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Tata Steel - Acte II par Meteore le
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Apparemment il va falloir des nerfs d'acier pour résister à la pression dans le Giri vs Carlsen de cet après midi!
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Je pense que la partie Kramnik vs Shankland va être intéressante, l'avantage du Kramnik 2.0, c est qu il joue des ouvertures originales où normalement sa meilleure compréhension doit payer.....mais cela ne marche pas à tous les coups.
Mamedyarov vs Fedoseev devrait également donner une partie intéressante
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Une Schveshnikov classique avec le Cd5 qui verrouille le centre à partir de la case forte -cette position jadis était considérée comme bonne pour les Blancs, et aujourd’hui elle est considérée comme tout à fait jouable pour les Noirs.
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on peut imaginer que Carlsen doit connaitre tous les plans possibles vu son championnat du monde et la préparation qu'il a réalisée avant, même si Caruana avait choisi une autre orientation
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Certainement, il n'y a d'ailleurs pas beaucoup de plans possibles ici - vu la structure de pions. Mais à part les plans, il y a aussi le calcul de coups précis, et aussi de la stratégie (jouer pour la nulle, garder la position complexe ?).
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Peut être que Carlsen joue pour une position avec des chances de gain ? Il a dépensé beaucoup de temps dans l'ouverture, et opte pour un plan ambitieux laissant le cavalier d5 tranquille, et une expansion à l'aile-roi par f5.
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il veut peut être asseoir définitivement sa domination sur les échecs mondiaux par une victoire éclatante à la dernière ronde??? comme il aurait pu obtenir une victoire dans la 12eme ronde du championnat du monde.
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Je pense qu'il serait quand même content de faire nulle, qui lui assurerait une belle victoire -il n'a jamais considéré Giri comme un rival à sa taille. Mais vu la tournure de la partie, il aurait pu jouer une position plus solide, avec de grosses chances de nulle, et là, il joue une partie complexe, un peu comme contre Caruana avec ce choix surprise de la Sicilienne.
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je trouve bien qu ils évitent la nulle rapide alors que potentiellement cela pourrait avantager les deux...
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Je doute que Carlsen ne prenne la nulle avec une qualité d'avance...
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La qualité est fictive ici, le cavalier et les pions passés b valent bien une tour.
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salut à tous sur le forum ;
je profite de la suite II pour remercier ceux qui m'ont indiqué que la méthode de mat avec cavalier et fou était relativement simple... j'ai donc fait ds recherches...dans ma bibliothèque. Pas si évident de cela à trouver dans un ouvrage généraliste, mais j'ai finalement trouvé la méthode dans le breviaire des échecs de Tartakover...
pas si évident que cela tout de même en pratique , tartakover signale qu'il faut plusieurs dizaines de coups , même en connaissant la méthode. Je crois avoir compris les explications (mais pas en 5 minutes rires) ; dès cette semaine je vais essayer de jouer cette finale contre le Par excellence.
Certains d'entre vous semblent surpris que je ne connaisse pas cette finale, mais je dois dire que je n'ai jamais rencontré cette finale sur l'échiquier de mes propres parties depuis 40 ans !!
mais j'ai bien compris mon erreur (confusion entre finales sans aucun pions avec Tour et fou contre Tour , ou avec Cavalier et tour contre Tour, tout aussi compliqué à jouer et rare ).
cordialement
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Il est relativement simple à partir de n'importe quelle position d'amener le roi sur la bande puis dans le mauvais coin (couleur opposée à celle du fou)
A partir de cette position, trait aux blancs, le mat s'obtient en environ 20 coups.
La méthode s'apprend assez rapidement, peut-être pas en 5 minutes, mais pas beaucoup plus.
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Contrairement à la position de Shankland, le mat est assez difficile à visualiser (et donc à inventer sur l'échiquier) parce qu'il y a un moment où le roi semble pouvoir échapper au réseau de mat. Mais il ne présente pas de difficulté pour ceux qui l'ont travaillé.
