France Echecs Bandeau France Echecs |  
---- Thursday 28 November 2024
--- ---- --- Ecrire au webmaster
Nom d’utilisateur   Code d’accès 
--- --- ---
Forums  | Devenir membre | Mot de passe oublié ? | Charte | A propos Contacter France-Echecs
Actualités   Actualités
Tournois   Tournois
Ouvertures   Ouvertures
Clubs   Clubs
Informatique   Informatique
Arbitrage   Arbitrage
Problèmes   Problèmes
FAQ   FAQ
Etudes   Etudes
Finales   Finales
Théorie   Théorie

 Rechercher sur le site  

Abonnez-vous à la revue Europe-Echecs
1948 Le Championnat du monde de La Haye/Moscou par Georges Bertola par Europe Echecs le  [Aller à la fin] | Actualités |
Le 5 mars 1948 Keres affronta pour la première fois dans ce tournoi, titre mondial en jeu laissé vacant suite à la mort d’Alekhine, son grand rival Botvinnik. Quelques réflexions sur le duel des favoris Keres et Botvinnik font l’objet de cet article pour tenter de cerner, après 70 ans, les faits et aussi de comprendre le naufrage de Keres. https://www.europe-echecs.com/art/championnat-du-monde-1948-7290.html

« Aujourd’hui a eu lieu un affrontement attendu de longue date entre le champion de l’URSS face à l’homme qui a remporté ce championnat plus de fois que tout autre joueur. Mais ceci s’est avéré être une grande déception ! Nous nous attendions à un puissant combat rendu piquant par le contraste entre le style acrobatique et brillant de Keres face à celui profondément imaginatif, pondéré, caractéristique de la force tranquille de Botvinnik. Ce que nous avons vu était la pire partie de tout le tournoi, et de loin, un jeu qui semblait errer interminablement, sans aucune idée digne d’un maître ou qui pourrait provenir d’un grand joueur. Comment cela peut-il s’expliquer ? » Harry Golombek

Il y a quelques années j’ai eu l’occasion d’interroger Mark Dvoretsky sur la confrontation Botvinnik/ Keres dans le tournoi. Les doutes qui m’ont assailli m’ont amené à penser que Keres ne jouait pas à son niveau intentionnellement.

« Vous pensez donc que Keres était obligé de favoriser Botvinnik pour le titre. En observant les parties cela parait impossible, elles n’étaient pas truquées. De plus, Botvinnik n’aurait jamais accepté de jouer dans ces conditions. » fut la réponse de Dvoretsky.

Mon point de vue était différent et je ne doutais pas de l’honnêteté de Botvinnik, les pressions s’étaient exercées à un autre niveau. Pour avoir une meilleure compréhension de la situation que vivait Keres, je vous invite à lire mon article https://www.europe-echecs.com/art/les-100-ans-de-keres-6362.html

Le 10 décembre 1999, le site Internet de Tim Krabbé Open Chess Diary signale une interview de Botvinnik publié dans l’hebdomadaire hollandais Vrij Nederland du 20 août 1991, conduit par le journaliste Max Pam. Il fut demandé à Botvinnik s’il avait eu connaissance d’accords entre les joueurs soviétiques. Botvinnik admit avoir su, après que le championnat du monde se soit déplacé de La Haye à Moscou, que : - Quelque chose de désagréable était apparu. A un niveau très élevé, il fut proposé que les autres Soviétiques dussent perdre contre moi, de manière à ce que je devienne champion du monde. L’ordre fut donné par Staline en personne. - Et d’ajouter : - Mais naturellement, j’ai refusé ! C’était une conspiration dirigée contre moi pour me déshonorer, puisque j’avais déjà démontré que j’étais le plus fort.

L’ex-champion d’URSS, l’Ukrainien Bohatyrchuk (1892-1984), la bête noire de Botvinnik, qui avait collaboré avec les Allemands ou plus exactement soutenus les nationalistes ukrainiens à Kiev pendant la guerre, fut particulièrement critique à l’égard de Keres et son 53e coup dans la 3e partie : « Keres était parvenu à une position clairement nulle. N’importe quel joueur de tournoi même de bas niveau connaît la technique pour faire nul. La tour blanche doit rester sur la 4e traverse puis, à peine les noirs poussent le pion « g », il faut la placer sur la 8e traverse pour donner des échecs continus au roi noir. Keres, le candidat au titre mondial le plus sérieux, révéla ne pas connaître cette technique expliquée dans tous les manuels d’échecs. » (Source son autobiographie publiée à San Francisco en 1978 – Ma vie avec Vlassov et le manifeste de Prague.)


DDTM, le
Encore un bel article de gbchess


kieran, le
Un livre! Un livre! ;-)


Oui mais à ce niveau de détails, c'est toute une série de livres qu'il faudrait, et qu'on attend !
Sur Kérès et Botvinnik, je trouve que Botvinnik était nettement plus fort, plus profond. Kérès a toujours été populaire par son style plaisant, mais je ne vois pas quand il aurait mérité d'être champion du monde au lieu de Botvinnik -je comparerais cela au duel Karpov-Kortchnoy, bien que l'Estonien ne soit pas allé aussi haut que le grand Viktor.


ins8604, le
Dr.Pipo
Keres était le candidat officiel en 1938 après sa victoire de l'AVRO mais Alekhine s'est dérobé. Après la guerre et sa "réhabilitation" en 1946, la thèse que je défends dans mon article et aussi le point de vue du GM Fridrik Olafsson, 83 ans, que je viens de rencontrer à Reykjavik. Ami de Keres dont c'était son modèle, il m'a confirmé que Keres avait été dissuadé au plus haut niveau de pas lutter pour le titre mondial mais de contribuer à la victoire de l'URSS. Cela était une réalité jusqu'en 1953 mort de Staline. Keres participe à 6 tournois des candidats jusqu'en 1965 Budapest, Zürich, Amsterdam, Bled-Zagreb-Belgrade, Curaçao et termine 4 fois second et perd un match contre Spassky en 1965 !




© 2024 - France Echecs  | Utilisation des cookies  | Politique de confidentialité