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La revue Europe-Echecs n° 750 - Février 2024 - Firouzja à l'arrache par Europe Echecs le
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Le jeune Alireza Firouzja se qualifie in extremis pour le Tournoi des Candidats après avoir été chercher dans un open à Rouen les quelques points Elo qui lui manquaient. Devant l’absence ou l’incohérence d’un règlement clair de la part de la FIDE pour définir l’accès aux Candidats, Firouzja, avec le 6e rang au classement mondial, s’impose et devance l’Américain Wesley So au poteau.
« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » nous rappelle le vers du dramaturge Pierre Corneille. Pourtant ce n’était pas si simple de réaliser un sans-faute avec 7 points sur 7 ! L’Américain d’origine cubaine Leinier Dominguez Perez avait aussi tenté de passer en force lors de l’Open de Sitges en Espagne, avant de jeter l’éponge à la 5e ronde en concédant 2 nulles et 5 points Elo de moins au compteur. Saluons la performance à Sitges du jeune Abhimanyu Puranik, vainqueur en solitaire avec 8,5 points sur 10. Encore un des nombreux talents venus d’Inde qui s’était tenu plus ou moins en embuscade jusqu’ici, mais dont on entendra certainement parler.
Je pense que du point de vue pragmatique c’est plutôt l’illustration de l’adage de Machiavel « La fin justifie les moyens » dont s’est inspiré Firouzja pour parvenir au but. Le titre mondial semble à nouveau un objectif, sans faire dans la dentelle, digne d’intérêt pour le jeune Français. Par contre, le problème que pose Magnus semble plus compliqué. Après avoir obtenu tous les titres depuis plus de 10 ans, il résume son état d’âme avec : « Je ne trouve aucun plaisir à disputer des matchs de championnat du monde. C’est aussi simple que cela. »
Une affirmation qui pose plus de questions que de réponses. Pourquoi avoir participé à un tournoi qualificatif et ensuite renoncer et le confirmer au dernier moment ? C’est certainement fausser le classement en privant peut-être un digne prétendant d’accéder au Tournoi des Candidats. Du point de vue compétitif, cela ressemble à la formule « Si l’on n’a plus d’objectif, on est sûr de ne pas pouvoir l’atteindre. » Comme beaucoup de champions avant lui, la gestion de la descente est plus difficile que celle qui permet de rejoindre le sommet.
Toutefois, pour l’instant, Magnus est encore au sommet avec un titre de champion du monde de Rapides et un titre de champion du monde de Blitz. Son titre le plus prestigieux reste celui obtenu en classiques, celui avec lequel il est entré dans la légende de l’histoire des échecs. Son attitude est en quelque sorte un manquement au devoir moral. Non seulement elle porte ombrage au tenant du titre actuel, Ding Liren, mais aussi à celui qui lui succédera, car n’avoir pas réussi à l’arracher des mains d’un super champion altérera sa valeur.
Dans ce numéro, nous évoquons un thème d’actualité : l’Intelligence Artificielle. Si celle-ci commence à s’immiscer dans la vie au quotidien, n’oublions pas qu’elle trouve l’origine de son évolution dans les échecs.
Afin de tester cette nouvelle technologie, nous avons fait appel à l’IA pour composer, en partie, la couverture de ce numéro.
Notre collaborateur, le GMI Gata Kamsky, a décidé de faire une pause pour raisons personnelles. Nous espérons pouvoir vous proposer bientôt de nouvelles analyses de ce joueur tant apprécié.
Longue vie aux échecs et comme à l’accoutumée au moment où j’écris ces lignes c’est le tournoi de la tradition et des parties longues par essence, Wijk aan Zee, qui est à l’honneur et je m’en réjouis.
…
Bonne lecture.
Georges Bertola
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Avant de laisser le précieux exemplaire, reçu par la poste, aux membres du club pour consultation (posé, bien en vue, sur une table dédiée, avec les numéros précédents, et bien sûr avec la mention ''ne pas emporter''!), j'ai commencé à étudié ce numéro de février.
Par le plus grand des hasards, j'ai ouvert le journal sur la page 9 où se trouve un merveilleux article du GM Matthieu Cornette (Champion de France 2016) qui commence ainsi (décidément ce garçon est très bien!) :
''Quand j'étais petit, l'un de mes auteurs échiquéens préférés était le Néerlandais Max Euwe. Mon livre de chevet a longtemps été Les Echecs : Jugement et Plan. J'avais aussi deux de ses traités que j'aimais bien : Maître contre Amateur et L'Amateur devient Maître''.