@thierrycatalan : Peut-être avez-vous confondu avec la finale deux cavaliers contre roi seul, qui est effectivement nulle... sauf si le roi isolé fait une erreur.
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@thierrycatalan. Il existe des vidéos très pédagogiques de Sylvain Ravot et de Jean Luc Chabanon sur ce mat .
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@clarxel: Mouais... On a vu beaucoup de bons joueurs ramer pour y arriver ( même des titrés ). Et certains n'ont pas réussi à mater.
@AngeloPardi : Vous l'avez déjà joué en tournoi ? Après quatre heures et demie de jeu et avec quinze minutes à la pendule ? Il faut savoir qu'il faut souvent plus de trente coups pour mater et si on laisse échapper le roi, on risque la nulle par la règle des 50 coups.
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Pour s'entraîner en ligne, ce site est remarquable
j'ai maté en 38 coups, je crois qu'on peut y arriver en 33
@Chemtov : pour moi, c'est beaucoup plus simple que d'arriver à mater avec D+R contre T+R
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Vous l'avez eu en tournoi ?
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http://www.alainmoal-echecs.fr/2013-09/index.html
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@Chemtov : non, jamais, et une seule fois contre moi, comme évoqué plus haut
Ni même en blitz.
Je pense que je sais jouer cette finale depuis plus de 30 ans (je joue en compétition depuis environ 8 ans).
Je me sens comme le héros de Dino Buzzati dans le désert des Tartares, je suis prêt à la jouer et elle n'arrive jamais...;-)
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Très bien. Mais méfiez vous des choses apparemment faciles... Avec la fatigue, une imprécision, le roi s'échappe, et on rajoute une douzaine de coups pour atteindre finalement les 50 coups. On voit des choses plus invraisemblables en finale...
Et en ce qui concerne ''l'attente'' ( de la menace qui ne vient jamais ), j'ai préféré Le Rivage des Syrtes de Julien Gracq. Je m'y suis noyé cent fois avec délice ( au figuré ).
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En fait, pour le maîtriser, il faut le faire en blitz, puis en 3 mn, puis en 1 mn (à partir de la position ou le roi faible est au centre de l'échiquier).
Si vous êtes capable de mater en une minute, relâché, à l'entraînement, vous devriez y arriver dans des conditions de compétition.
Cette technique vaut pour toutes les finales de base d'ailleurs, comme la position de Philidor etc.
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Foucault disait du Rivage des Syrtes qu'il s'agissait du plus beau roman écrit au XXème siècle. Il me semble même qu'il avait une maison en Tunisie, à la recherche justement de ces rivages.
Et Queneau qu'il s'agissait tout aussi bien des Ravages de Sartre...
Un Balcon en forêt est de la même veine, avec une situation encore plus statique.
Côté échecs, Gracq jouait quand il enseignait à Quimper avant la guerre et il cite Mon Système plusieurs fois, et semble-t-il, dès son premier roman, Au Château d'Argol.
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@ Chemtov : comme je l'ai dit plus haut, je préfèrerais de loin devoir découvrir la forteresse de Shankland que gagner la finale Fou+Cavalier...
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Gracq n'a jamais écrit qu'une seule histoire, celle d'un type qui attend. Mais avec quelle puissance il nous fait ressentir la tension et le suspens...
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Superbe livre en effet, découvert il y a quelques années après m'être rappelé que Gracq avait été le professeur de mon père (Histoire-Géo) au lycée Claude Bernard, il y a bien longtemps.
On remarque d'ailleurs dans son écriture un goût très prononcé pour les italiques servant de mise en relief, comme le font d'ailleurs d'autres auteurs : Tournier, Houellebecq, ou également un ancien contributeur de France-Echecs, spécialistes es finales, que Ducouloir connaît bien je crois :)
Pour fou + cavalier, je connaît correctement la méthode des triangles que je trouve plus simple que le W, mais je n'ai eu jamais eu le courage de
tester face à l'ordinateur.
Merci à Clarxel pour le lien !
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Quels sont pour vous les mats dans l'ordre croissant de difficultes ?
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Mine de rien, j'ai eu R+F+C vs R plusieurs fois.
