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La revue Europe-Échecs n° 681 — novembre 2017 par Europe Echecs le
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On espérait Maxime… ce fut Levon.
La coupe du monde qui s’est jouée en septembre à Tbilissi a été l’un des tournois les plus excitants de l’année 2017. Des surprises nombreuses ont rendu la logique de l’Elo très aléatoire. La deuxième ronde vit l’élimination du champion de France en titre, Etienne Bacrot, mais surtout celles du vice-champion du monde, le Russe Karjakin, et de l’ex-champion du monde, l’Indien Anand.
L’exploit du jeune Anton Kovalyov, d’origine ukrainienne jouant sous les couleurs du Canada, et pourtant distancé de plus de 150 points Elo par rapport à Anand, fut particulièrement mal récompensé : expulsé à la ronde suivante, sans y mettre des gants, à cause de sa tenue vestimentaire ! L’organisateur principal, le grand-maître Azmaiparashvili, n’a pas la réputation d’avoir le sens de la diplomatie. En 2004, lors de l’Olympiade de Calvia, il avait tenté de régler un différent en faisant usage de ses poings avant d’être mis K.O.
Au 3e tour ce fut l’hécatombe du top 10 mondial ! L’ex-champion du monde Kramnik accompagné des Américains Caruana, Nakamura et du tenant du titre, Magnus Carlsen, gagnaient la sortie. Un 4e tour très chahuté. L’Ukrainien Ivanchuk, après sa victoire contre Kramnik, objet de sa chronique dans ce numéro, sortait Giri. Le Russe Svidler se défaisait du Chinois Bu, tombeur de Carlsen, et Maxime franchissait l’obstacle Grischuk. Maxime éliminait Svidler en quarts de finale, et, par la même occasion, les Russes disparaissaient du tableau.
Les demi-finales étaient très attendues, avec à la clef deux billets pour les Candidats. Tout débuta sous les meilleurs auspices pour le jeune Français. Une victoire éclatante dans le premier semi-rapide et l’Arménien Aronian se retrouvait dos au mur. Entretemps, l’outsider Liren Ding s’imposait face au favori, l’Américain Wesley So. Pour la première fois dans l’histoire, un Chinois se qualifiait pour les Candidats au titre mondial. La technique du « finaliste » est le sujet traité par le grand-maître Darko Anic. Dans le deuxième semi-rapide Maxime s’emmêla les pinceaux et c’est l’analyse de Tayeb Naidji « Les secrets de la préparation mentale » qui vous apportera quelques pistes pour comprendre.
Le vainqueur, Aronian, est un habitué des premiers prix depuis plus d’une décennie. Grâce à un jeu créatif et original, son parcours fut exemplaire. Il élimina dans l’ordre le Sud-Africain Daniel Cawdery, la meilleure joueuse du monde Yifan Hou, les espoirs Russes Maxim Matlakov et Daniil Dubov, le légendaire Vassily Ivanchuk, le Français Maxime Vachier-Lagrave et, en finale, le Chinois Liren Ding. Le grand-maître Igor Nataf décrypte les tendances sur le choix des ouvertures pratiquées à Tbilissi.
Félicitations au vainqueur et jeune marié avec tous nos vœux de bonheur auxquels s’associe la rédaction d’Europe Echecs. En effet, le 30 septembre à Erevan, Levon Aronian a convolé en justes noces avec Arianne.
Le champion du monde Magnus Carlsen s’est ressaisi pour remporter le plus fort open de l’année « Isle of Man International 2017 » en solitaire, devançant d’un demi-point l’ex-champion du monde Anand et l’Américain Nakamura.
Un coup de chapeau à Pascal Lazarre, l’un des principaux artisans de la réussite des « Rencontres d’Echecs du Cap d’Agde » devenues un tournoi populaire, unique et festif. Cette 15e édition, qui aura lieu du 27 octobre au 4 novembre, verra le passage du témoin à Bob Textoris et nous lui souhaitons déjà plein succès. Le parrain du tournoi, l’ex-champion du monde Anatoly Karpov, sera à nouveau au rendez-vous pour affronter le quadruple champion du monde Vétéran Anatoli Vaïsser.
