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| La revue Europe-Echecs n° 738 - Janvier 2023 - La Chine impériale et les trophées Europe-Echecs par Europe Echecs le
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Europe Echecs a souhaité récompenser les meilleurs joueuses et joueurs de la saison. De nombreuses personnalités du monde des échecs ont été invitées à se prononcer pour décerner les trophées à celles et ceux qui ont marqué le monde échiquéen en 2022 ! Nous remercions chaleureusement tous les membres du jury pour le temps qu’ils ont consacré à élire leurs favoris. Bravo à Magnus Carlsen, Tingjie Lei, Dommaraju Gukesh, Alireza Firouzja et l’Ouzbékistan, les 5 lauréats de ces premiers Trophées Europe Echecs.
Le triomphe des joueuses chinoises dans la finale des Candidates n’est pas une surprise. Que ce soit à Monaco où Tingjie Lei, 25 ans, s’impose face à l’Ukrainienne Anna Muzychuk, ou, plus surprenant, à Khiva en Ouzbékistan, Zhongyi Tan, 31 ans, pourtant clairement distancée sur le plan de l’Elo, élimine deux des meilleures Russes, Kateryna Lagno et Alexandra Goryachkina. Les deux Russes jouaient sous le drapeau de la FIDE et le contexte de la guerre en Ukraine ne leur a pas simplifié la vie. Il a obligé la FIDE à organiser ce tournoi en 2 poules pour éviter la confrontation des joueuses russes et ukrainiennes. La finale des Candidates opposera donc deux Chinoises, par conséquent la finale du championnat du monde aussi. La Chinoise Wenjun Ju devra défendre son titre contre la prétendante dans un match en 6 parties classiques.
La sensation chez les hommes est la victoire de la Chine lors du championnat du monde par équipes à Jérusalem. Elle alignait pourtant une équipe de seconds couteaux. Confirmation de la 2e place de l’Ouzbékistan, vainqueur à l’Olympiade de Chennai. Une équipe composée de joueurs jeunes et relativement peu connus. Un véritable exploit obtenu sans la présence de leur meilleur joueur, Nodirbek Abdusattorov, le seul à franchir la barre des 2700 Elo. Le centre de gravité des échecs se déplace clairement en Asie car les grandes nations occidentales, généralement favorites sur le papier, n’ont pas surmonté l’obstacle que représentait les jeunes équipes asiatiques.
La France est éliminée en quart de finale par l’Inde, l’Ukraine par l’Ouzbékistan et la Pologne par la Chine. Seule l’Espagne a réussi à se défaire de l’Azerbaïdjan avec une équipe où l’absence d’une relève se fait cruellement sentir. À son tour, l’Espagne devait succomber face à la Chine en demi-finale, ce qui fit dire au journaliste Leontxo Garcia, grand spécialiste du jeu : « Il est peu probable que l’Espagne ait une autre chance de se battre pour une médaille d’or au championnat du monde au cours de la prochaine décennie. » Un constat qui semble une évidence devant l’émergence de la Chine et de l’Inde qui disposent d’un réservoir de jeunes joueurs talentueux pour le moins impressionnant. De plus, pour la première fois dans l’histoire des échecs, la possibilité que le titre mondial masculin puisse être détenu par un prétendant venu de Chine est devenue une réalité.
Après le retrait de Magnus Carlsen, la finale du championnat du monde masculin opposera le Russe Ian Nepomniachtchi, 32 ans, au Chinois Ding Liren, 30 ans, dans un match très ouvert. L’avantage du Russe est ses nombreuses participations dans les tournois internationaux sous le drapeau de la FIDE, alors que la politique du “zéro Covid” a clairement pénalisé Ding Liren.
D’ici-là, toute l’équipe d’Europe Echecs vous souhaite une belle et heureuse année.
Bonne lecture.
Georges Bertola
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Avec la diffusion généralisée de la connaissance echiquéenne, les leaders du domaine sont maintenant les pays dont la population est la plus importante :
Chine, Inde, États-Unis, Russie.
La Russie n'est pas complètement dans ce cas mais bénéficie de l'inertie liée à la concentration du savoir echiquéen pendant au moins 50 ans (1950-2000)
Les États-Unis bénéficient d'avoir eu un génie et d'exercer une grande attractivité en tant que capitale économique du monde (pour le moment)
L'union européenne considérée dans son ensemble ferait certainement partie de ce groupe de tête....prendrait peut être même la première place ?
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Parmi les 10 pays les plus peuplés , 7 ne sont pas des puissances échiquéennes. Comment selon votre propos justifier la réussite de l'Ouzbékistan par exemple ?
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La réussite de l'Ouzbékistan est à mon sens un héritage direct de l'Union Soviétique.