En cadences longues :
- Une fois avec les pièces et 3 minutes à la pendule (en KO à l'époque) : gagné.
- Une fois avec le roi nu, l'adversaire à 30 minutes. J'ai abandonné.
En blitz :
- Une fois IRL en blitz avec 2 minutes à la pendule (KO) : gagné mais l'adversaire m'a facilité la tâche.
- Une fois online en blitz, avec 2s/coup : nulle. J'étais super confiant mais j'ai fait pat en jouant trop vite. J'avais déjà dû perdre quelques coups à essayer de me refaire un capital de temps.
J'utilise la méthode du W, que je trouve hyper simple, une fois la position de base atteinte. Par ex : RB en f6, CB en f7, FB en g6 - RN en g8. Trait au blancs. C'est pilotage automatique.
J'ai aussi déjà gagné en blitz sur le net 2C + R vs R, avec aide de l'adversaire :) (qui a fait un sale premove).
@DDTM : avec roi dépouillé ?
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@ Ducouloir, je confirme . J'ai vu passer sur un site de vente en ligne, il y a quelques temps déjà, la collection de livres d'échecs de Julien Grack (trop chère pour moi , hélas).
Il y avait là ,de nombreux classiques de la littérature échiquéenne .
Un véritable passionné, de toute évidence ...
@ à DDTM: personnellement, je trouve le mat R+Dame contre R+Tour particulièrement difficile , nettement plus que R+F+C contre R
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1) entièrement d'accord avec supergogol ; ce mat est une horreur, je n'ai jamais eu à le jouer, même si je connais à peu près les principes ; je suis à peu près certain que je n'arriverai pas à le trouver en conditions de jeu, sauf si l'adversaire m'aide bien sûr. À partir de la position de Philidor, c'est simple, mais pour l'atteindre, c'est l'enfer...
2) Savez-vous que certains pensent que Julien Gracq a plagié Dino Buzzati ?
J'ai lu rivage des Syrtes à 15 ans, beaucoup trop jeune, c'était interminable, il faudrait sans doute que je retente l'expérience. C'était un peu la même chose avec le Ulysses de Jame Joyce.
Buzzati est plus accessible, et tout aussi déprimant...
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Julien Gracq c'est assez difficile même à 40/50 ans.....dans mon expérience.
J'ai eu récemment le témoignage d'une amie qui le recevait régulièrement avec son mari, lui même également écrivain (moins connu que JG); elle m'expliquait que les deux hommes passaient souvent l’après midi à jouer aux échecs.
Proust est à mon sens beaucoup plus accessible.
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Gracq débute l'écriture du Rivage avant la parution de la traduction du Buzzati. Et l'imaginer plagier, c'est mal le connaître.
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Question de goût j'imagine.
J'ai trouvé Proust infiniment plus difficile à lire !
Le rivage est quand même très lisible hormis peut être les descriptions géographiques très, très détaillées (Gracq avait un temps envisagé une thèse de géographie, ce qui expliquerait la minutie).
Si j'en crois wikipedia, Gracq avait animé un cercle d'échecs à QUIMPER, il y aurait peut-être des informations utiles à glaner auprès dudit club (si c'est bien le même.)
Au fait Météore ton amie t'a précisé si Gracq jouait bien ??
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Oui mais il aurait pu être informé par un italophone, avant la traduction en français ; les conspirationnistes pensent que c'est justement pour ça qu'il a refusé le Goncourt...
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Cette amie se contentait de jeter un coup d’œil au deux joueurs de temps pour vérifier que tout le monde était bien installé et alimenté en café ou autres boisson , mais la position sur l'échiquier lui semblait être un élément complètement secondaire auquel elle ne prêtait aucune attention!