Bonne lecture
Georges Bertola
www.europe-echecs.com/la-revue-europe-echecs
Sommaire
p. 4 ACTUALITÉS EN BLITZ Aronian à Berlin...
p. 6 SPÉCIAL COUPE DU MONDE: ARONIAN 1er ET LE CHINOIS DING CANDIDAT Vassily Ivanchuk à l’analyse / Théorie par Igor-Alexandre Nataf
p. 12 LES ÉCHECS EN BELGIQUE: GHARAMIAN 1er À CHARLEROI Tigran Gharamian à l’analyse / Interview de Robert Romanelli
p. 16 MITROPA CUP: BILEL BELLAHCENE TITRÉ GMI ! Reportage de Bilel Bellahcene
p. 20 ÎLE DE MAN: CARLSEN SANS RIVAL EN OPEN CLASSIQUE Emil Sutovsky au reportage / Peter Heine Nielsen à l’analyse
p. 25 ÉCHECS & PSYCHOLOGIE: LES COMPÉTENCES MENTALES / GAFFE À TBILISSI Par Tayeb Naidji
p. 28 CHAMPIONNAT D’EUROPE DES JEUNES: SOUVENIRS DE VICTOIRES ET COMPLEXITÉS À MAMAIA Reportage de Darko Anic
p. 32 LE JOUEUR DU MOIS: MARC ANDRIA MAURIZZI, CHAMPION D’EUROPE ! Interview de Léo Battesti / Analyse de Michael Massoni
p. 37 LE CAHIER DE LA FÉDÉ: “UN SOUFFLE DE JEUNESSE”
p. 42 FAITES-VOUS LA MAIN : 18 COMBINAISONS DU MOIS / SPÉCIAL CHAMPIONS DE FRANCE Par Bertrand Valuet
p. 46 FÉMININES EN OR: HARIKA-RUDOLF : UNE RÉACTION EN CONTRE / SUR LA SLAVE Par Susan Polgar, 8e championne du monde
p. 48 OUVERTURES & IDÉES GAGNANTES: ELJANOV-CARLSEN : LE DÉBUT OWEN AVEC 1...b6 Par Christian Bauer
p. 52 DISCUTONS OUVERTURES ! : DÉFENSE SEMI-SLAVE : VARIANTE DE MOSCOU Par Marc Quenehen, entraîneur Ligue Île-de-France
p. 54 PROGRESSONS! : À MALIN, MALIN ET DEMI ! Par Marc Quenehen, entraîneur Ligue Île-de-France
p. 57 LA CRÉATIVITÉ AUX ÉCHECS: CARLSEN-BU : LA CHUTE DU ROI MAGNUS Par Vassily Ivanchuk
p. 60 LES FINALES INOUBLIABLES / DING-HAO : DANS L’ÉTAU DU DRAGON CHINOIS Par Darko Anic
p. 64 DANS LE RÉTROVISEUR / BUENOS-AIRES 1939 : LA PREMIÈRE OLYMPIADE / HORS D’EUROPE Par Georges Bertola
p. 68 ANNONCES DE TOURNOIS
p. 72 HUMOUR : ÉCHEC ET... GAG ! Par Luc Deroubaix
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« un des tournois les plus excitants de l’année »
Il y avait du café ? Ou des revues érotiques ?
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J'espère pour vous que les motifs d'excitation ne sont pas que ces deux-là.
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+1 Elkine (pour une fois!), il s'agit d'un anglicisme malheureusement de plus en plus répandu.
Le Monde y a consacré cet article en 2014.
"...l’un des tournois les plus passionnants de l’année 2017" aurait très bien fait l'affaire.
Je précise tout de même que j'apprécie beaucoup les articles de Georges Bertola, nobody's perfect!
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"Excitation joyeuse, fébrile; excitation intellectuelle, mentale; l'excitation des esprits; cris d'excitation. Une excitation, une perte du sang-froid de la tête, une ivresse légère pareille à la griserie d'un petit enfant qui aurait bu de l'eau de Seltz à jeun "(Goncourt, Mme Gervaisais,1869
"Cet homme d'esprit, sagace, fin, perçant et excitant" (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 13, 1857, p. 277, parlant de Stendhal). Excitant signifie clairement ici intéressant, passionant.
