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Nouveaux Rythmes Scolaires : initiation ou garderie ? par PatriceVincens le
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Je suis intervenu bénévolement à l'école de mon village deux fois par semaine de 15h15 à 16h15 (14 séances) dans le cadre des Nouveaux Rythmes Scolaires, réforme pour laquelle les municipalités désargentées ont le plus grand mal à trouver des intervenants.
Le but était une initiation aux Echecs, mais même pour ceux qui connaissaient déjà le déplacement des pièces, j'ai le sentiment que beaucoup de jeunes sont là parce que les parents les y obligent. En fin de journée, les jeunes, dont beaucoup sont peu motivés, ont le plus grand mal à garder leur attention et sont parfois rebutés par le côté austère et introverti des Echecs (rien à avoir avec l'initiation au rugby pratiquée dans le pré voisin et où chacun s'éclate !).
Les Echecs constituent-ils une discipline à pratiquer dans ce cadre, et de plus en fin de journée ?
Des forumistes sont-ils intervenus dans des écoles et ont-ils des témoignages sur ce sujet ?
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Après 3 trimestres (scolaires), à raison d'une intervention d'une heure par semaine aux presque mêmes horaires, j'ai exactement le même sentiment : Halte-garderie.
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@PatriceVincens : effectivement la fin de journée est moins propice que la matinée.
Dans les écoles, j'interviens soit en temps scolaire (avec les professeurs), soit dans le cadre d'ateliers payants; avec mon association (sur Paris) nous avons refusé d'intervenir dans le cadre de ces horaires aménagés; à mon avis cela n'est jouable que dans le cadre de groupes très limités, avec des animateurs expérimentés -malheureusement il n'existe pas de crédits pour les payer entant que tels...
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Vaste sujet... Avec une vingtaine de créneaux par semaine, avec chaque trimestre des enfants différents, nous avons, avec le club, une matière importante à analyser.
En fait, nous constatons que la situation n'est pas la même partout. Les paramètres à prendre en compte sont très nombreux : mode de recrutement des enfants, qualité de l'intervenant, durée réelle de la séance, types de population, taille de l'école, concurrence d'autres activités, etc... Après quand vous croisez ces paramètres de façons différentes, vous obtenez des équations avec des résultats aussi différents.
Et là, je ne parle que des activités péri-scolaires gratuites organisées dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires.
( Les sections payantes du club, c'est encore autre chose ).
En gros, l'idéal c'est une très grosse école ( 600 élèves dont au moins un tiers resterait à 15h45, avec une forte population d'origine asiatique ou des ex ''pays de l'est''), un établissement pas trop éloigné, un responsable de la ville, sur site, intelligent et compétent, un intervenant enthousiaste, très qualifié, avec un salaire correct et motivant, etc...
Mais inversement, on peut avoir une petite école se trouvant à perpet, avec peu d'élèves, pour qui le choix des échecs sera le 3ème ou 4ème choix ( souvent celui des parents ), avec une population difficile ( attention, les gosses de riches peuvent être les pires !), avec un responsable de site à qui on a imposé les échecs dans sa programmation, avec un intervenant trop mou ou peu motivé par son salaire, etc...
Sincèrement, si on a un peu de chance ( en pouvant bénéficier d'un certain nombre des critères positifs mentionnés ), je pense qu'on peut faire quelque chose d'utile et d'intéressant pour les Echecs ( pas uniquement de la halte-garderie, et même un peu au delà de ce qu'on nous demande, c'est à-dire une simple '' découverte et initiation '' ).
Mais il est clair que c'est beaucoup plus difficile et frustrant d'intervenir désormais dans ce cadre, plutôt que dans des sections du club ( activité annuelle, payante, avec des enfants volontaires et motivés ).
Concernant l'horaire : Bien sûr, les enfants ( et le formateur ! ) sont fatigués et moins réceptifs après une journée de classe. Mais dans les clubs ou dans les sections payantes du club en établissements scolaires, on arrive aussi à faire un travail correct à ces mêmes horaires ( parfois même plus tard ). Je ne crois donc pas que c'est le problème principal.
En fait, dans les écoles, dans le cadre de ces nouveaux rythmes scolaires, nos intervenants doivent quasiment re-découvrir leur métier, inventer des nouvelles techniques adaptées à toutes sortes de publics différents, pas toujours intéressés par le sujet.