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Pour Gracq et les échecs, apparemment, il y tenait puisqu'à sa mort, on a retrouvé des livres de problèmes dans le tiroir le plus accessible de son bureau. De plus, il me semble que la question lui a été posée, dans l'un des entretiens tardifs, parus soit dans un livre d'Entretiens soit dans La Voix du Nord, quotidien auquel il avait accordé au début des années 2000 un très long entretien, alors qu'il refusait quasi-systématiquement toute sollicitation médiatique : de mémoire, il disait qu'il vérifiait, à l'aide de problèmes à résoudre quotidiennement, son agilité mentale (Gracq est mort à 97 ans en 2007, l'année où l'une de ses œuvres était au programme d'agrégation de lettres).
Pour la géographie, il me semble qu'il a soutenu sa thèse. Il était professeur d'histoire-géographie et a été reçu premier à l'agrégation de géographie. Dans son oeuvre, il a plusieurs fois rappelé sa dette à l'égard de Paul Vidal de la Blache (aussi bien pour le style que pour la façon de lire un paysage).
Son refus du Goncourt n'a rien à voir avec un pseudo plagiat. Tout est déjà expliqué dans La littérature à l'estomac (1949) où il explique tout ce qu'il y a de malsain dans la machinerie des prix littéraires. Après avoir écrit ça, il était hors de question d'accepter un prix quelconque, simple question de cohérence. A ce jour, cet essai est l'un des plus cités quand il s'agit de comprendre les mécanismes du champ littéraire français.
A noter qu'il est resté toute sa vie fidèle aux éditions José Corti, ce qui n'était pas, s'il visait les prix littéraires, la façon la plus simple de les rafler.
Pour son côté intransigeant, son refus de voir passer ses livres au format de poche donne une idée du bonhomme.
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@clarxel : Il y a entre le Rivage des Syrtes et le Désert des Tartares une très vague ressemblance. L'intrigue résumée en une ligne semble être la même, mais les deux œuvres n'ont quasiment aucun point commun : ni de style (simple et efficace pour Buzzati, ample et puissant pour Gracq), ni de thème : Gracq décrit la décadence d'une civilisation à travers son personnage, qui apparaît dépassé par des forces qui le dépasse, alors que l'aspect historique est presque absent chez Buzzati qui ne s'intéresse qu'à la vie intérieure du héros.
D'ailleurs Gracq a écrit obsessionnellement sur ce thème de l'attente : un Balcon en Forêt, le Roi pécheur, un Beau ténébreux, la Presqu'île... donc il était habité par l'idée bien avant la publication du Désert des Tartares. Par contre il a été inspiré, si je me souviens bien, par un roman de Jünger : Sur les falaises de marbre (excellent aussi).
(Je n'ai jamais compris comment un livre qui se finit bien comme le Désert des Tartares pouvait être considéré déprimant.)
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Sur son niveau aux échecs, les allusions dans les romans laissent penser qu'il avait au moins le niveau d'un joueur de club moyen - je ne me risquerai pas par contre à une évaluation de son elo.
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Pour l'influence supposée de Buzzati, Gracq s'exprime sur ce point dans un entretien avec Jean Carrière. Sa réponse :
La question du Désert des Tartares m'a été très souvent posée - mais le livre n'a été traduit en français que quelques mois avant la parution du Rivage des Syrtes, et je ne le connaissais pas quand j'ai écrit mon livre. Je suis en revanche, je l'ai dit, redevable de quelque chose à propos de ce livre à Pouchkine, pour le début de La Fille du capitaine, que les critiques m'ont semblé souvent connaître beaucoup moins. Je ne vois pas d'ailleurs en quoi Buzzati aurait pu avoir une influence sur Un balcon en forêt, qui est né de l'expérience directe de la guerre de 39-40. J'ai, en effet, une grande admiration pour Jünger, particulièrement pour Les Falaises de marbre, le seul livre de lui que j'ai connu pendant de longues années, si bien que je n'ai saisi la complexité de l'écrivain qu'avec le temps. Il est probable que je lui dois quelque chose : l'admiration d'un écrivain pour un autre, s'il est du même genre (au sens botanique), a toujours quelque vertu séminale, à condition de ne pas comprendre le terme d'une façon simpliste."
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Au moment de la parution de la traduction, le Rivage est achevé à l'exclusion d'une soixante de pages. Gracq écrivait pendant les vacances scolaires, et pas vraiment le reste du temps.