(Livres, avec Position et Combinaison, que je défends bec et ongle sur ce site, depuis longtemps).
Et là-dessus, Matthieu continue son article (intitulé ''Andrieu-Firouzja : La partie du Maître contre l'Amateur'') par la fameuse première ronde de Rouen. Et ceci sur trois pages !
Bref... pour dire que ce créneau de publication devrait être davantage encouragé et développé. Avec aussi, de façon complémentaire ( autre façon de coller au terrain, à la vraie vie, ce que notre fédération ne fait pas ) : des articles sur les clubs, les matchs par équipes et d'instructives parties d'amateurs ( parfois contre des maîtres ).
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Toujours page 9, une confidence du désormais célèbre joueur au pull jacquard (quel clin d'oeil du destin doit-il se dire depuis cette rencontre...) en parlant de son adversaire Alireza Firouzja:
Il était là face à moi, et ça fait drôle, mais je ne joue jamais par plaisir, même contre les forts joueurs.
Les échecs, ce douloureux chemin d'ascèse.
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Très belle citation (douloureusement drôle)
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oui ce numéro est très bien. la description de ce mois de décembre un peu fou est intéressante.
J'ai pensé que j'allais un peu m'ennuyer avec la question de l'IA qui est un sorte de "maronnier" actuel, mais en fait il y a dans l'interview des réflexions assez originales...
je ne suis qu'au début du numéro, c'est très long à lire.
L'article de M. Cornette sur Stockfish et l'évaluation profonde est assez fascinant , comment peut il jouer Fxh7+ dans une configuration où il fiat finalement plus de 20 coups pour émerger victorieux?
La citation de Philippe Andrieux (ancien adversaire en simultanée de Tal), reprise par Krusti :
"je ne joue jamais par plaisir, même contre les forts joueurs"
a du à mon sens subir une déformation entre sa conceptualisation et sa retranscription imprimée par EE....Je suppose en tous cas que ce n'est pas ce qu'il a voulu dire!?
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Sinon concernant le bénéfice que l'on peut tirer des analyses commentées de parties du type Maître contre amateur il est je crois inestimable.
Il est du reste bien supérieur (à mon humble niveau) aux bénéfices des analyses des parties ente GMI.
La question que l'on pourrait se poser des suites de l'apologie des ouvrages de Euwe c'est celle de la relève.
Je veux dire par là peut-on encore aujourd'hui tirer profit de ces ouvrages que quelques-uns trouveront datés ? (Perso je pense que oui...)
Et si non la relève a-t-elle été assurée ? Je pense aux ouvrages de Silman entre autres mais il y en a d'autres...
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Les ''analyses commentées de parties du type Maître contre amateur'', c'est ce qu'on fait en club, après des matchs par équipes ou des simultanées (en interne) (Rozentalis, samedi dernier).
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Tous les ordis du monde et toutes les programmations du monde (pour les enfants-Echecs) ne remplaceront jamais l'apprentissage par la lecture des grands ouvrages du passé. Ils confèrent un esprit ...
Une fois le quart d'heure de célébrité passé, merci A. Warhol, l'heureux PA pourra ajouter: "je ne joue jamais par plaisir mais par dépit car je perds souvent" ou "je ne joue jamais par plaisir car je gagne rarement" ;). Von Sacher Masoch si tu nous lis ...
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Magnus n'est pas le premier Champion du monde à faire en sorte d'éviter de perdre son titre.
Alekhine avait je crois évité de jouer un match revanche contre Capablanca.
Fischer a je crois sentit qu'il serait très compliqué de battre Karpov.
Il me semble que l'une des raisons invoquée par Carlsen pour ne pas disputer de nouveau un championnat du monde, est la préparation intense que cela demandait dans l'ouverture, et que cela ne l'intéressait pas d'apprendre par coeur les lignes d'ouvertures données par les modules, le point étant que les modules aujourd'hui sont réellement au point.
@ Krusti
Zlatanovic chez Thinkers Publishing a fait des ouvrages de stratégies intéressants très accessibles, avec des exemples de parties très pertinents.
https://thinkerspublishing.com/product/boroljub-zlatanovic-fundamental-chess-strategy-in-100-games/
https://thinkerspublishing.com/product/the-essence-of-chess-strategy-volume-1-strategic-elements/
https://thinkerspublishing.com/product/the-essence-of-chess-strategy-volume-2-pawn-structures/
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Il y a les joueurs d'échecs et les joueurs aux échecs...
