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Tempête sous un crâne par cl***el*5959 le
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| Arbitrage | |
5 heures de jeu, vous avez raté le gain, puis en finale vous réalisez que vous êtes perdu, mais vous avez un pion passé avancé, vous tentez un coup de bluff, et votre adversaire vous tend la main, calculant mal, la fatigue aidant, probablement, qu'il n'a pas le temps de rattraper le pion passé, après échange de fous. C'était une belle partie, vous êtes embarrassé de gagner ainsi.
A partir du moment où il vous tend la main, est-il possible de refuser l'abandon et de signer la nulle ?
Si c'est légalement possible, est-ce "fair play" ou stupide ?
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En tout cas au bout de 5h, tu devais être bien lessivé....
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Lors d'une dernière ronde (le matin), j'ai les blancs contre un adversaire un peu moins bien classé. Je calcule un 0-0 Fxh2+ et conclus qu'il n'y a pas de perpet. Je roque, il prend en h2. Bon, je vérifie mes calculs, mince, il y a bien perpet. Je calcule encore un peu plus, et mer.. en fait il n'y a pas que perpet, il gagne en force.
Je joue deux coups de la variante par inertie puis tends la main. Mon adversaire me regarde un peu bizarrement et attend de voir ce que j'écris sur la feuille de partie.
En fait il n'avait vu que le perpet et pensait que je proposais nulle.
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Je vois une référence à Victor Hugo, j'applaudis même si je n'ai rien à dire !
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Il faut préciser qu'on propose nulle quand c'est à son tour de jouer, non?
Sinon si on tend la main c'est accepter sa défaite ?
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A l'Open de Bagneux, il y a quelques décennies, un joueur dit à l'autre '' Je crois qu'il n'y a plus rien à faire ! ''. L'autre lui sourit amicalement. Ils se serrent la main. Le premier signe sa feuille en indiquant 0:1, l'autre 1/2:1/2. Et le premier corrige rapidement avec aussi 1/2:1/2.
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PE : c'est pour éviter ce flottement que je préfère abandonner en arrêtant la pendule ou en renversant le roi, gestes qui ne laissent pas de place au doute.
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@ chemtov : splendide
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J'avais un bon copain, bien mieux classé que moi à l'époque, que je rencontrais souvent dans de petits tournois.
Par 2 fois, je lui donne la nulle, par amitié, de plus, il m'hébergeait, alors que j'étais très largement gagnant.
Lors d'une 3 ième rencontre, c'est moi qui suis perdu, il prend le point sans rien dire.
Je n'ai rien dit non plus mais cela m'a échauffé les oreilles!
Lors d'une 4 ième rencontre, dans ce cher open de l'Indre 2010, je fait une bourde et 20 coups ensuite je suis mort.
Je tente une arnaque, cela fonctionne, il prend la pièce qu'il ne fallait pas prendre et est maté en moins de 10 coups.
Il m'a fait une colère noire mais courte, me disant que quand on était battu, il fallait abandonner (il venait de prouver le contraire)
Je ne sais pas si tout cela est très moral, c'est même bien douteux, mais en tous cas, c'est du vécu.
Il y a quand même une moralité :
Tant que la bête bouge, elle n'est pas morte
Une partie est terminée quand la feuille de partie est signée
Par ailleurs, je crois que, dans une situation désespérée, une dernière action vicelarde est justifiée, surtout que, mentalement, l'adversaire a déjà gagné, cela devant se faire avec un air découragé, abbattu et résigné, de la "comedia del arte", du grand art!
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Pour répondre à clarxel: je trouverais "stupide" (le mot est évidemment trop fort) d'offrir une nulle à un adversaire qui abandonne. Autant il y a des choses qui relèvent du fair play (ne pas jouer "à la pendule" un truc genre Tour + Cavalier contre Tour), autant le gars qui abandonne à tort trop tôt, c'est quand même complètement de sa faute.
J'ai vécu la situation adverse, contre un joueur beaucoup plus fort (MI), qui me domine complètement mais gaffe et perd sa Dame contre une Tour. Et là le gars me dit: "Nulle?" Bien sûr je refuse, mais il insiste: "Vraiment? Tu ne veux pas la nulle?" Comme si c'était un manque de fairplay incroyable de refuser la nulle à un gars qui venait de gaffer sa Dame. Je refuse une seconde fois, le mec abandonne et se barre sans dire un mot. Paye ta classe.
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