D'accord avec toi, Angelo, pour le style. Prose poétique pour Julien Gracq, classicisme irrigué par les thèmes kafkaïens pour Buzzati.
Mais par contre Aldo, le personnage du Rivage n'est pas un personnage dépassé par les évènements : au contraire, il provoque le réveil d'un conflit endormi pendant plusieurs siècles, ses amours avec Vanessa sont récompensés (Vanessa Aldobrandi...), sa position sociale annoncée dès la première phrase est sans équivoque : "J'appartiens à l'une des plus vieilles familles d'Orsenna."
A l'inverse, Drogo s'enfonce dans l'attente muette et vaine, sa vie y passe, sa fiancée est oubliée, il finit seul, oublié de tous alors qu'à la fin du Rivage, Aldo est jeune et qu'il peut quitter le vieux Danielo, le Doge d'Orsenna, conforté et adoubé en sachant "pour quoi désormais le décor était planté".
A noter chez Buzzati un colonel Magnus.
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Le Désert des Tartares finit par une victoire (sur lui-même, sur le destin, sur cette vie gâchée en apparence), et c'est tout ce qui compte.
Aldo est pris au piège des événements, c'est même dit assez explicitement à la fin du roman. Il est manipulé par le vieux Danielo, par Vanessa, il déclenche un conflit qu'il n'a jamais voulu. Tout le livre le présente comme l'outil du destin, non comme un homme qui à la maîtrise de son existence. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'en soit pas heureux et que ce ne serait pas le sort qu'il aurait choisi.
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Désolé pour la digression qui nous éloigne des 64 cases, mais je trouve vos remarques très intéressantes.
@Ducouloir : J'ai du mal à imaginer que Julien Gracq se soit inspiré du désert des Tartares sans l'assumer, mais si c'était le cas, son argumentaire ne prouverait pas grand-chose.
@AngeloPardi : voilà une remarque étonnante… le jour où l'ennemi tant espéré lui apporte la gloire qui fait le sens de sa vie, ce commandant doit partir, vaincu par la maladie, avec comme seule perspective de devoir attendre la mort, rongé par le regret.
N'est-ce pas profondément déprimant ?
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Le roman ne s'arrête pas là ! Il y a toute la dernière partie, la mort de Drogo, qui me semble réfuter le constat d'échec du reste du roman. Drogo a une "bonne mort", vieux concept passé de mode, et a posteriori sa vie en est éclairée : il a finalement affronté son véritable ennemi, qui était la mort, non les Tartares, et il l'a affronté avec courage : il a donc eu son combat, celui qu'il a tant attendu, et ni l'absence de témoins, ni la défaite n'y changent rien.
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@ clarxel : "mais si c'était le cas, son argumentaire ne prouverait pas grand-chose."
Je crois qu'il n'a pas envie de prouver quoique ce soit parce qu'il n'y a pas d'incidence possible de l'un vis-à-vis de l'autre. Gracq n'était pas italophone. 300 pages des 400 du Rivage sont déjà écrites au moment de la sortie en français du Désert. Sans compter que vu les deux textes, le terme "plagiat" serait complètement abusif, ce qui n'embarrasse guère ceux qui lancent ce type d'anathème, bien au contraire. De mémoire, il y a pour Le Rivage deux périodes d'écriture, la première où tout vient assez vite, la fin reculée d'été en été, et finalement différée de plusieurs années.
En revanche, on peut parler d'intertextualité, et c'est bien ce à quoi Gracq répond. A Pouchkine et Jünger, je rajouterai Stendhal. L'on comprend aussi, à travers ses diverses influences, pourquoi le roman de Gracq n'est pas pessimiste (contrairement aux textes de Buzzati, toujours grinçants) et pourquoi la littérature de l'époque lui restait sur l'estomac, qu'elle soit celle des existentialistes (Les ravages de Sartre) ou celle des romanciers du Nouveau Roman. En revanche, il a salué, dès ses premiers livres (Villa triste), un jeune romancier comme Modiano.
