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Quel niveau pour profiter des livres de Guelfand ? par Bintje le
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| Théorie | |
J'ai entendu beaucoup de bien de la série de livres "Decision making" de Boris Guelfand.
Est-ce que vous en avez lu certains ? Et si oui, à partir de quel niveau les conseilleriez-vous ?
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bonjour Bintje
Eh Bien, je dirais qu'il faut un niveau en anglais satisfaisant pour profiter des livres de Guelfand ...
Welcome to the forum !!!
PS : For a long time, I thought it was the same verb used to spell words and potatoes.
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Plus sérieusement , les livres de Boris Guelfand sont disponibles en français , aux éditions du pion passé .
La prise de décision aux échecs: Le jeu positionnel, 329 pages, paru en 2016, environ 25 euros ; ISBN-13 : 979-1095350019
La prise de décision aux échecs : le jeu dynamique
, 320 pages, paru en 2017, environ 25 euros; ISBN-13 : 979-1095350026
J'en ai aussi entendu le plus grand bien de la part d'enseignants du jeu d'échecs (par exemple Apicella) .
Pour ce qui est du niveau d'échecs, je ne sais pas , ma propre experience est qu'à partir de 1700 elo , la lecture de tout livre d'échecs est profitable car on en retire toujours un petit quelque chose , si on prend la peine non pas de les feuilleter rapidement , mais de les étudier serieusement (du genre passer au moins une heure sur une partie expliquée).
Personnellement je continue d'apprendre et de comprendre de nouvelles choses à chaque nouvelle lecture du livre "Mon systeme " de Nimzowitch, selon mes propres progrès dans la compréhension du jeu. (je dois en être à ma 4eme lecture en 40 ans).
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Pour ma part j'ai été très déçu de la traduction en français de "la prise de décision aux échecs". Ça m'a complètement sorti, c'était vraiment très mauvais.
Mais même au-delà de la traduction, j'ai pas été convaincu par les 2 premiers chapitres que j'ai lus. Ça m'a plus eu l'air de mémoires avec des parties dedans, qu'un bouquin avec de véritables ambitions pédagogiques.
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Pour le niveau requis, je dirais à partir de 2000.
C'est du lourd, ça ne se lit pas comme un roman de gare.
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Extraits:
Technical Decision Making
Positional Decision Making
Dynamic Decision Making
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C'est un peu le problème avec tous les livres d'échecs. Enfin... plutôt le problème avec beaucoup de lecteurs de livres d'échecs.
Je suis toujours sidéré de voir à quelle vitesse les joueurs/lecteurs (entre 1400 et 1800) passent d'un livre à un autre. Un livre, normalement, a été écrit, conçu, comme un livre à étudier. Pas à lire simplement (Comme thierrycatalan, il y a des livres que j'ai lus et relus quatre fois).
Quand je vois les parties des joueurs du tournoi interne du club ou des équipes du dimanche, je dis à ces joueurs de relire les fondamentaux (Maître contre amateur, par exemple) qu'apparemment ils n'ont toujours pas assimilés. Ils n'ont pas besoin de 95% des livres de la bibliothèque.
Anecdote : Samedi, journée du tournoi interne, j'ai proposé à un ami/joueur (elo 1605) une petite partie, pour le faire patienter car son adversaire était en retard. Première partie, mon ami déroule quinze coups de théorie, avec les noirs, dans la Sveshnikov. Impressionnant. Mais il perd dans une position très défendable, après la première ''petite combinaison''. On discute ''théorie'' et je le mets en garde contre le fait de trop en connaitre, de reposer son jeu sur les ouvertures, en négligeant un peu le ''fond'' positionnel. Deuxième partie : Je joue délibérément une horreur (CxCc6 et g3) pour sortir de la théorie de la variante. Quelques coups plus tard, mon ami est déjà foutu. Il n'avait pas pris le temps de chercher à comprendre où étaient les avantages (et les risques) dans cette structure inédite pour lui.
Heureusement ces deux petites parties d'échauffement lui ont permis, juste après, de faire nulle (dans la même Sveshnikov que nous venions de jouer!) contre un des favoris du tournoi interne (elo 1861) ! Mais ce résultat masque quand même les énormes lacunes de ce joueur dans d'autres domaines. Et cela pourrait être corrigé par de bonnes lectures régulières (davantage du genre ''Positions et combinaisons'' que par ''la Sveshnikov'' de tel ou tel fort GM actuel).
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Mon livre préféré de Gelfand est le premier, positional décision making. Je l’ai parcouru dès sa sortie en anglais.
C’est un des meilleurs livres d’échecs que j’ai lu, car il explique ses décisions de manière très simple, il a un esprit clair et c’est extrêmement instructif. Je pense que ce livre est abordable pour des joueurs à partir de 1600, il n’y a pas grand chose à calculer, ce sont plus des concepts positionnels qui sont assez accessibles.
Évidemment ce sont des ouvrages qui sont surtout destinés à des joueurs plus forts.