Ce sens de l'adjectif excitant n'a rien de nouveau et il ne s'agit pas d'un anglicisme. Il a toujours pu désigner l'excitation intellectuelle, une source d'interêt. Je ne sais pas d'où vient cette idée. L'usage en est plus fréquent en anglais mais c'est un des mots français dont ils n'ont pas particulièrement déformé le sens en nous l'empruntant. Sa banalisation en anglais l'a au plus légèrement amoindri, sans doute.
D'autre part il est assez naturel que les langues évoluent en empruntant aux autres langues. Je ne reprocherai certainement pas à un journaliste de parler de fast food ou d'e-mails, ni de bistrot (mot d origine russe, au sens entièrement déformé).
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Mon vieux Larousse (1972) indique: ''Une lecture excitante ''.
Quel sujet excitant...
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@Chemtov: tu as le droit de t'en contrebattre, je suis personnellement très attaché à la langue française, surtout depuis que j'ai quitté la France!
J'attends d'une revue comme EE, seule revue francophone et lue de par le monde, un niveau de français impeccable. Des anglicismes il y en a eu des pires dans le passé, sans parler des éditos catastrophiques de qui l'on sait.
Pour en revenir à l'adjectif "excitant", voici les définitions du Larousse que j'ai trouvé online, pardon, sur internet:
- Qui stimule l'organisme : Le café est excitant.
- Qui stimule, éveille des sentiments intenses : Une aventure excitante.
- Qui éveille le désir : Une femme excitante.
@ Sigloxx: tes exemples relèvent de la deuxième définition mais ne s'appliquent pas ici à mon sens. En ce qui me concerne, un tournoi d'échecs n'est pas excitant, un match de foot non plus.
Ceci étant il se peut qu'il s'agisse d'un néologisme comme tu le suggères mais alors j'aurais beaucoup de mal à m'y faire.
Encore deux liens: voici comment traduire "exciting" de l'anglais vers le français suivant le contexte: par ici (version courte) et
par là (version longue).
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Non je dis que ça n'a rien d'un néologisme. Une partie d'échecs a toujours pu être excitante. Exciter = générer des émotions.
Tiré du Joueur d'échecs de Zweig :
"Il n'avait encore jamais affronté un champion du monde, sauf une fois, lors d'une partie en simultanée avec quarante autres joueurs; cela déja avait été terriblement excitant, et il avait failli gagner, ce jour là." (McConnor, apprenant que Czentovic est à bord).
Pas l'exemple le plus approprié vu que cette traduction date de 2012 mais pas évident de trouver un exemple concernant les échecs tiré de la littérature :).
Je ne vois en fait pas quel sens vous donnez au mot excitant pour qu'on ne puisse pas l'appliquer de façon tout à fait appropriée à une compétition d'échecs. Je pense juste que c'est vous qui avez déformé dans votre tête le sens de ce mot.
L'anglais n'a pas de mot pour passionnant et utilise donc aussi exciting. Mais passionnant s'appliquerait plus à un sport dans son ensemble qu'à un match de sport.. si on dit que les échecs sont passionnants on entend par là qu'on peut désirer y consacrer beaucoup de temps etc.. si on dit que les échecs sont excitants on sous-entend que le fait de jouer, ou de regarder une partie, est source d'excitation, de tension, d'émotions. Et c'est dans ce sens là que le mot est utilisé en anglais, mais de façon plus fréquente qu'en français (sans doute car en français on a une palette plus large d'alternatives, comme palpitant, exaltant (il y a exhilarating en anglais, mais à ma connaissance il n'y a pas de mot pour palpitant).
Bref les conseils de traduction que tu donnes rendent bien compte du fait que passionnant peut être une traduction plus appropriée qu'excitant, mais pas du tout du fait que excitant ne soit pas l'adjectif approprié en l'occurrence.
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Lire "et c'est aussi dans ce sens là".
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Comme le mot vient du latin je pense que c est un anglicisme tout à fait logique en français. Il faut bien sûr le prendre au sens figuré et non au sens propre.
Il me semble que c est une utilisation qui n existait pas mais qui n est pas du tout incompatible avec la logique du français et puisque l usage semble l adopter il serait cohérent de l intégrer pleinement au corpus français . Par ailleurs , Si les anglais l utilisent ainsi et considérant qu ils ont une structure mentale complètement identique à la notre , pourqoi ne pas faire de même ? La langue n est pas un être figé et immuable !
