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Joueurs professionnels en France par Pi***d*1925 le  [Aller à la fin] | Actualités |
Je me demande combien il y a de joueurs professionnels d'échecs en France.
Quel est le nombre de ceux qui vivent correctement, revenus suffisants avec une certaine continuité.
Combien sont dans la difficulté avec des revenus insuffisants et trop aléatoires.
Enfin, quelles sont leurs sources de revenus : prix, cours, mécènes....
Je sais bien que je ne peux espérer que des ordres de grandeur mais cela semble intéressant.


ins3958, le
Tous dépend de ce que tu considères comme un joueur professionnel . Un entraîneur qui connait les règles du jeu d'échecs est t-il considéré comme un joueur d'échecs s'il ne joue pas de compétition officielle ? Un animateur qui connait les règles du jeu d'échecs est t-il considéré comme un joueur d'échecs s'il ne joue pas de compétition officielle ? Un salarié d'un club d'échecs qui ne jouent pas de tournois et de compétition par équipe est-il considéré comme un joueur d'échecs professionnel ? En tous cas bonne question ! Merci d'avoir poser la question et merci à ceux qui répondront .


Sdb64, le
100% joueurs et qui en vivent bien, je pense que tu peux les compter sur les doigts d'une main.


@dagonia.steve
je pense à des joueurs qui n'ont pas d'activité professionnelle autre que les échecs.
je crois d'ailleurs que beaucoup de ces pros doivent végéter, car c'est difficile.
@Sdb64
je pense comme toi que ceux qui en vivent bien sont rares.

Je dois avoir dans un coin de dossier un article en espagnol qui parlait de ces difficultés et de joueurs qui allaient jusqu'à dénoncer un collègue en situation irrégulière pour augmenter leur chance de gagner.


Sdb64, le
Pour moi un joueur professionnel d'échecs est quelqu'un qui gagne sa vie en jouant aux échecs.
Les animateurs et les entraîneurs ne sont pas des joueurs professionnels. Par contre ceux-là sont beaucoup plus nombreux à en vivre plus ou moins bien. A la louche peut-être 100 à 200 personnes.




ins3958, le
@ Picard . Si c'est juste des joueurs qui gagnent leur vie qu'avec des tournois il y en a effectivement peu . Maintenant les animateurs et les entraîneurs il y en a beaucoup qui gagne leur vie avec enfin 200 ça me paraît assez élevé . "Vivre correctement" c'est à dire 1000€/mois , 5000€/ mois car la encore on a pas tous la même définition et les même besoin .


Sdb64, le
Dans 100 à 200 j'incluais les joueurs semi-pro qui complètent avec des cours en club, cours particuliers, stages etc. Je peux donner l'exemple de Kevin Terrieux et son site pro-evolution-echecs.

Vivre correctement ? Je mettrai la barre au minimum à 1500€/mois en moyenne sur l'année avec 3 mois de vacances.
Pour monter à plus de 2500 euros faut oublier les vacances, avoir pas mal de cours particuliers, bosser le midi et après l'école, organiser des stages régulièrement, etc.
Si on ajoute "être payé à la partie", "gagner quelques tournois", on en vit très bien.

Mais surtout il faut avoir un taux horaire élevé.
A ce moment on peut monter à plus de 3500 euros avec des interventions qui rapportent entre 50€ et 100€ de l'heure quand on sait travailler (je parle pas du niveau de la personne).



@SdB:

Un.


Sdb64, le
@DocteurPipo : "un" seul ?


El cave, le
Ben oui, quand tu vois que le n°2 français "choisit" de coacher l'Azerbaidjan plutôt que de jouer une compétition par équipes il est clair que c'est un, selon tes critères. Enfin peut-être que Bacrot et Fressinet pourraient en vivre pas terriblement, et au-delà il faut compléter avec autre chose.


