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Une finale de Tour déjà vue ? par atha le
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| Finales | |
Dans la position suivante, après avoir pas mal tourné (cherchant une possible finale de pion gagnante et pour voir, mon adversaire étant moins bien classé), j’ai joué roi c3, provoquant Td1, car je lâche le contrôle de la dernière rangée.
Ça a ensuite continué par Rc4 TF1 Rd5 ! (e4, défendant le pion f3, était encore possible) Txf3 Tb7+ Rg8 Re6 Txe3 Rxf6, suivit de Rg6 Rxh6.
Après la partie, je me suis rappelé avoir déjà vu cette manœuvre Rc3 c4 d5 e6 f5 g6. Probablement dans une partie “classique”.
Une idée ?
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Cela me fait beaucoup penser à Lilienthal - Smyslov (1941).
https://www.chessgames.com/perl/chessgame?gid=1090909
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Avec une autre structure, mais sur le même thème ("Le roi lâche les pions pour menacer mat"), il y a la célèbre "Capablanca-Tartakover" New-York 1924 :
https://www.chessgames.com/perl/chessgame?gid=1102104
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Toujours pas, la partie que je cherche, mais le principe de montée le roi, dans le bon timing, en sacrifiant les pions derrière, est bien le même. Le motif du parapluie pour se protéger des échecs de la tour est à noter.
Un autre exemple de montée du roi connu (mais sans sacrifice de pion lors de la montée du roi —ici c’est tout en contrôle—, uniquement un cavalier à la toute fin) : https://www.chessgames.com/perl/chessgame?gid=1012123
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Mochalov - Gelfand 1983 tiré du super bouquin de Gelfand Decision Making in major piece endings. Il montre comment annuler cette structure sans le pion e5!
Il montre aussi Korchnoi - Antoshin 1954 ou encore Capablanca - Yates 1930, Botvinnik - Najdorf 1956 comme gains blancs. Bouquin hyper théorique, pratique, technique!
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e4 (noir) n'est pas bon ? Après Rc4 ?
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Ca dépend de ce qu’on appel bon.
D’un point de vue pratique c’est sûrement la meilleure chance (…f5 est aussi souvent une bonne idée) pour les noirs.
Pour l’ordinateur tout est nul. Même après Txe3 Rxf6. Mais là mon adversaire a fauté avec …e4
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Ah, mais moi je ne veux pas de la nulle. Je veux gagner avec les noirs !
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1.Rc4 e4 2.fxe4 Re6 3.Tb8 Tg1 4.Th8 Re5.
Davaï, davaï! Mort aux pions ! Bon... c'est pour rigoler. Tout va se liquider, mais au moins dans la gloire et l'honneur !
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Et sur f4 à la place de fxe ?
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Autre nulle, mais plus active et valeureuse. Et en faisant au moins réfléchir un peu les blancs... qui peuvent se tromper.
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C’est marrant, j’ai plus l’impression que c’est les noirs qui peuvent se tromper. Par exemple le tentant Tg1 après f4 est déjà perdant. Bon après c’est vrai que la variante gxf exf…f5 g5 (pas forcé mais sympa visuellement)hxg fxg est très dangereuse pour les blancs avec le roi coupé.
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Ben non, pas tentant du tout. L'idée de e4 est de pouvoir attaquer en quatrième tout en protégeant et conservant ce pion dangereux en e4. Donc gxf exf et Tf1 (f5 et là seulement Tg1 et Txg4 protège e4 ). Et si roi blanc veut monter en d5-e6 (comme dans votre partie ) alors e3.
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Question, en admettant que le roi soit en g2 dans la position de départ (ou ailleurs mais non coupé de ses pions), comment estime tu la structure de pion dans cette finale ? La chaîne des blancs prévaut (avec le pion h6 fixé) ? Ou alors il est plus important d’avoir les ruptures de pion e4 et f5 pour créer des cibles plus au centre ?
C’est la facilité d’accès aux cibles qui détermine qui pousse pour un pseudo avantage ?
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Si tout le monde reste raisonnable ici, il n'y a pas de cible.
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Ok, bon par contre j’ai toujours pour objectif de retrouver la dite partie.