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Sauf que les termes exprimant la nuance correcte ne manquent pas ici ; « passionnant », « palpitant » ont été proposés.
L'absence d'équivalent en anglais a pu contribuer à affaiblir le sens d'exciting.
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NB : l'anglais dispose de thrilling pour palpitant ou à l'issue incertaine, d'où le thriller.
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Tout à fait. L'adjectif "excitant" a une connotation beaucoup plus forte que "passionnant" en français.
Vous noterez aussi que dans les liens que j'ai donnés plus haut "exciting" est traduit par "passionnant" lorsqu'on parle d'un match.
Il se peut maintenant vu l'influence grandissante de l'anglais dans les médias français que cela change mais je resterai un passionné d'échecs et non pas un excité d'échecs!
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Je viens d'envoyer un message à l'Académie française (si, si, vraiment!), j'attends son jugement :)
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Quel néologiste, ce Sainte-Beuve ! Mâtin, quel forum ...
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La probabilité que tu obtiennes une réponse de ton vivant est modeste vu le retard qu'a pris l'Académie sur ses missions principales mais ils prennent leur temps, eux sont immortels.
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Ils sont immortels jusqu'à leur mort...ce qui est déjà pas mal !
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Je soupçonne benvoyons d'être nostalgique des éditos de BK et de nos prises de bec avec ses defenseurs ;-)
Époque épique...
Là, franchement, pas de quoi casser 3 pattes à un canard...
Régler un différent...
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''L'adjectif excitant a une connotation beaucoup plus forte que passionnant en français.''
En effet, Tbilissi était excitant et pas seulement passionnant.
Mais excitant cela ne veut pas toujours dire exactement la même chose. Marguerite Yourcenar écrit, par exemple : « Michel s’acharne sur ce Comenius qu’il trouve parfois excitant, parfois insipide » ( Le dénommé Michel est un traducteur de Jean Amos Comenius ).
Bon... enfin... pas de quoi s'exciter sur ce sujet, qui m'étonne assez. Personnellement, j'utilise excité, excitation, excitant depuis très longtemps et je ne crois pas au lien avec l'anglais ( pas plus que chez Yourcenar ou Hugo ).
Et c'est vrai que France Echecs se transformant en forum de la langue française ( après l'exégèse sur ''sport''), c'est assez marrant.
Quel est le prochain mot ?
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Je reconnais que je suis extrêmement à fleur de peau quand à mes yeux la langue française est massacrée. J'ai les anglicismes en particulier en horreur, je ne compte plus les fois où les termes "basiquement", "dévasté" ou "excité" sont utilisés à mauvais escient.
Dans le sens inverse, je trouve ridicule le fait de prononcer les mots, noms ou expressions anglaises avec un accent français à couper au couteau. Du coup j'écoute avec bonheur la rubrique "bourse" sur Franceinfo alors que je n'ai pas une thune.
N'y voyez pas un manque de respect Sigloxx et Chemtov mais vos exemples ne m'ont pas convaincu, les échecs me passionnent mais ne m'excitent pas! Il se peut maintenant que je sois dans l'erreur, j'attends donc le verdict ultime de l'autorité suprême. J'ai posé la question de savoir si on peut parler d'un tournoi d'échecs excitant ou s'il s'agit d'un anglicisme.
J'ai de l 'espoir qu'elle arrive quand même de mon vivant et l'espoir fait vivre!
:)
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Demande à un prof de français au besoin, ou à un correcteur. Mais histoire de te faire douter un peu plus, serais-tu choqué de voir quelqu'un s'exclamer "quelle excitation!" en plein zeitnot après un sacrifice de pièce (à part de par le fait que ça sonne un peu vieillot ou snob comme exclamation)? Il ne s'agirait pourtant pas là d'un anglicisme puisque les anglophones utilisent essentiellement l'adjectif (ils diraient "so exciting!"). Zweig et/ou son traducteur ont quand même estimé que l'adjectif "excitant" n'était pas assez fort pour décrire une simultanée, il a fallu rajouter "terriblement"..
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Basically est un faux ami donc ça fait mal aux oreilles en français utilisé dans le sens anglais. Mais je l'entend très rarement.