Quand on voit que Bacrot et Fressinet sont d'excellents joueurs, on se demande quelle est la situation de joueurs moins brillants.
Je crois que beaucoup auraient du laisser les échecs à leur vraie place, un jeu formidable, et choisir un vrai métier.
Beaucoup doivent compter sur des allocations genre RSA pour avoir une base de revenus.
Beaucoup de prix et de rémunérations se passent au black, alors, qu'en est-il de la couverture sociale (maladie, etc) et de la retraite?
De plus, il semble que les déplacements incessants ont des répercutions négatives sur la vie de couple, s'il y en a une bien sur.
Je connais quelques pros, ils végètent sauf 2 qui réussissent très bien dans l'enseignement du jeu.


Julo62, le
Il y a beaucoup de gens qui vivent correctement des échecs, avec une couverture sociale et qui sont très heureux, et en couple et/ou avec une vie de famille... Et encore heureux !!
Faut arrêter les poncifs!
Il faut juste ne pas vouloir être que "joueur professionnel".


@Julo62
Tu parles de la solution joueur + un job, c'est la solution la plus normale et je suis d'accord avec toi, elle conduit à une vie plus heureuse et équilibrée.


Bonjour à tous sur le forum.
Pour un enfant doué à ce jeu l'objectif de devenir joueur d'échecs professionnel peut-être un rêve (lequel n'a pas envie de ressembler à Fischer, Karpov ou Kasparov sur l'échiquier ? ), mais les parents ou les adultes ne doivent pas entretenir l'illusion trop longtemps ...
tous les amateurs d'échecs (même mes meilleurs de niveau national ) savent bien que l'on ne peut pas espérer faire une carrière sportive aux échecs comme on pourrait le faire au football ou au basket avec d'énormes contrats pro au bout du compte..
Sans entrer dans le débat de la place des échecs dans la société (car c'est bien cela qui est en cause) , la situation des joueurs d'échecs aujourd'hui me fait penser à celle des musiciens ou des compositeurs de musique au cours des siècles ... Les musiciens sont considérés comme des artistes , ils peuvent s'adresser à un public qui ne connait rien au solfège mais aime la musique (les mélomanes)...


ins3958, le
"Quand on voit que Bacrot et Fressinet sont d'excellents joueurs" Je pense qu'être secondant et entraîneurs du champion du monde et de l'ancien n°2 mondial permet d'apprendre plus qu'en jouant un petit tournoi ( par rapport à leur niveau ) après je peux me tromper :), "Beaucoup doivent compter sur des allocations genre RSA pour avoir une base de revenus" compter sur 400 ou 500 euros , j'ai un doute pour moi un joueur d'échecs professionnel c'est comme un entrepreneur , il mise sur lui , il prend des risques ,comprend et accepte les défis qui se présenteront à lui s'il recherchait un revenu de base il serait salarié ( et s'il est doué fonctionnaire ) et non joueur d'échecs professionnel "Beaucoup de prix et de rémunérations se passent au black," si tous le monde étaient près à payer les choses à leur valeur le travail au black existerai pas ( par exemple comme l'inscription aux tournois ) . Tous les professionnels ne sont pas en couple et ils peuvent choisir une femme ( car c'est souvent des hommes qui sont professionnels ) qui acceptera leur profession , que dire des militaires , des hommes d'affaires... ( c'est pas plus facile pour eux , niveau couple) Ces professionnels ne sont pas obliger de vivre en France , ce qui réduit le coût de la vie!!! Puis entre nous c'est quand même plus agréable de regarder les parties de joueurs professionnels de façon général que celle des joueurs amateur ))


Bonjour à tous,
Un sujet qui m’intéresse.

Bien que je sois amateur, je suis à un niveau très proche ou équivalent à pas mal de professionnels donc je connais assez bien le milieu.

J’arrive pour ma part sur de bonnes périodes à tirer quelques bénéfices mais en moyenne ça me permet d’éponger les tournois où je ne gagne rien… Je ne peux donc pas vraiment parler de gain quand on sait les frais de déplacements et d’hébergements (certains organisateurs peuvent avoir des hébergements spéciaux pour MI/GMI mais ce n’est pas toujours le cas et ça peut encore grever la rentabilité).
Au mieux je me dis que ma passion ne me coûte plus rien ce qui est déjà pas mal en soit !