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Quand bien même Gracq aurait lu le Désert des Tartares, ça ne ferait pas du Rivage des Syrtes un plagiat. Ou alors il faudrait considérer l'Iphigénie de Racine et l'Antigone d'Anouilh comme des plagiats des œuvres grecques, et pourquoi pas le Chêne et le Roseau d'Anouilh comme un plagiat de La Fontaine... alors que la fable d'Anouilh est très explicitement rédigée comme une critique de celle de La Fontaine.
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Pour revenir aux échecs, Kramnik a apparemment annoncé sa retraite.
Une page se tourne...
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Une décision attendue, on n'imaginait pas Kramnik accepter de jouer aussi mal qu'à Wijk ...C'est l'homme qui a réussi l'impossible exploit, absolument contre toute attente, de battre Kasparov en 2000. Un magnifique styliste, mais aussi un grand combattant de l'échiquier.
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en fait c'est très rare qu'un champion d'échecs prenne sa retraite, surtout à 43 ans.
dans ce cas je ne vois que Kasparov finalement.
(peut être Fischer aussi)
Korchnoi par exemple était à deux doigts d'être champion du monde en 1978 à 47 ans donc, il suffisait de gagner une Pirc plutôt que de la perdre.
Karpov joue peu , mais joue encore....
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Et Anand, Smyslov, Lasker ont prouvé qu'on pouvait jouer au plus haut niveau bien après l'âge de 40 ans.
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Quand j'ai lu mes premiers EE, au début des années 90, on parlait beaucoup de la jeune Garde, les Ivantchuk, Shirov, Anand, Salov, Kramnik... Qui avaient crevé la barre mythique des 2700 réservée alors aux 2K.
Ne reste plus que le Tigre à porter leur flambeau dans les tournois du top.
La roue tourne, mais c'est vrai qu'on imaginait pas Kramnik supporter longtemps de ne plus être le tueur redoutable qu'il a été.
25 ans au top, c'est quand même fantastique !
Et je ne crois pas qu'il disparaisse des échecs, il semble très bien intégré aux équipes dirigeantes russes.
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Vladimir Kramnik annonce la fin de sa carrière https://www.europe-echecs.com/art/vladimir-kramnik-annonce-la-fin-de-sa-carri-re-7761.html
« Auparavant, dans des interviews, j'avais déjà exprimé le souhait d'essayer de faire autre chose un jour, et comme la motivation de joueur d'échecs a considérablement diminué ces derniers mois, le moment semble propice. Je voudrais me concentrer sur les projets que j'ai développés au cours des derniers mois, en particulier dans le domaine des échecs pour les enfants et de l'éducation. Je fournirai bientôt des informations plus détaillées à ce sujet. »
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Dés qu'il est apparu, comme Kasparov, il a fait partie de l'élite mondiale. Il s'agit de gros travailleurs, avec un entraînement de sportifs ou quasi, qui n'imaginent pas jouer tranquillement, cela correspond aussi à une génération de joueurs assistés par ordinateurs. Je pense que dans le futur, il y aura plus de jeunes retraités et déjà beaucoup de joueurs trentenaires sont devenus plus entraîneurs ou préparateurs que joueurs.
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Oui un immense joueur incontestablement.
Excellent finaliste et peut être le plus grand théoricien du jeu avec Kasparov.
Il laissera un grand vide.
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Vous pourriez poster un clip de votre Rivage qu'on se fasse une idée ?
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Yep
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N'importe quoi !
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Bel effort de Bob Dylan (ou d un interprète de sa chanson plutôt ) , pour se projeter dans l'univers de Gracq. Néanmoins cela ne fonctionne pas vraiment. Le rivage des Syrtes est nécessairement quelques part en méditerranée et ici on voit bien que c est plutôt sur l atlantique nord américain.....
Malgré tout c est un véritable génie ce B Dylan...je trouve que (sur un autre registre) il fait penser à B Fischer...
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Härr Chemtov, as isch Hümorischt
Je débute en alsacien, un peu d'indulgence...;-)
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Kramnik arrête les échecs ? je suis surpris.