Devastated a le même sens exactement en anglais, mais ils utilisent également l'adjectif devastating pour lequel on a pas d'équivalent en français (pour parler par exemple de l'impact d'une mesure ou d'une loi, l'impact de quelque chose sur l'économie ou la santé d'une entreprise). En français dans ce cas là on parle alors de catastrophe ou d'effet dévastateur et les deux sont tout à fait corrects. Je n'ai jamais entendu quelqu'un dire "dévastant". Ni employer dévasté dans un sens incorrect.
Edit : ah pardon si, en parlant d'une personne, dans le sens ravagé ou encore dans le sens effondré, tu veux dire? Déjà entendu mais c'est excessivement rare.
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Je n'ai jamais dit que cet adjectif ne faisait pas parti du vocabulaire et j'ai bien compris ton point de vue. Dans ce cas là oui tu peux être excité. Quand tu es excité ça dure un moment et ensuite tu te calmes.
Pour le prof de français, va falloir attendre la rentrée lundi prochain. A moins qu'il y en ai un qui traîne par ici!
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Devastated en anglais peut s'appliquer à une personnne, en français une personne n'est pas dévastée mais abattue. Une ville par contre peut être dévastée.
Edit: Ah croisement ok.
Bon c'est pas tout ça mais j'ai un match par équipe dans une heure, je grimpe sur mon vélo. A+
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Un jour au club, un joueur m’a sorti (pardon, m’a dit) cette phrase moins poétique mais toute aussi érotique : comment tu m’as défoncé…mon roque ! Et pourtant il n’était pas excité.
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Attendez de voir comment EE va traduire Karpov en arrivant au Cap : "I'm excited by this exhibition with Vaisser in Cap d'Agde !"
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"Je reconnais que je suis extrêmement à fleur de peau quand à mes yeux la langue française est massacrée. J'ai les anglicismes en particulier en horreur, je ne compte plus les fois où les termes "basiquement", "dévasté" ou "excité" sont utilisés à mauvais escient."
Sans oublier ceux qui traduisent "definitely" par définitivement !!
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@PE "je suis très excité de m'exhiber avec mon ami Vaisser au cap d'Agde"
Ou est le problème ? ;-)
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"and I'm on the verge of victory."
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il y a aussi "actually" et "en ce moment"
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Et pour les journaux anglais ne connaissant pas les nom de Kaprov et Vaisser : "a couple of chess champions will do an exhibition match at Cap d Agde".
Me disais bien qu'il y avait des raisons pour que le Cap soit tant apprécié des joueurs d'échecs ;)
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Vous paraissez bien excités pour pas grand chose.
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GBel, l'américanisation insidieuse de notre langue, ce n'est pas rien.
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il y a également l'horrible "faire sens", traduction littérale de "make sense" qui remplace de plus en plus le classique (et correct) "prendre du sens".
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J'ai la réponse de l'Académie française!!!
La voici:
Monsieur,
En ce sens excitant est un anglicisme. On dit un tournoi d'échecs passionnant et non excitant, quand bien même Max Euwe ou Jan Timman y auraient participé.
Cordialement,
Patrick Vannier
:)
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C'est un fake... ;-) ?
quand bien même Max Euwe ou Jan Timman y auraiENt participé ???
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Non c'est vrai!
J'ai donné un lien de ce fil à ce monsieur qui nous lit peut-être maintenant :)
Et j'ai gagné ma partie hier et mon équipe aussi, quelle semaine mes amis! :)
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Non, c'est juste. Je veux dire le pluriel ( pas l'anglicisme qui n'en est pas un ).
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Bravo ! C'est sur le site de la fédé hollandaise ?
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en effet cornetto
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En effet, au temps pour moi, pardon pour mon crime de lèse-majesté...;-)
On apprend à tout âge...
L'un ou l'autre se dit ou disent...
Sauf si le tournoi ne prévoit que seul un des deux GMI puisse participer, ce qui n'a pas de sens.
Timman ou Euwe peut gagner le tournoi (s'il n'y a pas d'ex-aequo possible)
Timman ou Euwe peuvent participer au tournoi
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@Chemtov: si c'en est un! L'autorité suprême a tranché. Ne serais-tu pas un tantinet eigensinnig ? Après libre à toi de l'employer bien sûr.
