|
La revue Europe-Echecs n° 751 - Mars 2024 - Les échecs 960 sont-ils l’avenir des échecs ? par Europe Echecs le
[Aller à la fin] |
| Actualités | |
Le tournoi de la tradition des échecs classiques de Wijk aan Zee « Tata Steel Chess Festival 2024 » remporte un succès mérité et l’intérêt porté par les amateurs persiste malgré l’absence du meilleur joueur du monde Magnus Carlsen.
Les organisateurs craignaient que cela ne porte ombrage à l’audience, mais ce fut loin d’être le cas. La qualité du plateau et la présence de jeunes talents ont suscité une saine curiosité. La nouvelle génération se bouscule au portillon de l’accès au Top 10 mondial, mettant en difficulté les trentenaires bien établis ! La prédiction de la fin imminente des échecs classiques, annoncée déjà au début des années 1920 par le futur champion du monde Capablanca, est encore loin d’être une réalité.
Victoire dans le « Masters », de l’ancien prodige, le Chinois Wei Yi, 24 ans, au départage. Pas vraiment une surprise, déjà GMI à 13 ans, sa carrière comme beaucoup de ses compatriotes, a été entravée par la politique « Zéro Covid » qui a duré 3 ans depuis mars 2020. En parallèle, il a aussi fait ses études universitaires qu’il terminera en juillet prochain.
Deux jeunes partagent la première place et ont l’envergure de futurs Candidats au titre mondial. L’Indien Dommaraju Gukesh, 17 ans, et l’Ouzbek Nodirbek Abdusattorov, 19 ans, qui réalisent la meilleure performance. Le quarté de tête inclus également le vainqueur de l’édition précédente, le Néerlandais Anish Giri, 29 ans, qui représente avec le Français Alireza Firouzja, 20 ans, mais distancé d’un point, deux des fers de lance des joueurs européens.
Contre-performance du champion du monde Ding Liren qui termine au 9e rang, alors que la championne du monde Ju Wenjun, nettement distancée sur le plan du classement Elo a surpris par sa résilience en occupant la 10e place.
Dans le « Challengers » c’est à nouveau le triomphe de la jeunesse avec la victoire de l’Indien Leon Luke Mendonca, 17 ans, qui devance d’un demi-point le Belge Daniel Dardha, 18 ans et le champion du monde Junior Marc’Andria Maurizzi, 16 ans. Marc’Andria vient certainement de franchir un palier important, celui des presque 2600 points Elo.
Le numéro un mondial Magnus Carlsen poursuit sa croisade pour un renouveau des échecs avec la formule Fischer et le « Defi Freestyle Chess960 ».
« Je pense qu'il faut avoir plus de temps pour jouer aux échecs Fischer, ou Freestyle, comme on l'appelle ici, parce que vous devez réfléchir dès le premier coup, alors qu'aux échecs normaux nous avons la théorie et nous n'avons donc pas besoin de réfléchir beaucoup. »
En réalité un concept développé en 1792 par le baron Philippus Julius van Zuylen van Nyevelt (1743-1826), probablement le premier à avoir eu l'idée des échecs que l’on nomme aujourd’hui aléatoires. Ceci consiste à simplement changer au hasard l’ordre des pièces nobles de la première et dernière rangée. Ses arguments s’appuyaient sur le fait qu’il n’aimait pas les ouvertures « avec tous ces motifs ennuyeux et constamment répétitifs ». L’idée fondamentale était d’amener les joueurs hors de la théorie :
« Cela produit un grand nombre de situations différentes, de sorte que personne ne peut les étudier au préalable. »
Fischer avait ressuscité ce « vieux » principe 200 ans plus tard, sans rencontrer un réel engouement. Aujourd’hui Carlsen dispose de l’argent des sponsors, des meilleurs joueurs, de moyens médiatiques importants pour communiquer. La question se pose : le public et les joueurs d’échecs sont-ils au rendez-vous ?
Bonne lecture.
Georges Bertola
https://www.europe-echecs.com/la-revue-europe-echecs.html
— Abonnement à la revue Europe-Echecs : https://www.europe-echecs.com/abonnement.html
— Voir un exemplaire gratuit de la revue "en ligne" https://www.europe-echecs.com/mag/html5/683FR/index.html
— Jouez aux échecs en direct avec « Simple Chess » www.europe-echecs.com/jeu-direct.html
— SimpleChess Google Play https://play.google.com/store/apps/details?id=com.simplechess
— SimpleChess App Store https://apps.apple.com/fr/app/simplechess
— Comment progresser aux échecs Comment progresser aux échecs
|
|
" Alors qu'il ne reste qu'un mois avant le tournoi des Candidat·e·s, de sérieuses inquiétudes subsistent quant à l'arrivée de joueurs et de joueuses à Toronto."
Curieuse traduction (sur le site d'EE) qui laisse supposer qu'il y aurait un seul tournoi disputé par des joueurs et des joueuses.