Ce dernier va avoir tendance à se dissiper progressivement avec le temps....pour laisser place à une tendance plus lourde liée à l'importance de la population.
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Comme la toute petite Arménie ( 10 fois moins peuplée que l'Ouzbekistan ) qui avait remporté les Olympiades à Turin (2006), Dresde (2008) et Istanbul (2012) avec Aronian (3), Akopian(3), Sargissian(3), Minasian A.(2), Petrossian T.L.(2), Asrian(1) et Lputian(1) (nombre de participation sur ces trois éditions).
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Si en effet la piste de l'héritage soviétique, tant pour l'Ouzbékistan que pour l'Arménie, est la bonne il serait vraiment intéressant de regarder (mais regarder de très près, dans le détail...) ce qui a été conservé (voire améliorer avec le temps). Mais il faudrait un envoyé spécial sur place...sans quoi nous resterons dans les conjectures.
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Il y environ 1760 GMI d'échecs ....pour une population d'environ 8 milliards d'âmes dans le monde.
Certains pays, et pas forcément les plus peuplés loin de là, ont une culture du jeu d'échecs très répandue et absolument remarquable de qualité.
Nombre de GMI / Nombre d'habitants
Russie : 216 GMI pour 146 millions
USA : 100 GMI pour 331 millions
Allemagne : 94 GMI pour 84 millions
Ukraine : 88 GMI pour 45 millions
Inde : 72 GMI pour 1400 millions !!
France : 54 GMI pour 67 millions !!!
Hongrie : 53 GMI pour 10 millions
Pologne : 50 GMI pour 38 millions
Chine : 48 GMI pour 1400 millions !!
Israel : 46 GMI pour 10 millions !!!
Pays Bas : 40 GMI pour 17 millions
Arménie : 38 GMI pour 3 millions !!!!!!
Angleterre : 37 GMI pour 53 millions
Tchéquie : 34 GMI pour 11 millions !!!
Azerbadyan : 27 GMI pour 10 millions !!!
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Et dire que dans les années 70 c'est l'Islande qui comptait le plus grand nombre de GMIs/habitants.
Cette absence de stabilité dans la durée est aussi un phénomène intéressant à regarder.
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plus la base de la pyramide est large et plus le sommet est haut ...
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Chiffres difficiles à analyser. Certains pays bénéficient d'une forte immigration de GM étrangers. D'autres pays plus fermés organisent peu de tournois internationaux et les joueurs voyagent peu ( Pour devenir GM, il faut faire des normes, dans des tournois internationaux, avec un certain nombre de critères ).
@thierrycatalan: vous avez oublié les !!!! de la Hongrie ( 53 pour 10 ).
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La loi des nombres, voir Thierry Catalan, est un des critères mais difficile à analyser comme le remarque Chemtov.
L'héritage des échecs soviétique est diffus mais c'est surtout la méthode, la technologie et la professionnalisation du jeu qui expliquent le succès que rencontre ces nouveaux talents.
J'ai rencontré Gukesh lorsqu'il a joué à Bienne et c'était pourtant sa 3e participation. Depuis l'âge de 12 ans il se consacre entièrement à l'étude, soutenu par des sponsors et l'école d'Anand. Apparemment pas d'autres études ! A ma connaissance peu de joueurs venu d'Occident ou plutôt les parents, acceptent de sacrifier totalement les études pour favoriser une carrière de joueurs d'échecs.
En parlant avec Bacrot à propos de Nihal Sarin il avait dit : il a déjà l'expérience que j'avais à 20 ans!
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Bonjour à tous !
j'ai acheté ma revue EE de Janvier 2023 le week-end dernier, comme toujours, il y a quelques parties qui révèlent des petits trésors de beauté sur l'échiquier. J'ai particulièrement aimé :
la partie Korobov vs Carlsen jouée lors de coupe d'europe des clubs à Mayhorfen 2022 et commentée par Romain Edouard.
Carlsen joue aux échecs avec une fluidité, une harmonie déconcertante frisant la facilité, pour battre Korobov en 34 coups (> 2650 elo) qui pourtant ne fait pas d'erreur manifeste ! Carlsen reste toujours à 32 ans vraiment impressionnant et incontestablement le meilleur joueur du monde aujourd'hui.
Mais les qualificatifs manquent pour décrire la partie entre Duda et Giri lors de phase finale du Melwater champions chess tour 2022. Il s'agit certes d'une partie rapide, mais c'est un feu d'artifice XXXL comme on en voit très rarement sur l'échiquier !
Enfin, la rubrique du GMI Libiszewski analyse une finale passionnante (mais très compliquée et difficile) Tour+pions vs Fou+pions entre Tomashevsky et Etienne Bacrot.
Comme souvent dans les finales, ce sont les mauvais coups invisibles non joués par ces champions qui nous en apprennent le plus pour comprendre cette finale!
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