Objectivement des joueurs professionnels qui vivent que des gains de tournois ; prenez le top 100 français et vous verrez que vous n’en aurez que moins d’une dizaine : MVL, Fressinet, Bacrot (et même lui commence à se diversifier en devenant secondant) …

Mon ami proche Christian Bauer vit aussi majoritairement des gains de tournois mais il s’est déjà aussi pas mal diversifié (des cours, des articles, des livres, …) car on sait tous qu’en devenant vieux ça sera plus difficile de rafler systématiquement les premiers prix.

Les budgets des tournois sont en stagnation voir en baisse depuis plus de dix ans. Quand on voit la pure inflation c’est déjà comme si les revenus avaient baissés de 20-30%.

Romain Edouard & Olivier Renet dans différentes interviews parlent en gros de niveau requis 2650 afin de vivre "décemment" que du jeu. Evidemment ce qu’on entend par revenu acceptable est subjectif…

En dessous ; faut pas mal se diversifier effectivement. Intéressant d’être comparé avec la musique. Pour prendre régulièrement des musiciens en covoiturage, je vois des similitudes effectivement.

Sur le business « connexe » ; effectivement certains s’en sortent très bien avec des cours de bonne qualité ou des formules innovantes comme ce que fait Kevin Terrieux.

Mais le marché de la formation échiquéenne est pas extensible à l’infini et vu le nombre de professionnels qui se sont lancés dedans par manque de revenu ; j’ai aussi peur qu’il y ait tôt ou tard une saturation…
Seuls les entraineurs renommés pourront alors vraiment tirer leur épingle du jeu.



J'ai fait du cyclisme et les prix n'étaient pas imposables.
Pourquoi ?
Parce que fiscaliser les prix, c'est aussi permettre les déductions et que la balance est déficitaire.
J'ai tendance à croire que le même raisonnement est valable aux échecs dans beaucoup de cas.


Question subsidiaire : combien de joueurs pro se sont mis au poker pour compléter leurs revenus ?


@clarxel
Je ne sais pas répondre précisément à cette juste question mais il y en a pas mal, comme je crois Almira.
Leurs qualités intellectuelles, concentration, mémoire, etc... doivent beaucoup les aider.


Sdb64, le
La vidéo date un peu, mais c'est dans le thème à partir de 22 min
http://www.dailymotion.com/video/x7bepu


Je pense que le Poker était bon filon au début mais le niveau a beaucoup monté et désormais je pense qu'il y a en a beaucoup moins qu'avant qui jouent au poker professionnellement.

De toute façon faut pas se voiler la face et quoi qu'on m'en dira; en étant large il faut peut être une centaine d'heures pour devenir un bon joueur de poker (on m’avait offert un ou deux ouvrages qui expliquaient tout). Aux échecs quelqu’un avait dit qu’il fallait minimum entre 10 000 & 20 000 heures de travail pour devenir GM… Le chiffre est évidemment subjectif mais bon il y a un côté de vrai.

D’ailleurs quand je vois que j’ai déjà joué pas loin de 1500 parties en cadence lente ; à 4h de moyenne la partie je suis déjà à 6000h. Quand je compte les entrainements je dois pas être si loin des 10000h ;).

Une fois que tout le monde a atteint ce niveau (demandant juste 100h c’est pas compliqué), ce n’est plus que de la chance qui différencie les gens et ajouté à cela les commissions des sites… Les seuls qui y gagnent sont les sites et les casinos.

On pourrait aussi citer ceux qui complètent leurs revenus avec les paris sportifs. Certains trouvent des failles dans les systèmes mais bon espérer gagner sa vie sur du non productif c’est difficile à imaginer !