Certes il peut être déçu de son résultat au Tata Steel , mais enfin, il sait tout de même qu'un mauvais tournoi arrive à tout le monde...
Il dit avoir perdu de sa motivation, mais comme je l'ai souvent dit, peut-être joue t il beaucoup trop de parties de (très) haut niveau difficiles dans l'année, entre hotels et avions, et qu'un sentiment de lassitude s'installe, raison pour laquelle il n'éprouve plus du plaisir devant l'échiquier...
Il lui suffirait peut-être de décider de ne jouer qu'une vingtaine de parties "sérieuses" dans l'année pour qu'il retrouve la joie de jouer devant l'échiquier en tournoi.
J'espère qu'il reviendra sur sa décision dans quelques mois, après avoir pris un peu de champs, et retrouvé un équilibre de vie loin de l'échiquier... pour jouer encore quelques belles parties de temps en temps (comme le font Topalov ou kamsky par exemple )
Le secret de la longévité de Anand , ou même Karpov, c'est qu'ils prennent toujours du plaisir sur l'échiquier à jouer, indépendamment du résultat de la partie (ou tout au moins ce n'est pas la fin du monde quelques parties perdues) .
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C'est loupé, Clarxel...( le clip et l'alsacien )
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@thierrycatalan: Je ne crois pas du tout qu'il arrête à cause de son résultat à Tata Steel ! Plutôt l'inverse. Comme il savait qu'il allait faire cette déclaration, il était déjà, dans sa tête, en dehors ou au delà du tournoi. Et je pense qu'il a un très bel équilibre de vie ! Je vois là une décision sereine, de quelqu'un justement bien équilibré. J'ai d'ailleurs toujours trouvé qu'il était beaucoup trop normal pour un très grand champion ! ( Anand pareil ).
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Le tweet d'Anand sur Kramnik est d'ailleurs assez touchant sur ses relations avec Kramnik :
"Vlady, a friend,rival and confidant. One of the most influential chess players of our times. His rivalry was a constant inspiration. I will miss his dry humour at tournaments. For me you will always be the Big Vlad from 89. All the best Vlady in your new avatar.
S'il y a des gens qui savent expliquer le "Big Vlad from 89" je suis preneur !
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Ils ont joué leur première partie à Moscou en 1989. Anand avait 20 ans et le ''petit'' Kramnik 14 ans.
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Dis donc ils se jouaient déjà sous Rocard...
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Et le tweet de Carlsen?
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Dans ses dernières parties il y a aronian kramnik - berlin candidats 2018.
Où il a gagné de façon e expéditive contre un génie du jeu avec un g5 g4 très rapide.
Ce qui est surprenant c est qu il était tout proche d être candidat s il avait gagné sa partie gagnante contre Caruana
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Hum, c'était je crois à la ronde 4 -sur 14 ! Je pense que Kramnik a changé sa manière de jouer, à la fin de sa carrière pour des raisons pratiques. Il n'avait plus l'avance qu'il avait eu dans les ouvertures, et il n'avait plus la capacité de jouer parfaitement de longues parties techniques -à la Carlsen, qui d'ailleurs devient moins performant dans ce domaine avec l'âge.
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Carlsen a 28 ans, ce qui correspond à l'apogée des performances sportives dans tous les sports d'endurances et à la maturité dans toutes les disciplines scientifiques ! Penser que ses difficultés des deux dernières années sont dues à l'âge est complètement ridicule - sauf si l'on considère que c'était plus facile d'obtenir des victoires à l'usure contre ses ainés que contre la nouvelle génération, auquel cas il y a bien une question d'âge, mais ce n'est pas celui de Carlsen.
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à vendre :
paire de gants pour éviter tout contact physique.
peu servis.
faire proposition à Vesselin.
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Emouvant le tweet d'Anand.
Les deux se connaissent parfaitement et il y a clairement eu une saine émulation entre les deux, qui leur ont permis de se surpasser.