La formulation "les tournois des Candidats et des Candidates" n'aurait eu aucune ambiguïté : il faut profiter de n'avoir, semble-t-il, que des hommes dans le tournoi mixte et que des femmes, nées biologiquement telles, dans le féminin.
|
|
L’écriture inclusive (inclusive de quoi d’ailleurs?) a encore frappé! Il est temps de l’interdire même dans les articles de presse.
|
|
La "rebellion" de Carlsen recouvre une question de fond sur l'évolution du Jeu, pas sur les cadences je pense. Depuis le XIXe ou le début du XXe, si l'on veut, combien de nouvelles ouvertures ont été créées ? Les ouvertures existantes ont été investiguées par les ordinateurs jusqu'au 25e coup, voire plus. Pour trouver une variante, il suffit de laisser mouliner le tigre et de partir au restaurant.
Après penser que le FRC serait ici une solution paraît peu crédible. Les fondamentaux de l'organisation des pièces y sont trop malmenés. Qu'il soit une autre expression du jeu pourquoi pas, mais rien d'autre.
Il faudra tôt ou tard se pencher sur une modification des règles du Jeu classique, et cela ne sera pas la première fois. Sinon on verra de plus en plus souvent des robots, de plus en plus jeunes, dotés d'énormes mémoires, venir débiter des variantes issues de circuits électroniques. Kramnik est le promoteur du "no castle", c'est une piste parmi d'autres, mais continuer à se cacher derrière son petit doigt et recourir aux blitz, aux rapides et au FRC comme palliatif est purement suicidaire.
Les ordinateurs ont changé la face du Jeu, il va être temps de s'en apercevoir vraiment ...
Ces remarques sont valables pour le haut niveau seulement puisque, dans les niveaux inférieurs, le poids des ouvertures est nettement moins fort. Il ne suffit pas de réciter, il faut comprendre.
|
|
J'ai commencé la lecture du dernier EE de mars 24....après avoir abandonné à regret la lecture du fabuleux " 64 années EE "...
La revue du mois consacre plusieurs pages aux Chess 960 ...et je dois avouer que c'est intéressant, j'ai appris plein de choses sur cette "mutation" ( j'ai pas écrit " mutilation") du Roi des jeux et tous ces articles argumentés ont atténué un peu l'opinion négative que je pouvais avoir sur les échecs 960.
Les parties complètes commentées et analysées sont nombreuses et comme toujours plaisantes à suivre et rejouer.
C'est toujours un des points forts de la revue EE : celui de bien choisir les parties publiées parmi les centaines jouées chaque mois .
On retrouve bien sûr toutes les rubriques habituelles de grande qualité comme dans le rétroviseur , les finales avec libi, les idées nouvelles dans la théorie de Nataf, les leçons pédagogiques de Quenehen... mais je voudrais souligner l'excellence des articles écrits par Romuald labaca : reellement passionnant !!
J'ai découvert ce mois-ci une idée que je ne connaissais pas du tout : comment prendre le contrôle d'une colonne en plaçant volontairement et provisoirement un verrou sur cette colonne !! ( page 64 ) .
|
|
Tout le monde, enfin il me semble, a compris que le chess360 n’intéresse vraiment qu’une très infime partie des compétiteurs.
L’ultra top du top.
Et on a bien compris je crois le « pourquoi » de cette situation (les ouvertures, l’excès de théorie, la lassitude des grands champions tout ça…).
De là à penser que l’on va changer carrément les règles du jeu pour satisfaire 0,001 % (donnée irréelle mais symboliquement très parlante) de la planète échecs il y a tout de même un grand pas. Non ?
Je voyais plus le chess360 rentrer dans les mœurs comme outil éventuel de départage (après tout si le rapide, le blitz et l’Armageddon sont convoqués parfois pour jouer ce rôle pourquoi pas le « Freestyle Chess » puisqu’il faut s’enivrer d’anglicismes ?).
Je note par ailleurs (des suites de ce que j’ai pu lire ou entendre ici ou là), et c’était prévisible, ce que je nommerais une « esthétique » du soutien au Chess360. En soutenant cette pratique, en portant cette bonne parole on se situe dans le sillage des plus grands. On se pique d’en comprendre tous les enjeux, on se solidarise des plus brillants d’entre nous, on s’inscrit dans l’apparente plus belle des causes. En bref, on se positionne au plus près des soleils du jeu un peu comme si l’on espérait pour soi-même un peu plus de luminosité. Après tout les joueurs d’échecs se posent comme les rois du calcul.
Je m’étais inscrit à un tournoi de Chess360 à Paris il y a une dizaine d’années en gros. Le tournoi avait été annulé faute de participants de mémoire. Si j’aimais vraiment cette manière de jouer je travaillerais plutôt je crois au développement des compétitions afin d’attirer le plus grand nombre plutôt que d’espérer qu’une avant-garde se dessine au plus haut niveau. Mais c’est peut-être par impossibilité de développer ce jeu par en bas que ses thuriféraires dorénavant espère son avènement par le haut…. Qui sait ?