Reste aussi le trading mais il faut avoir une capacité d’autodidacte.



ins7708, le
@ Brunico : le niveau du poker a considérablement augmenté. Aujourd'hui un jeune très doué qui commence à 18 ans mettra trois ans de travail sérieux avant d'être pro. On est très loin des années 2000 où effectivement 100h suffisaient à raser les tables moyennes. Et la pyramide des gains est très pentue, avec dame variance qui y joue un rôle central. Ça peut faire rêver de voir deux français terminer le Main Event des WSOP 2017 à la 5ème et 3ème place (resp. 2M et 3,5M $) mais aujourd'hui le poker n'est plus un jeu facile. Évidemment,ça reste tout de même plus facile de faire top 100 français au poker qu'aux échecs, pour des gains supérieurs.
En gros en 2000 le poker en était aux années Philidor, là il en est aux années Botvinnik. Et encore, pour ce qui est du jeu Heads-Up, il en est au tablebases 32 pièces...


@Petiteéglise:
Merci pour tes précisions.

C'est vrai que j'ai beaucoup de mal à comprendre au poker ce qui va différencier un MVL d'un GM "premier niveau" et ce que va apprendre le jeune PRO dans la fin des trois ans comparé à la première année mais j'imagine que c'est parce que quand on est pas du tout dans un milieu on en a mauvaise perception.


Merci à Brunico pour ton analyse

Big respect à Brunico qui est dévenu MI tout en faisant de difficiles études d'ingénieur.

Bravo


Bravo, et j'aurais tendance à dire "un bon exemple pour les jeunes et les parents".

J'ai eu la "chance" d'avoir aux échecs un talent trop manifestement insuffisant pour ne jamais envisager une carrière professionnelle, mais pour des jeunes qui ont le potentiel pour atteindre les 2400-2500, la tentation est forte, vers 16-17 ans, de privilégier les échecs au détriment des études. Il faudrait pourtant y penser à deux fois, car il y a une zone grise, de gens assez doués pour envisager d'être titrés, mais pas assez pour atteindre la vraie élite... Pour ceux-là, avec les qualités intellectuelles qu'ils ont, ne vaut-il pas mieux privilégier une belle carrière dans un autre domaine, et garder les échecs comme le merveilleux hobby qu'il est? Quitte à ne jamais dépasser les 2300-2400, alors qu'on aurait eu 200 points de plus en passant pro... mais pour quoi faire, au juste?


Bah oui, il faut l'admettre : jouer aux Echecs n'est plus une activité professionnelle, sauf génie comme MVL.



Sdb64, le
A la pétanque, 300 000 licenciés, personne ne "tire" ses revenus exclusivement en lançant les boules.

Les meilleurs joueurs organisent des stages, vendent du matériel, ont créé leur propre marque de vêtements, ont un fan club (-> 35€ l'adhésion pour Marco Foyot, septuple champion de france et ancien champion du monde).

Aux échecs le seul qui cultive suffisamment son image, c'est "MVL". Dans les prochains mois ou prochaines années on pourrait s'attendre à un meilleur visuel sur son site, avec un vrai logo MVL (à la Yves Saint Laurent pourquoi pas), et un nouvel onglet "Boutique" ou même "Fan Club".





Orouet, le
même Christiano Ronaldo est obligé de faire de la pub !
(sans doute pour payer ses impots ...)


Zorglub, le
Beaucoup de gens pensent que le travail suffit pour gagner 200 points mais je connais des joueurs qui ont laissés tomber de brillantes études ou une situation confortable pour entamer une carrière de pro des échecs. Le bilan a été catastrophique et certains ont même perdu la caisse de points élo. Croire qu'un joueur aurait pu avoir 200 pts élo de plus par ce qu'il serait devenu pro est complètement faux. D'une part la pression de l'argent , l'obligation de résultat font que le stress est plus important et d'autre part, travailler les échecs plusieurs heures par jour n'est pas un "job"comme les autres.


Oui, gagner en niveau / classement en passant pro, c'est l'hypothèse optimiste! Même si ça arrive, ça ne vaut as toujours le coup, a fortiori si ça n'arrive pas...


Mais alors vous conseillez à un jeune prometteur de rester "semi-pro" le plus longtemps possible, c'est ça ? Sauf si c'est un prodige absolu comme MVL bien sûr.