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Comme l'indique Arkhein, un grand classique d'abri du roi blanc derrière un pion noir (g5) est Botvinnik-Najdorf 1956 (diagramme) ( donné dans Averbach, et autres, avec analyses initiales de Botvinnik et Kopaïev ). Mais bon... c'est une 4 contre 3.
Là vous avez 4 contre 4. D'où l'idée dans votre position de faire jouer un rôle au pion noir supplémentaire e5 en e4 ( et pourquoi pas e3 ).
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Si vous cherchez une position où l'on donne tous ses pions pour avoir en retour une entrée menaçante du roi, il y a l'une des premières parties Tarrasch-Rubinstein. Mais Tarrasch a su désamorcer le jeu noir.
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Dans la partie auquel je pense il y a un pion faible en g6 et le roi monte en faisant une courbe ( ça peut être par exemple e4 e5 f6 g6 ou la manœuvre jouée dans ma partie). Il ne rentre pas par les colonnes g et h.
Bon si on trouve ce ne n’est pas trop grave, avec les parties fournies ici j’ai de quoi travailler mes finales.
Sur le thème de l’activation du roi il y a aussi :
https://www.chessgames.com/perl/chessgame?gid=1032639
Et
https://www.chessgames.com/perl/chessgame?gid=1311652
Même si c’est avec un piece mineur supplémentaire (je ne suis pas sûr à 100% du rapport matériel dans la partie recherchée).
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Oui. Dans ''Petrosian. L'intuition à l'affut'', livre magnifique de O'Kelly (en français!), il y a deux chapitres intitulés ''Le roi glouton'' (Partie Dueckstein-Petrosian) et ''Le roi montre l'exemple'' (Petrosian-Botvinnik) (celle de votre premier lien). Excellent pour qui chercherait du matériel de cours ( à donner ou à suivre ! ).
Bon...après... engager son roi en finale, rien de plus normal, puisque il n'y a plus de pièces dangereuses en face. Mais dans la partie contre Dueckstein, le roi glouton de Petrosian descend dans le camp blanc alors qu'il y a encore dame, tour et cavalier en face !
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Pour ''le roi glouton'', vous pouvez trouver une super analyse ici :
http://lecoursdumaitre.e-monsite.com/pages/tools/cb-2007/les-positions-du-13-novembre-2007.html
Dans le tableau, c'est tout en bas (mais cela n'empêche pas de regarder les autres parties!)
Cependant... (Désolé, Maître) pour cette partie (que j'adore) je recommande toutefois de la regarder en trois fois :
1) D'abord, sans aucun commentaire. Faites-vous votre propre jugement avec vos impressions, idées et calculs persos (bien sûr sans ordi)
2) Ensuite, avec les analyses et commentaires des seuls coups de la partie, sans regarder les suites alternatives proposées.
3) Enfin seulement, toutes les analyses.
Car souvent la lecture exhaustive et directe de tout ce que peut inclure une partie est trop lourd à digérer d'un coup et ne ''raconte'' pas l'histoire réelle du déroulement de la partie. Une approche progressive (surtout sans évaluation de machine) permet de mieux assimiler la technique et apprécier la beauté du jeu des champions. Il faut laisser macérer, reposer, puis déguster et digérer lentement les bonnes choses.
(A l'inverse de toute l'hystérie qui entoure les retransmissions que nous suivons en ce moment. Avec l'oeil impatient, bloqué sur le curseur du ''poisson séché'', ou desséché, sans âme).
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Je vais travailler tout ça. Merci.
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Commentaire sur mon commentaire, de l'auteur de l'analyse pré-citée :
''Cela rejoint ce commentaire, dans le même cours, partie "présentation" :
Peut-on se servir des ordinateurs pour progresser ?
-- Bien sûr, mais intelligemment. A l'époque des ajournements, on conseillait de procéder en 3 phases : d'abord analyser tout seul, puis avec les copains, puis de nouveau tout seul. Avec l'ordi, il faut de même analyser seul, puis passer au crible les variantes avec l'ordi, enfin revoir le tout avec son propre cerveau.''
Bon courage, Atha !
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