Merci pour les félicitations, tout est sur le site de mon club, tu pourras même y trouver ma partie ce soir ou demain!
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Bravo pour cette victoire, jolis mouvements de tes canassons.
Et merci à Monsieur Vannier, ce n'est pas tous les jours que l'Académie française intervient sur le forum.
En espérant qu'elle ne lise pas certains posts, il y a probablement matière à nous faire interdire...;-)
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@benvoyons :
Evidemment, j'employerai toujours ''excitant''. Et non pas ''passionnant''. Car c'est bien ce que je veux dire ! Pourquoi employerais-je ''passionnant '' ? Si je trouve un tournoi, un match de foot ou tout autre événement excitant, au point, par exemple de m'exciter et de sauter à pieds joints sur mon canapé en criant ''Vas-y Maxime !!'', je ne suivrai pas l'avis de l'autorité suprême, en disant que cet événement est simplement ''passionnant''. ''L'autorité suprême'' ne semble pas comprendre le contexte. Et je ne vois aucun anglicisme dans le mot excitant, utilisé déjà par Yourcenar et Hugo pour des cas similaires.
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Parce que tu n'aurais plus de mot pour le paroxysme de cet événement, comme un zeitnot endiablé ou l'attente des tirs au but.
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@benvoyons : Si j'ai bien compris, '' dans sa position votre adversaire a provoqué lui-même un premier affaiblissement, puis un second, et après c'était trop...''. Bon... on va voir ça...
@elkine : Non, le paroxysme n'est pas encore atteint. Pour cela, il faudra attendre la prochaine étape du Grand Prix qui qualifiera MVL aux Candidats. Là il faudra choir les bons qualificatifs et éviter d'employer des termes trop enthousiastes qui risqueraient d'émoustiller votre imagination facile à exciter.
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Pour ma partie, oui c'est ça. D'abord c5 qui laisse un pion isolé en d5 et g5 qui abandonne la case f5. Si tu as des choses à ajouter ou à corriger à mon analyse, n'hésite pas à laisser un commentaire sur le site du club en français ou en anglais.
Pour l'anglicisme, je rejoins encore Elkine. Je suis curieux quels qualificatifs tu trouveras dans ces cas là! On n'arrivera pas à te convaincre de toutes manières (Sigloxx sûrement pas non plus). Tu noteras tout de même que l'autorité suprême connait les noms de Euwe et Timman. Tu me diras il a pu googler(!) ces noms.
Enfin bref, si Georges Bertola lui est convaincu qu'il s'agit bien d'un anglicisme ça sera déjà ça de gagné.
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Personne ne nie que "excitant" soit un mot français, donc utilisable dans des contextes précis. Néanmoins on l'entend aujourd'hui à tout propos, et c'est cette banalisation qui signe l'américanisme.
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Contexte précis, c'était bien le cas ici. Car ce tournoi était exceptionnel, voire historique.
Quand on écrit rouge et pas bleu, c'est qu'on veut dire rouge et pas bleu. Pareil pour excitant et passionnant.
Je pense que ''l'autorité suprême'' n'a pas vu le texte précis et pu comprendre le contexte précis. Ou alors il devrait revoir ses illustres prédécesseurs.
Ce qui m'excite ne me passionne pas et réciproquement. Et si certains utilisent le mot dans un autre sens, c'est leur problème ! Mais je ne crois pas que ce fut le cas pour Georges. Personnellement, si j'avais rédigé ce texte, j'aurais aussi cherché un qualificatif plus fort que le banal ''passionnant''. ( Cela me donne des idées... je crois que je vais écrire ma prochaine chronique, dans mon canard local, sur ce thème ! )
Oui, dans le Gambit-Dame c5 ne colle pas bien avec Cd7 ( Ou alors en jouant d'abord dxc4 puis c5. Mais là, c'est une variante d'échange, donc c4xd5 déjà joué. Lorsque le pion isolé est noir, il est préférable d'avoir un cavalier en c6 pour travailler sur la case d4, en préparant la poussée ou en menaçant le bloqueur blanc, s'il y en a un ). Là, sans jeu noir ( la paire de fous est passive ), techniquement c'est toujours un régal pour les blancs de pouvoir visser ainsi les noirs. Bien joué !