J'aime beaucoup jouer aux échecs,que personne n'en doute, mais les échecs ont toujours été confinés dans la rubrique "loisirs" de ma vie, au milieu de beaucoup d'autres (lecture, musique, promenades,cinéma, etc) et par conséquent le nombre d'heures totales consacrées aux échecs (jouer et étudier) n'a jamais été extensible...
Je comprends difficilement qu'un enfant puisse consacrer aux échecs des dizaines d'heures par semaine ....
L'école et les devoirs scolaires étaient de loin les activités les plus chronophages de mon enfance ... ne laissant que peu de temps libre pour les nombreux loisirs culturels ou ludiques que j'aimais ...
Je suis toujours effaré de voir des enfants être GMI à 13 ans : combien de centaines d'heures ont été consacrées aux échecs dans leur petite vie ? Et par conséquent n'ont pas été utilisées pour découvrir et s'éveiller à tant d'autres choses merveilleuses ??
Tout cela pour dire que je comprendrais très bien que Firouzja joue aux échecs en amateur aimant passionnément le jeu jusqu'à sa vieillesse ....sans jamais chercher à devenir champion du monde .
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L’école ce n’est pas possible pour des prodiges.
C’est beaucoup trop lent pour eux, ils s’ennuient et sont en décalage constant avec les autres.
Un peu comme si on obligeait Maurizzi à suivre des exercices pour joueurs à 1200, à résoudre des mats en un ou en deux de 8h30 à 16h30…
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Quand on évoque ces questions il faut bien distinguer entre le top niveau et le niveau amateur, qui est un petit niveau, et cela vaut pour tous les sports et certains arts, comme la musique.
Quand on regarde les enfants, car ce sont encore des enfants, murés dans des académies de foot, de tennis, de gymnastique, etc., on a un sentiment comparable à celui que l'on ressent en voyant des enfants dont le second langage est les Echecs, ce qui explique leur progression foudroyante. Ils ont vécu très tôt dans les 64 cases, engrangé des automatismes et leur réussite n'est pas étonnante finalement.
Si leur formation est bien organisée, dans un sens empêchant l'addiction, ils pourront s'ouvrir à d'autres domaines parallèlement.
Après il faut relativiser fortement ce constat. Beaucoup ne font qu'atteindre plus tôt un niveau qu'ils auraient atteint plus tard, rien d'autre. Mishra ou le nouveau prodige turc, 12 ans, Erdogmus n'atteindront pas nécessairement 2900 ou 3000 elo.
Les sociétés modernes sont productivistes, alors on "produit" le plus vite possible des champions, sous l'impulsion des parents et des environnements, et dont on ne sait ce qu'il restera 10 ans après.
Ensuite, à la majorité, le haut niveau reste un choix impliquant des sacrifices. Certains ne les veulent pas et ce sont les plus assidus et les plus passionnés qui les feront ... Cela vaut pour tous les sports et même pour les études parfois.
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Effectivement les prodiges deviennent rarement des champions. Le plus souvent, avec quelques exceptions comme Karjakin ou Leko par exemple, ils disparaissent bien vite.
Par contre, la meilleure période pour travailler intensément les échecs, c’est 12/16 ans. Donc si un(e) joueur /joueuse décide vers 17/18 ans de se lancer, il est déjà beaucoup trop tard pour tirer le meilleur de son potentiel.
Les deux meilleurs joueurs actuels, Carlsen et Caruana, ont le même parcours de ce point de vue.
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C'est vrai que l'on dit souvent cela et que ceci sert même de dogme pour intensifier l'apprentissage entre 12 et 16, mais pour ma part je pense que l'apprentissage est seulement plus facile durant cette période, ce qui laisse intact le succès de démarches d'apprentissage plus tardives (mais plus difficiles).
Dans l'Histoire du jeu, on voit plein de grands champions qui ont éclos tardivement (exemple : Alekhine, vers 22 ans au tournoi de St Petersbourg 1914).
La détermination pallie souvent les retards, dans tous les domaines d'ailleurs, même si les escaliers de la Butte deviennent plus durs aux miséreux (comme dit la chanson). C'est finalement assez rassurant !
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