J'avais lu dans un Europe Echecs de 1999 qui couvrait LINARES, qu'Anand, Kramnik et Adams passaient leurs soirées ensemble à se détendre et à plaisanter, considérant peut être qu'il n'y avait rien à faire pour contrer Kasparov, qui avait complètement survolé le tournoi (trois victoires avec les noirs sur sa Najdorf fétiche contre Ivantchouk, Topalov et Anand)
Il arrive parfois qu'une rivalité sportive entre deux personnes génère une amitié ou au moins un profond respect.
C'est flagrant au tennis par exemple, où Mc Enroe avait tenté de faire revenir Borg sur le circuit après son arrêt, ou même entre Nadal et Federer, qui s'apprécient beaucoup.
Ca a l'air quand même plus rare aux échecs, à part bien sur Spassky et Fischer.
Il me semble qu'entre Bronstein/Botvinnik, Capablanca /Alekhine et Kortchnoi/Karpov, il n'y a jamais eu de tels rapports
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Entre Bronstein et Botvinnik ou Kortchnoï et Karpov,il y avait plus que de sérieux problèmes extra-échiquéens liés au contexte politique très particulier de l'URSS.
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Je pense que Frazier de ménoire a rendu un hommage à Ali après sa mort aussi...
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beaucoup de binômes s'étant affrontés de façon très médiatique doivent leur visibilité à leur adversaire et vice versa ....ex : Kasparov - Karpov.
Fischer- Spassky
d une certaine façon c est aussi le cas de kramnik qui doit sa notorité à kasparov (ainsi que Deep Blue)
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@Musashi :Bah... Même l'irascible Korchnoi a encore joué des matchs exhibitions avec Karpov jusqu'en 2008. Tout passe...
( 2005 : Karpov, Korchnoi, Spassky, Unzicker )
( 2006 : Karpov, Kasparov, Korchnoi, Polgar )
( 2008 : Karpov, Korchnoi et 6 autres )
@Meteore : Pas d'accord. En dehors des joueurs d'échecs, pour le grand public, Kramnik est inconnu ( comme presque tous les champions d'ailleurs ). Et pour les joueurs d'échecs, la notoriété de Kramnik tient à bien autre chose qu'au match conte Kasparov (L'autre, je n'en parle même pas. D'ailleurs je l'avais oublié!)
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La victoire contre Kasparov est quand même le fait d'arme le plus marquant de sa carrière, celui qui transforme un grand joueur en joueur qui marque l'histoire.
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C'est l'inverse Arkhein, Frazier étant décédé avant Ali !
Mais effectivement il a visiblement été très ému par ce décès et a je crois même regretté ses déclarations à l'égard de Frazier, qu'il avait traité d'"Oncle Tom", la pire insulte qu'on puisse faire à un noir américain de l'époque.
Concernant Bronstein et Botvinnik, je crois que la rivalité était vraiment personnelle et pas du tout motivée pour des raisons extra-échiquéennes.
Sauf erreur de ma part, avant la fameuse pétition contre Kortchnoi, Bronstein n'était pas du tout mal vu du régime.
Il avait après tout été un des plus jeunes grand maître de son temps, avait participé au match URSS/USA (en gagnant avec les noirs contre Reshevsky), jouait dans le club de l'armée rouge.
Il avait de plus participé (et survécu) à "la grande guerre patriotique" contre l'Allemagne.
Son secondant à Zurich (Vanstein) était apparemment un agent du KGB.
Même si son père avait été déporté pour avoir porté le même nom que Trotsky, il ne semble pas avoir été personnellement persécuté ou avoir subi des pressions avant l'affaire de la pétition contre Viktor.
C'est d'ailleurs assez drôle que son ennemi juré Botvinnik ait également refusé de la signer, pour des raisons différentes.
Concernant Karpov/Kortchnoi, les matchs d'exhibition ne prouvent pas en eux-mêmes une marque d'amitié ou de respect mutuel.
En plus j'imagine mal Kortchnoi enterrer la hache de guerre, vu sa personnalité !
Mais peut-être qu'en effet, tout passe avec le temps !
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