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Europe-Echecs n° 675 — avril 2017 par Europe Echecs le
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FIDE QUO VADIS ?
L’absence d’une véritable gouvernance de la part des dirigeants la FIDE génère des situations qui ne sont pas sans conséquences sur l’image des échecs. Organiser un championnat du monde d’échecs féminins dans un pays où les us et coutumes de la majorité des participantes sont contraires à celles imposées par la République islamique d’Iran ne pouvait faire partie que du problème et non de la solution. Après la révolution de 1979 la pratique du jeu fut interdite en Iran. Depuis la situation s’est sensiblement améliorée et les échecs sont devenus très populaires et pourraient, d’une certaine manière, contribuer à favoriser une ouverture sur le monde. Le président de la fédération iranienne chercha donc à minimiser le problème du port du hijab pour les joueuses en déclarant avant le tournoi : « Partout dans le monde il existe des règles sur la manière de se couvrir le corps. Nous ne voulons forcer personne dans le monde à faire ce que nous faisons, mais les règles en Iran doivent être respectées par tous, y compris les étrangers. Ce n'est pas si dur de suivre une simple règle. »
Un point de vue qui n’est pas sans argument, difficile à accepter pour un Occidental, surtout pour une femme. Toutefois, étendre cette règle dans un tournoi joué en Occident c’est la transgresser en refusant la réciprocité des usages. Lorsqu’une joueuse iranienne, qui n’avait pas porté le hijab lors de l’open de Gibraltar, se voit sanctionnée par sa fédération, pour l’exclure de l’équipe nationale, se pose alors la question : Comment être tolérant avec ceux qui ne le sont pas ?
De plus, le retrait du cycle du championnat du monde de la meilleure joueuse et ex-championne du monde, la Chinoise Yifan Hou, ne conforte en rien l’image de l’épreuve phare des échecs féminins. Yifan Hou n’a obtenu aucune réponse claire de la part de la FIDE face à l’inégalité de traitement dans l’attribution du titre mondial. Chez les hommes, le champion du monde doit se mesurer dans un match contre un challenger issu des qualifications d’un tournoi des candidats alors que chez les femmes la championne se voit destituée de son titre pour tenter de le reconquérir dans un tournoi à élimination directe. Rien ne justifie une telle disparité par rapport au système masculin. Finalement, cette coupe du monde a permis à un outsider, la Chinoise Zongyi Tan, de s’imposer en finale dans les départages contre l’une des grandes favorites, l’Ukrainienne Anna Muzychuk. Zongyi Tan sort victorieuse après avoir démontré surtout son caractère de battante et ses nerfs d’acier en remportant plusieurs départages.
Maxime Vachier-Lagrave s’adjuge le premier tournoi du nouveau cycle de la FIDE, ex aequo avec le Russe Alexander Grischuk et l’Azéri Shakhriyar Mamedyarov. Disputé à Charjah, capitale d’un des Emirats arabes unis, Maxime confirme tout le bien que l’on pense de lui, invaincu avec 7 nulles et deux victoires. La formule a changé passant d’un tournoi fermé à un tournoi au système suisse. Ce qui pourrait être perçu comme une ouverture intéressante avec 24 participants au lieu de 18, devient sans intérêt lorsque la plupart des représentants du «Top 10» mondial ont refusé d’y participer. (Magnus Carlsen, Fabiano Caruana, Wesley So, Vladimir Kramnik, Viswanathan Anand, Sergey Karjakin et Veselin Topalov)
L’ex-champion du monde Veselin Topalov a tenu à expliquer sa décision avec ce commentaire : « En raison d'une organisation insatisfaisante du Grand Prix FIDE 2017, causée par les mauvaises décisions prises par la direction de la FIDE [...] du manque total de stratégie sur la façon de développer les échecs à l'échelle mondiale, la FIDE n'a pas réussi à attirer de sponsors et a donc offert des conditions défavorables aux joueurs du Grand Prix FIDE 2017 [...] je déclinerai tous les championnats FIDE et ECU jusqu'à ce que le leadership soit amélioré. »
En ce qui concerne la revue, les priorités restent axées sur la substance essentielle que constitue la beauté des parties, la richesse des combinaisons, la maîtrise technique. Ce sont les sujets principaux traités par nos collaborateurs grands-maîtres et chroniqueurs. De la matière pour entretenir et alimenter ainsi la passion du jeu.
Bonne lecture !
Georges Bertola
www.europe-echecs.com/la-revue-europe-echecs-detail
SOMMAIRE
p. 4 ACTUALITÉS EN BLITZ Canal+ échecs ...
p. 6 LE MONDE EST STAUNE / LA REINE DE KATWE : QUAND LES ÉCHECS / VOUS SAUVENT VRAIMENT LA VIE (2) Le billet de Jean Staune
p. 8 GRAND PRIX FIDE DE CHARJAH / MVL EN LEADER Maxime Vachier-Lagrave et Igor-Alexandre Nataf analysent...
p. 18 SPÉCIAL OPENS : NANCY, SÉLESTAT, ROCHEFORT... Laurent Fressinet, Adrien Demuth, Emmanuel Reinhart et Rachid Heddache
p. 26 LA JOUEUSE DU MOIS / ZHONGYI TAN : LA CHINE RAYONNANTE Susan Polgar à l’analyse
p. 30 TOURNOI FTPA UNESCO / MOURMANSK 1er ET MVL EN INVITÉ D’HONNEUR Emmanuel Neiman, Vladislav Tebenkov et André Rasneur
p. 35 ITEP / ÉCHECS ET SKI DANS LE VERCORS Reportage de Laurence Barbier
p. 37 LE CAHIER DE LA FÉDÉ / “RENDEZ-VOUS À AGEN !” / LES RUBRIQUES DU MAG’
p. 42 FAITES-VOUS LA MAIN : 18 COMBINAISONS DU MOIS / SPÉCIAL CAPPELLE-LA-GRANDE Par Bertrand Valuet
p. 46 FÉMININES EN OR / A.MUZYCHUK-KOSTENIUK À TÉHÉRAN : EMPRISE STRATÉGIQUE Par Susan Polgar, 8e championne du monde
p. 48 OUVERTURES & IDÉES GAGNANTES / BLUEBAUM-NAJER À L’OPEN AEROFLOT : LE DÉBUT RÉTI AVEC 2...Fg4 Par Christian Bauer
p. 54 DISCUTONS OUVERTURES ! LE PION EMPOISONNÉ DANS LA SICILIENNE NAJDORF Par Marc Quenehen, entraîneur Ligue Île-de-France
p. 56 PROGRESSONS! AMÉLIOREZ VOTRE JEU POSITIONNEL Par Marc Quenehen, entraîneur Ligue Île-de-France
p. 59 LES FINALES INOUBLIABLES / GRISCHUK-MAMEDYAROV : SUR LE CHEMIN DES FINALES DE TOURS Par Darko Anic
p. 60 LA CRÉATIVITÉ AUX ÉCHECS / YU-KHISMATULLIN À L’OPEN AEROFLOT : LA SICILIENNE FERMÉE EN PÉRIL Par Vassily Ivanchuk
p. 64 DANS LE RÉTROVISEUR / AVRO 1938 : KÉRÈS CHALLENGER D’ALEKHINE Par Georges Bertola
p. 68 ANNONCES DE TOURNOIS
p. 72 HUMOUR : ÉCHEC ET... GAG ! Par Luc Deroubaix
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