Curieux de nature il me tarde de connaître la suite.
|
|
Post Scriptum c'est la croix et la bannière pour styliser un minimum (italique etc) ce qui pourtant participe de la clarté d'un propos. Je ne compte plus les Forbiden 403 Ingx et cela n'a plus rien à voir apparemment avec les cookies).
|
|
En effet le Chess 960 paraît être une "erreur 404" si on le prend comme substitut du Jeu classique. Carlsen est en train de démanteler la (belle) tradition en promouvant cette forme de jeu et les parties blitz et rapides. Le Roi ne s'amuse pas, il s'ennuie et commence à tout parasiter.
La problématique concerne le haut niveau il est vrai, mais elle reste posée quand même, celle d'une évolution (chirurgicale) du Jeu.
Mais la vérité est ailleurs et on peut dire que tant Capablanca que Carlsen ont raison ... et tort. L'un en disant que la nulle est l'avenir du Jeu, l'autre en stigmatisant la théorie qui aseptise les parties et dissuade de jouer en parties longues.
En effet, les parties d'Alpha zéro, notamment contre Stockfish, démontrent clairement que la créativité reste entièrement ouverte, si on prend soin de ne pas se cacher derrière des lignes connues et d'oser. Dans certaines parties, AZ sacrifie 4 pions pour des attaques de roque, contre un adversaire pourtant redoutable. On croirait voir jouer Andersen ou Tal AZ se fiche de la théorie, et un de ses prédécesseurs, Hydra, l'avait démontré contre Adams.
Comble des paradoxes, ce sont des machines qui montrent les voies à suivre ...
En ce domaine, la créature, le Frankenstein en silicone, est une belle réussite.
|
|
Hydra n'était pas une réussite. La machine avait gagné contre Adams, limité par le temps (alloué pour une partie classique). En revanche, elle s'était fait battre à plate couture, par 2-0 et une nulle, par l'allemand Arno Nickel (GM en correspondance) à qui on avait donné le temps et les moyens de réfléchir.
Cette tendance à l'anthropomorphisme, en mettant une machine face à un humain, dans les conditions de jeu des humains, était absurde.
Et ces spectacles étaient de vastes supercheries.
|
|
Certes , une partie d'échecs entre un humain qui peut être fatigué ou distrait ou soucieux ou amoureux et une machine faite de plastique et de métal, branché sur 220V, et aussi spirituelle qu'une pierre tombée du ciel, est quelque part un peu absurde...
Mais pour le grand public , qui ne sait pas forcement jouer aux échecs d'ailleurs, ce spectacle , cette illusion mise en scène pour réveiller nos peurs (terminator) est forcément inquiétant...
Je n'ai pas oublié les dizaines d'articles publiés dans la presse généraliste lorsque dans les années 90 , le champion du "mmmooonnnnddddeee" Kasparov s'est fait battre en blitz par Fritz 3 ...tenant sur une disquette !
Tout le monde parlait alors du jeu d'échecs...
|
|
@Chemtov : en effet mais ... Hydra calculait surtout en force brute, n'avait "que" 16 processeurs cadencés à 3 Ghz, et un elo estimé "seulement" à 3000. Le match contre Nickel n'a eu lieu que sur 3 parties et a duré ... 6 mois. Et le GMI avait à sa disposition d'autres programmes et un ordinateur sûrement puissant.
Actuellement, Hydra, avec son énorme hardware, serait à peine classé parmi les 100 meilleurs programmes, classement qui est fait pour des ordis tournant à ... 2 Ghz.
Quant à AZ, il ne doit pas être loin des 4 000 elo, ce qui est doublement rassurant :
1) Le jeu d'Echecs est loin d'être résolu;
2) Le jeu d'AZ montre que le jeu d'attaque positionnel n'attend que ... on le joue. Réciter des variantes et attendre l'erreur de l'autre, c'est une tendance qui rend en effet le jeu ennuyeux. D'ailleurs les jeunes prodiges actuels réhabilitent le jeu offensif, et tant mieux. C'est en cela que je faisais référence à AZ (qui visiblement en a impressionné beaucoup).
Allez voir ses parties contre Stockfish (surtout le second match), vous serez bluffé (j'espère).
@thierrycatalan : en fait c'est Kasparov qui s'est amusé à lancer des défis assez méprisants qui se sont retournés contre lui après son ratage contre Deep Blue. En plus il était sous contrat avec Chessbase, et Fritz a eu la "gentillesse" de ne pas le battre lors de leur dernier affrontement (match nul). Par contre Kramnik est passé "à la casserole" assez facilement peu après.
La machine n'est pas là pour nous battre, et il y a une forme d'anthropocentrisme assez enfantin à vouloir prétendre que l'on serait plus fort qu'elle. Elle nous montre des voies c'est tout, nous assiste, et c'est d'ailleurs ce qu'a reconnu Gary lorsqu'il a commenté les matchs d'AZ.
|
|
Faites vous la main avril 2024 exercice 13.
L'intitulé est mat en 1
Je ne comprends pas comment cela est possible sachant qu'aucune pièce ou pion présents ne peux donner d'échec ??
Par ailleurs dans cette position aucun des camps ne peut soit gagner de façon directe soit faire nulle de façon directe. Sauf erreur de ma part... donc je ne comprends pas quel peut être le sens de l'exercice
|
|
|