C'est dur, mais c'est comme ça ! Seule consolation, les intervenants de chant, gospel, bandes dessinées, etc... font le même constat. Et leurs activités sont souvent menacées d'être supprimées par manque de demandes.
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Après une année où j'intervenais 2 fois par semaine en TAP (dans l'école il n'y a que deux jours de TAP) je suis passé à une seule intervention et le club fonctionne pour les enfants à l'heure de l'autre créneau des TAP. Je vais ainsi chercher une douzaine d'enfants à l'école pour les accompagner à pied jusqu'au club pour 1h30 d'échecs. La saison dernière j'avais 6 jeunes au club dans cette commune, j'ai donc doublé les effectifs dans cette commune. Les enfants peuvent ainsi venir au club à un horaire qui n'entrent pas en concurrence avec d'autre activités. Et comme je continue à intervenir en TAP j'ai une réserve de joueurs pour les prochaines saisons, d'autant plus que j'interviens essentiellement en CP et CE1.
Dans les TAP les enfants ne choisissent pas leur activité, c'est le hasard qui leur fait faire des échecs et forcément ça ne plait pas à tout le monde. A mon avis moins de 5% des enfants montrent un intérêt suffisant pour le jeu pour pouvoir rejoindre un club. Ces interventions se passent bien, mais parce que je ne pars pas avec l'idée que ça va intéresser tout le monde. L'activité reste cependant une des plus appréciée par les enfants.
Je regrette avant tout de ne pas pouvoir être plus disponible pour intervenir dans d'autres écoles et pouvoir ouvrir le club plus souvent.
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JLuc74, avec 5% de passage en club, tu peux t'estimer heureux car de source officielle il avait été cité une moyenne nationale variant entre 2 et 3% !
J'ai discuté avec des enseignants de cette érosion. Ils l'expliquent que dans l'imagerie populaire les Echecs sont avant tout un loisir, un passe-temps au même titre que les Dames et les jeux de cartes, et que la notion de "compétition" que l'on inculque dans les clubs est assez lointaine pour la grande majorité. Ce n'est peut-être pas tout à fait faux quand on estime à 3 à 4 millions le nombre de personnes qui en France savent "jouer", chiffre à rapporter à nos 60 000 licenciés, dont 27 000 de licenciés A !
Dans mon école, les Echecs se font par choix, mais aussi par défaut, la "garderie" n'offrant pas une grande palette de disciplines.
Mais tant qu'il n'y aura pas plus de bénévoles, et que nombre de petites communes resteront sans ressources financières, on continuera à bricoler comme on le peut avec des moyens dérisoires.
On a les résultats que l'on peut ...
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@PatriceVincens : je ne parle pas de 5% de passage en club mais de "5% des enfants" qui "montrent un intérêt suffisant pour le jeu pour pouvoir rejoindre un club" ce qui est très différent. 2 ou 3% qui rejoignent effectivement un club ce serait déjà beaucoup.
Je voulais avant tout dire qu'il y a très peu d'enfants qui s'intéressent suffisamment aux échecs pour rejoindre un club. Il y a une énorme différence entre aimer le jeu et vouloir faire de la compétition.
L'aspect garderie ne me dérange pas, mon but à l'école est moins de trouver immédiatement des joueurs pour le club que de faire découvrir le jeu et de le diffuser. Je trouve particulièrement intéressant que les parents se mettent à essayer de joueur avec leurs enfants qui viennent d'apprendre à jouer à l'école. Il y a des vieux échiquiers poussiéreux et incomplets qui ressortent, et de neufs offerts en cadeau de Noël même si jamais enfants ou parents ne rejoindront un club.
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Je suis intervenu dans des cours d'initiation d'été.
C'est comme dans toutes les associations, nous sommes moins chère en cotisation qu'une nounou ou gardienne agrée.
Pour mon club 30 euros l'année pour plus de 100 heures de cours d'échecs
Pour la baby gym dans une autre association, une maman a demandé les heure de cours et quand elle a été rassuré elle a laisser le gamin de 3 ans et est partie chercher le pot......
Mais ou va t'on ?
Garderie pour que les parents fassent leurs courses, ou leurs petites affaires....
Et même des fois pour se soulagé d'un enfant hyper-actif.
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