La question de départ invite à s'en poser une autre : combien de GM sont amateurs en France ? Définissons "amateurs" comme "ne tirent qu'une part infime de leur revenu des échecs, que ce soit en tant que joueur, que secondant, qu'auteur, ou qu'entraîneur. Je ne connais que Joël Lautier dans ce cas, mais j'en loupe peut-être ?





Et en écartant aussi les autres jeux, type poker... Qui a un vrai métier, quoi :-D

En farfouillant un peu, j'ai vu qu'Eloi Relange était dans ce cas, avec le lancement d'un site de mise en relation pour des petits boulots, Les débrouilleurs: https://lesdebrouilleurs.fr/une-equipe-un-projet-un-etat-desprit.html

Ensuite aucune idée de si c'est une activité pro à plein temps ou un complément à ses activités poker-échecs.


Sdb64, le
@ComicStrip : C'est quoi un jeune prometteur ?

Un petit poussin champion de son département ?
Un jeune de 16 ans à 2300 élo ?
Ou un jeune de 20 ans qui dépasse les 2500 élo ?

Si on est semi-Pro c'est donc qu'on a un autre métier ou qu'on est encore étudiant. Sinon on est un Pro qui n'a que les échecs pour vivre ou survivre.


joueur prometteur ce serait plutôt un MI (ou un dangereux candidat maître qui a déjà battu des GM) avant 18 ans, je dirais.

et oui vous avez bien compris ce que je voulais dire pour semi-pro. D'où la question : vaut-il mieux se donner à fond aux échecs quand on est MI (ou presque) à 18 ans ? Ou vaut-il mieux se lancer dans des études supérieures parce qu'il est impossible de bien vivre sous les 2650 ?

C'est une question ouverte, je n'ai pas la réponse, j'en appelle simplement à la sagesse du forum.


@raspoutilf et @adoubator:
Merci pour les messages fort sympathiques!
Oui, je suis toujours enclin à témoigner auprès de jeunes et des parents qui se posent des questions. Je suis fier de pouvoir dire qu'on peut avoir un niveau "sympa" tout en ayant fait de longues études.

@Sdb64:
: Je rappelle à tous ceux qui se demandent s'ils doivent passer PRO que Christian Bauer était 2500 à 15 ans.
Il n'est monté "que" 2650 (2680 en pic) et vit correctement des échecs mais sans que ça soit non plus super facile !

Etre 2300 à 16 ans est donc plus que limite si on envisage une carrière PRO !
J'avais 2200 à 16 ans et j'ai pas gagné 400 points après...

Donc moi personnellement je conseille de rester semi-pro juqu'à la fin des études supérieures. Si on veut se faire sa propre opinion avec une ou deux années sabatiques, c'est possible

Par contre s'arrêter au BAC est très risqué car refaire des études supérieures à 30 ans, après une longue interruption est un vrai parcours du combattant; voir même impossible que beaucoup de filières


Pas mieux que Brunico, et je vais me permettre un argument hérétique sur un forum d'échecs: j'adore ce jeu, mais il y a tellement d'autres choses à faire et à apprendre que les échecs dans la vie... je trouve assez sain qu'il n'y ait qu'un nombre restreint de gens qui, poussés par un talent exceptionnel, y consacrent tous leurs efforts, et que les autres l'apprécient comme un jeu merveilleux mais consacrent leur intelligence à trouver de nouveaux vaccins ou développer des énergies propres (ou écrire de beaux livres ou faire de bons gâteaux, hein, vous avez compris l'idée).

Il y a quand même aux échecs un côté "monde parallèle", et ce n'est pas forcément plus mal qu'un nombre limité d'entre nous se trouve happé dedans :-D


Reyes, le
Tout le monde connait, ou devrait connaitre, la phrase de Vishwanathan Anand : « De nos jours, si vous n'êtes pas grand-maître à 14 ans vous pouvez l'oublier. » On retrouve cette phrase un peu partout, mais sans préciser le contexte. Anand parlait de viser le titre mondial. Cela dit, la moyenne d'âge des meilleurs joueurs du monde a fortement baissé et pour avoir une chance de gagner correctement sa vie aux échecs il faut être très fort très tôt. On a jamais entendu parler d'un type qui jouait aux échecs pour s'amuser et qui tout-à-coup a une révélation et devient grand-maître.

