
L'autre coup classique: je calcule une séquence de coups dans laquelle je suis mieux, et à la fin de la séquence, juste après ce que j'avais calculé, il place un coup qui me met mal... Mais je travaille très fortement sur ces deux faiblesses de prise de hauteur et de précision/profondeur!
Ce qu'explique Julo62 est par ailleurs très intéressant sur la copie de plans: c'est exactement pour ça que je commence à regarder beaucoup de parties considérés (ou que je considère) comme intéressantes du point de vue stratégique! Cela permet de réappliquer des plans et des idées intéressantes. Par exemple, la façon dont Bacrot a joué avec les noirs contre Ponomariov à Paris est un exemple très intéressant de développement type Gambit Benko, qui m'a bien plu!
Enfin, je calcule les coups candidats, les différentes variantes (où j'essaie d'aller de plus en plus loin et précisément, comme dit plus haut)... et en avant!
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@Vivinou: quand tu dis "et en avant!", tu veux dire que tu dézingues tout ?
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méthode Marc Quenehen / Harris Hauroo adaptée de la méthode Dorfman, et enseignée par Harris au club de Levallois-Potemkine (les inscriptions sont ouvertes ;-)
1) Tactique
- Echecs
- Prises
- Menaces
- Indices combinatoires : Lignes ouvertes sur le roi, Pièces peu ou pas protégées, Pièces mal coordonnées, Les vis-à-vis, Pièces enfermées
2) stratégie
Bilan et Réaction statique ou dynamique
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@Rouge: Ben tout dépend de ce que la position demande!
Comme le disait (à peu prêt) Petrosian, il faut jouer en accord avec les exigences de la position.
Si la position demande d'aller surprotéger une pièce, alors... en avant!
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Ce commentaire me parait dur pour Petrosian qui était prêt pour beaucoup de choses, ou alors c'est à peu près une lapalissade.
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@El Cave:
tiré de Wikipedia :
Petrossian était un joueur réputé pour son talent défensif et son jeu positionnel. Dans une interview donnée au journal Sovietski Sport, il répondait au journaliste qui lui demandait quel était son credo aux échecs26 : « Je suis profondément convaincu que les échecs, bien qu’ils restent un jeu, n’ont rien à voir avec le hasard. C’est mon credo. J’apprécie uniquement les parties dans lesquelles j’ai joué conformément aux exigences de la position. Je ne crois qu’à la logique et à la correction du jeu. »
Bon, c'est pas tout à fait ce que j'ai écrit juste au dessus, mais ça le rejoint en partie! (Ce n'est pas Petrosian qui disait le truc de la surprotection, c'est un exemple que j'ai trouvé!)
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Il semble que dans les différentes méthodes proposées dans ce fil, les questions à se poser portent soit sur l'attention soit sur la compréhension du jeu.
Dans l'attention on peut mettre à peu près les prises, les échecs et les menaces en un coup. Deux remarques :
- Si pour un débutant il est important de se poser des questions à ces sujets, à partir d'un certain niveau on ne le fait plus. Des mésaventures arrivent toujours, comme Kramnik qui se fait mater en un coup contre l'ordinateur, mais c'est moins grave que d'adopter un système de réflexion trop lourd. De cela on peut déduire que ces questions aident jusqu'à un certain point mais gênent ensuite. Il me paraît important, en se les posant, de garder la perspective de s'en affranchir un jour.
- Bien des joueurs ne sont plus débutants et pas encore très forts. Parmi eux on en trouve qui ne font pas ces vérifications de bases parce que tout simplement jouer aux échecs dans ces conditions serait pour eux une punition, compte tenu de leur tempérament. A mon avis, ce n'est pas une gêne pour progresser.
Pour la compréhension du jeu, un point me paraît important à souligner : lorsqu'on voit un atout dans une position, en connaître les propriétés et les manières de le mettre en valeur, cela s'apprend ; par contre, il n'y a pas de méthode pour évaluer l'importance de cet atout , c'est le feeling qui compte et ça se développe. Par suite il est bien difficile de juger précisément une position et c'est un domaine où, en l'absence d'une évolution claire de la situation, l'intuition prévaut.
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C'est très vrai, même en y réfléchissant je suis incapable de définir formellement quelle serait ma "méthode" ou même de me rendre compte si j'en ai vraiment une. Si processus il y a il n'est pas conscient ni travaillé.
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@Vivinou C'était juste une manière tordue de te faire remarquer que prêt et près ne veulent pas exactement dire la même chose. J'étais d'humeur pinailleuse sans doute ...
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@El Cave, tu as raison, c'est une des photes que je fais régulièrement... et du as doublement raison: la manière était tordue, j'avais pas compris!
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Personnellement, j'ai tendance à me concentrer sur le dernier coup adverse : quelle en est l'intention, la menace, quels en sont les éventuels points faibles ... et comment en profiter ? Je suis dans une logique (optimiste) de réfutation du jeu adverse.
Avec cette méthode, j'ai fait des progrès ridicules en un temps considérable. Euh non, l'inverse, enfin bref.
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up!
D'autres méthodes personnelles ou tirées de techniques connues?
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"J'ai l'air mal, j'vais commencer à calculer."
C'était ma méthode.
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Une petite astuce qui peut être utile :
Pensez après chaque coup de votre adversaire à vérifier ce que ce dernier modifie dans la position et aux nouvelles possibilités tactiques qui en découlent. Il est assez fréquent de commettre une gaffe tactique car on est resté sur l'impression de la position au coup N-1 et on oublie complètement un échec (par exemple) , qui est devenu possible grâce au dernier coup de l'adversaire alors qu'il ne l'était pas pendant une longue phase! Ceci est particulièrement vrai dans la phase de Zeitnot ou on effectue balayage tactique instinctif ..mais pas forcément systématique.
Cela m'amène à une considération plus générale pour indiquer qu'aux Echecs il ne faut pas être égoïste et ne penser qu'à soi :)
Ce que je veux dire : Ne pas jouer uniquement en fonction de ses propres intentions ou du calcul pour ses propres pièces , mais également penser à ce qu'essaye de faire l'adversaire et quels sont les conséquences des coups qu'il joue, afin de mieux le contrer. Par exemple : empêcher l'adversaire de réaliser son plan cela peut être aussi fructueux sur le plan de la note globale de la position que de réaliser soi même son plan. Si on trouve des coups qui font les 2 en même temps c est encore mieux
Pour revenir à mon conseil de départ et lier les deux :
Ne pas faire attention aux conséquences (tactique) du dernier coup de l'adversaire cela dénote cette forme d'égoïsme où on ne joue que pour soi!
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Merci à méteore pour cette remarque très utile . Combien de fois suis-je tombé moi même dans ce piège et n'ai-je vu mes adversaires tomber eux mêmes dans ce piège !
En effet , quelquefois un "simple petit coup anodin" en apparence, peut changer completement l'équilibre dynamique du bras de fer entre les deux camps qui se faisaient face dans leurs tranchées respectives ....
Cette remarque est aussi valable dans des positions fermées , et que l'un des camps manoeuvre discretement derrière ses propres lignes , en anticipant l'ouverture des lignes qu'il va provoquer .
On voit même cela se produire dans des parties de GMI, où tout à coup après l'ouverture des lignes et les échanges qui s'en suivent , l'un des camps se retrouve avec une position active avec initiative, alors que l'autre camp se retrouve dans une situation passive et très inconfortable.
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