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@Alain : Cela me rappelle une discussion que j'avais eue avec des Québecquois ( chez Céline à Montréal ! ). Ils s'offusquaient du fait que j'avais utilisé le mot ''opportunité'' et insistaient pour que j'emploie ''possibilité'', car opportunité aurait été un américanisme. Mais je voulais bien dire opportunité et pas du tout possibilité !
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Bon là on commence à tourner en rond. On a bien compris que tu campes sur tes positions, libre à toi encore une fois.
J'aurais aimé avoir l'avis de l'auteur de l'édito Georges Bertola même si je comprends qu'il aurait préféré qu'on discute du contenu échiquéen. Peut- être aussi trouve-t-il cette discussion futile.
Merci aux intervenants de ce post, j'ai au moins la satisfaction que je ne serai pas le seul à m'étrangler lorsque le prochain anglicisme apparaîtra!
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Les personnes n'ont rien de mieux à faire le week-end actuellement (nos vies valent mieux que ça.)à part s'exciter sur un sujet non passionnant, ou de se passionner pour un sujet non excitant. Je vois pas en quoi ça pose problème, les frenchismes, anglicismes, latinismes nombreux. En effet, le langage français, pour ne pas dire la langue française est vivante et peut être upgradée, elle n'est pas sous contrôle absolu de l'Académie Française. Sur ce, je m'en vais manger mon hamburger.
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@benvoyons : Vous avez raison, c'est un anglicisme dans un sens. Mais vous avez tort ( et le suprême Mammamouchi autorisé de l'Académie aussi ), si le sens choisi était celui d'excitation. Comme vous dîtes, il faut juste savoir ce que voulait dire Georges.
@ArKhein : Bon... on ne fait pas que ça pendant le week-end... Ces petits échanges de mail interviennent juste sporadiquement, entre dossiers, articles, tournois et réunions ( aujourd'hui même Tournoi avec 15 membres de mon club + réunion de la ZID 67/68, à Barr ).
Concernant les Académiciens, je n'ai rien contre eux, mais pour les travaux sur la langue, ou plutôt les langues, je préfère ceux des linguistes comme Claude Hagège ou même Alain Rey, linguiste et lexicographe, dont les ouvrages sont mes livres de chevet.
Quant au hamburger, très peu pour moi... Pas à cause du mot anglais, mais à cause du contenu carné !
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Et sur le contenu de la revue ( toujours excellente ), juste une remarque : Quelle étrange photo d'Alekhine illustrant le titre ''Alexandre Alekhine commente '' ! Ce visage me rappelle quelqu'un d'autre...
Et autre chose :
J'ai aussi été étonné de lire ''Moshe Czerniak, au 1er échiquier du match Chili-Israel ''. Il s'agissait de l'équipe de Palestine, en 1939.
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Bonjour
Désolé mais j'étais absent une dizaine de jours.
J'assume l'édito, surpris par l'importance du débat qu'il suscite sur la forme par rapport au fond. Passionnant...
Chemtov, évidemment c'est gênant de se faire passer pour Alekhine mais j'ai découvert cette erreur en recevant le magazine comme vous.
La remarque concernant Czerniak est pertinente mais mon texte a été modifié avec quelques ajouts par rapport à celui envoyé ?!
En 1939 il s'agit bien de la Palestine car l'Etat d'Israël n'existe pas encore.
On fera mieux la prochaine fois !
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Merci pour la réaction!
Comme je le disais plus haut, je comprends bien que vous auriez préféré que l'on discute du fond.
Au mois prochain peut-être. Attention, les chasseurs d'anglicismes veillent au grain!
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@benvoyons : "vous auriez préféré que l'on discutât du fond."
Merci.
;)
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Excuse my french!
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Totalement exact, gbchess, et j'en assume naturellement ma part...
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C'est une très belle manière de prouver ton point, benvoyons, en tous cas.
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"prouver ton point", le compteur d'anglicisme (US) vient encore d'être incrémenté ;-)
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Il a dit ça sur propos. Et on écrit "en tout cas". :D
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Après avoir lu vos débats sur ce point essentiel de son texte, je crains que la prochaine fois Georges Bertola ne se lâche et proclame:
"Un des tournois les plus bandants de l'année!"
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