Bref, comme le dit très bien Brunico, pour les plus doués : « rester semi-pro jusqu'à la fin des études supérieures » et ensuite se poser objectivement la question. Cependant, ce n'est pas seulement les échecs, par exemple, un reportage de Complément d'enquête révélait que la moitié des 450 Français qui ont participé aux JO de Rio vivent avec moins de 500 euros par mois.


Parmi les joueurs semi-pro, ou pro, on retrouve quelques entraîneurs de la FFE.
Désireux d'en connaître le nombre, j'ai cherché sur le site de la Fédé, la liste de ces entraîneurs .
Je n'ai pas su trouver...


Merci pour votre réponse et bravo à vous Brunico pour votre parcours que j'ai découvert avec joie dans le dernier EE


Chemtov, le
@supergogol :
http://www.echecs.asso.fr/ListeArbitres.aspx?Action=DEFFE&Level=C


Sdb64, le
@supergogol : 242


Chemtov, le
Oui, de nos jours, tout le monde entraîne tout le monde !



Merci Chemtov et Sd64 .
242 entraîneurs, çà me paraît raisonnable pour 55000 licenciés, d'autant que tous ne sont pas professionnels.
Après ,il faut trouver des employeurs et se faire connaître auprès des joueurs, parents, clubs ou ligues . Pas évident, mais jouable...


Renan, le
Une chose que je ne comprends pas ; pourquoi la liste des entraîneurs est dans l'onglet "arbitre" et pas dans l'onglet entraîneurs?


Chemtov, le
Oui. C'est bizarre. Et elle pourrait aussi être reclassée avec titre et Elo en plus.


Je dévie un peu du sujet en posant la question : est-ce "souhaitable", même pour un jeune hyper doué comme Maxime, de devenir pro aux échecs ?

Si j'avais eu un enfant dans ce cas, je pense que j'aurais tenté de le dissuader - je ne trouve pas très "sérieux" de consacrer sa vie à un jeu, surtout avec le niveau intellectuel qu'il présuppose.

Ne serait-il pas plus "noble", dans un tel contexte, de tenter de trouver, par exemples, comment guérir la sclérose en plaques ou passer le mur de Planck ?




Reyes, le
Ouais ! nicolasdupont a raison, supprimons aussi les peintres, les musiciens, les philosophes... À mort les artistes ! :)


Renan, le
Ouais je suis d'accord avec Reyes...coupons leur les mains...je dirais même plus : plus on les en empêcherait plus ils pratiqueraient leurs "arts"...


Les artistes (j'y inclus les joueurs d'échecs de génie : tal, fischer etc..) ont autant d'importance (et d'utilité) dans notre société que ceux qui font avancer la science. Un monde sans Art serait très terne. L'Art fait partie des nourritures de l'âme, il élève parfois nos énergies respectives.


Sdb64, le
Et si MVL était devenu humanitaire au Botswana ! C'est tout aussi "noble" non ?

Et si MVL avait utilisé ses capacités d'analyse et son goût pour les prises de risque pour devenir trader...

Et si on refaisait le monde ?


Reyes, le
Les Divergents sont traqués par la direction de l'État car ils ne peuvent pas être contrôlés. Ils peuvent penser indépendamment et sont imprévisibles. Ils menacent alors l'équilibre de la société.


1. En recherchant sur le ouaib des listes d'artistes marquants, j'ai trouvé aucun joueur d'échecs, un oubli sans doute...

2. Je ne crois pas que Picasso Wagner ou Kant (au hasard) auraient eu la moindre chance d'une découverte scientifique importante, au contraire d'un top-joueur.


Non Sdb64, quand on a 180 de qi ou plus, je ne trouve pas "noble" d'être humanitaire au Botswana (après "noble" j'ai pris soin d'ajouter "dans un tel contexte").