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Merci Sisyphus et DocteurPipo pour vos avis éclairés ! Merci aussi à benvoyons pour les extraits.
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Je me permets une anecdote vécue avec Boris.
Lors du tournoi de Bienne, Gelfand participe à une séance dédicace avec l'un de ses livres. La queue se forme et comme souvent dans ce type d'exercice, l'auteur signe et échange un mot gentil avec la personne.
Arrive Ognjen Cvitan (GMI croate, champion du monde junior en 1981). Comme tout le monde il a attendu son tour et a acheté le livre. Boris lève la tête et reconnait son collègue. Boris est surpris mais Cvitan explique à Gelfand qu'il est un grand fan !
Il n'est pas nécessaire d'être un ancien champion du monde U20 pour lire les livres de Boris (peu importe la langue) mais objectivement je dirais qu'il est préférable d'être au minimum 2200-2300 pour profiter au mieux de ses ouvrages.
Boris est très exigeant avec les autres (ses élèves) mais surtout avec lui-même.
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@Sisyphus : J'ai regardé les deux versions, l'originale, en anglais, et la traduction française (que je ne connaissais pas) du tome sur le jeu positionnel. Et, effectivement, le livre est beaucoup plus agréable à lire en anglais. D'où cela vient-il, je ne sais pas. Je ne dirais pas de la traduction que ''c'était vraiment très mauvais''. Mais il est vrai que l'on n'accroche pas vraiment dans cette traduction littérale.
Par ailleurs, je préfère aussi, de loin, la typographie du livre en anglais (plus resserrée), avec moins d'espaces (on arrive à 40 pages de moins!), qui permet une vue plus globale de certains sujets. Et puis l'édition anglaise a de belles photos alors qu'il n'y en a quasiment pas dans l'édition française (problèmes de droits d'auteur ?).
Concernant ''mémoires'' plus que ''bouquin avec de véritables ambitions pédagogiques''. C'est absolument vrai. C'est un livre sur Gelfand. Et c'est très bien ! (L'édition anglaise avec les photos de famille, de jeunesse, dessin de sa fille, etc... montre très clairement cette volonté de faire un livre très personnel). Après... pour la pédagogie... que dire... C'est un livre très instructif... si on s'applique beaucoup !
Ce qui nous ramène à cette question du niveau (sur laquelle on lit tout ici, le grand écart avec ''abordable pour des joueurs à partir de 1600'' jusqu'à ''préférable d'être au minimum 2200-2300''). A mon avis, un 1600 (rappelons qu'il s'agit d'un 1330 d'il y a six mois) n'aura pas la résistance pour étudier plus de dix pages. Surtout les joueurs qui papillonnent, butinent à droite et à gauche, sans prendre le temps d'approfondir. Ou ceux qui n'ont de niveau que celui de leurs lignes d'ouvertures apprises par coeur (l'exemple que je donnais un peu plus haut). Donc je ne crois pas que ce soit seulement la force elo qui comptera (pour être un lecteur potentiel de Gelfand), mais aussi la force de travail (et il en faudra pour aussi aller chercher, en dehors du livre, d'autres références).
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J'ai lu l'extrait proposé en lien de Positional decision making. (Merci Benvoyons)
Ça m'a l'air d'être au niveau de sa réputation : un excellent ouvrage.
Pour le niveau nécessaire, c'est comme pour la longueur du fut du canon...
Ce n'est clairement pas un bouquin qui va fournir des points faciles comme on peut en obtenir en potassant un répertoire d'ouverture du genre de ceux qui pullulent sur Internet.
Donc, si le but c'est de se préparer pour la partie de dimanche ou le tournoi de rapides du week-end, il y aura déception.
Par contre, je rejoins plutôt Chemtov, dans une optique de progression à long terme, on doit pouvoir assez tôt le compulser, mais pas pour le lire et l'oublier.
Uniquement avec l'extrait proposé, je me dis qu'on lit ça à 1600, on en digère un morceau, puis on l'étudie à nouveau 1 ou 2 ans après, à 1800 et on découvre de nouvelles choses, re-rebelotte à 2000... Mais après je ne sais pas, je n'ai jamais pratiqué :-)
Pour finir, même avec le peu que j'ai découvert, je placerais le bouquin assez haut dans ceux que j'estime. C'est très rare, et très précieux, qu'un expert aborde des notions an prenant le temps de les amener autant avec des mots qu'avec des variantes.
Rien que la partie contre Morozevitch explique bien le contexte des connaissances et des repères de Guelfand pour juger et jouer.
Sinon, je retiens qu'il mentionne plusieurs fois, pour lui et son adversaire ,l'étendue de leur travail d'étude et de préparation malgré leurs styles très différents.
C'est la base, ceux qui sont très forts dans un domaine consacrent beaucoup de temps et d'efforts à ce dernier.
Mais, au moins pour l'auteur, il y a pris pas mal de plaisir aussi !
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