Renan, le
Reyes ta citation est tirée d'un film, mais lequel??


Reyes, le
«Divergente», peut-être :)


Sdb64, le
En parlant de "chance", même un top-joueur doit s'y soumettre. Tu ne voudrais pas que MVL passe sa vie à chercher un coup dans une position houdinienne où il n'a aucune chance de trouver la clé ? Au mieux il fera avancer la recherche en éliminant de nombreuses lignes, certes.
Si Maxime en est là aujourd'hui c'est parce que la passion du jeu d'échecs l'y a accompagné.
Et je pense que pour trouver quoi que ce soit de scientifiquement "marquant", il faudrait avant toute chose être passionné par ce que l'on cherche. Pas sûr que la recherche en laboratoire aurait plu à Nakamura !

Et est-ce qu'un éminent scientifique aurait plus de chance qu'un autre de devenir TOP GM aux échecs ??




Dans mon souvenir Maxime a une licence de maths, il a préféré une carrière de joueur d'échecs, c'est évidemment parfaitement respectable, cette voie lui a probablement paru plus passionnante, comme tu le suggères. Chacun effectue ses choix de vie en fonction de ses capacités et de ses appétences.

Ce n'est pas ça que je critique (d'ailleurs je ne critique rien, je pose juste une question agrémentée de mon sentiment parfaitement subjectif). Je m'interroge juste sur un choix de vie qui pourrait paraître "futile" alors même qu'on a la capacité de briller dans des secteurs disons plus conventionnels.

Quant à ta dernière question, la réponse me semble être trivialement oui - ton échantillon de départ présente déjà des capacités utiles aux échecs, comme le pouvoir d'abstraction.


Hum....je dirais le contraire. Les matheux aiment souvent le jeu mais l'expérience montre que les champions sont beaucoup plus souvent littéraires.
Ce n'est pas facile ce jeu, quand tu es habitué à penser selon des principes vrais à 100%. Cela leur pose des problèmes aux échecs, et dans pas mal d'autres domaines d'ailleurs.


Reyes, le
« Si vous regardez d'un point de vue logique, jouer aux échecs n'a aucun sens, mais les gens font que ça en a un. Les gens cherchent et les gens croient, et c'est ce que je fais aussi. » Levon Aronian


"Chess is too serious to be a game but not enough to be a profession. Anand.

Blague à part, je pense quand même que MVL a fait lui un choix raisonnable

Comme me le dit souvent Christian (Bauer), vivre de sa passion et sans patron est aussi intéressant.

Ce qui doit pousser à le faire ou non c'est le côté "vivable" ou non.

Après vous êtes plusieurs à évoquer le côté rentabilité et création de richesse de la société moderne.

C'est une question sans fin ; certains ingénieurs ne supportent plus de faire gagner de l'argent aux magna du pétrole et se tournent vers de l'huminataire ou de l'enseignement car ils ont l'impression de plus servir à quelque chose.

Au fond même dans le système capitaliste on peut avoir l'impression qu'on produit rien... ou en tout cas rien de bon (au sens social ou humaniste du terme).

Par contre je rejoins tout le monde sur le fait qu'être que dans les échecs fait "oublier" un voir plusieurs côtés de la vie.

Avec certains PRO sans famille et très fermés (heureusement une grande minorité); mis à part leurs problèmes dans les transports (ce qui les touche pour les déplacements pour les tournois!), ils n'ont aucun sujets de la "vie courante" à discuter...!



« La normalité est une expérience plus extrême que ce que les gens veulent communément admettre. » Kronenberg
Vous avez 2h...



El cave, le
Si quelqu'un peut définir la normalité déjà ? Vous avez deux jours.


Je ne sais plus qui a dit que la motivation est partie intégrante de la compétence.

Pas trouvé d'artiste ? On pense à Morphy, Tal, et bien d'autres (bouquin de Le Lionnais).

Ceci dit, c'est une activité bien à part de toute autre, car une combinaison brillante peut, par la suite, être prouvée incorrecte, ou rendue possible par une imprécision de l'adversaire.
Serait-ce donc un art plus rationnel que les autres ?
Il y a aussi le facteur temps jouant un rôle crucial. Les autres artistes, écrivains, peintres, compositeurs, ils prennent leur temps et disent "j'ai fini" au moment qu'ils choisissent. Une partie d'échecs à la pendule ressemble plus à un examen. Vous avez quelques heures pour être convaincant et, si possible, brillant.

Concernant le choix de vie, je connais deux matheux qui sont devenus musiciens pro.
Et je vois des points communs entre grands joueurs d'échecs et matheux : bâtisseurs (d'objets et de relations), amateurs de beauté, et rigoureux (une beauté démontrée fausse n'est plus belle).



Orouet, le
@El cave
la normalité = 1,5 litre environ

"la normalité est une quantité plus extrème que ce que les gens peuvent communément absorber" Kronembourg
Vous avez 5mn...


ANaigeon :"une beauté démontrée fausse n'est plus belle"
C'est peut-être vrai pour les mathématiques, mais je ne pense pas que ce soit le cas pour les Echecs.
"L'immortelle" ou "La Toujours Jeune" (par exemple) ne te paraissent-elles pas belles ? Elles sont pourtant remplies d'imprécisions voire d'erreurs...


Pleins de matheux sont musiciens, et même parfois avec la triple casquette comme Noam Elkies, qui a fait un cours à Harvard sur les connexions entre maths et échecs.

Il me semble que, à haut niveau, tous les scientifiques, littéraires ou joueurs d'échecs, ont un côté artiste. Tout "créateur" est quelque part un artiste, non ?


Pas forcément dans les échecs modernes ; aux échecs on peut atteindre le top 10 mondial juste en ayant "acquis" les expériences passées.

Sortir une nouveauté d'houdini au 20ème coup n'est pas être créateur ni artiste.

Par contre un jour un très fort joueur m'a dit que pour être champion du monde, il fallait avoir un truc en plus et que là seul un artiste "créateur" pouvait faire la différence.

Actuellement ça se vérifie bien: Carlsen a créé un nouveau style.

Dans le top 10 mondial par contre un Caruana ou un Ding Liren n'est pas spécialement créateur.

Ils ont tous du très gros talent et une immense capacité de travail pour assimiler les choses et les "appliquer".

Mais ils cherchent pas à "révolutionner" le jeu.

En fait quelque part les ordinateurs ont changé un peu la donne; il devient difficile d'être un "romantique" sur l'échiquier tout en étant super compétitif, c'est mon avis.


ins3753, le
Les joueurs d'échecs pros qui se convertissent au poker, c'est un mythe aujourd'hui.

Il y a quelques années, c'était effectivement facile pour eux vu qu'en gros il suffisait de comprendre quelques trucs un peu plus vite que les autres, de bosser un peu le jeu et les billets s'imprimaient. Mais la plupart de ces joueurs ont disparu au poker puisque le jeu est devenu bien plus dur et demande bien plus de travail. Même si évidemment, ça reste à mon sens incomparable avec les échecs.
Si je devais faire une comparaison, je dirais qu'un joueur de poker pro est l'équivalent d'un 2200/2300 aujourd'hui. Il gagnera sûrement entre 2500 et 3000 € par mois pour l'équivalence à ce niveau.

Et nombre d'amateurs qui ont eu la tentation du poker sont tout simplement revenus aux échecs je pense. Tout simplement car quitte à ne rien gagner, autant le faire dans un jeu plus drôle que le poker ;-)

Par contre il commence à y avoir une similitude avec le jeu d'échecs, c'est que ceux qui gagnent le mieux leur vie ne sont pas forcément ceux qui jouent mais ceux qui enseignent le jeu, à l'instar de bien d'autres disciplines.


Renan, le
Il y a surtout le facteur chance au poker qui n'est pas présent aux échecs....avec 2/3 ficelles au poker c'était facile de gagner de l'argent il y a une dizaine d'années.... maintenant au poker ce sont de vrais pros qui jouent car il y a de grosses sommes à gagner...




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