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Robert Hübner est mort par supergogol le
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Nigel Short a annoncé le décès de son ami, le GMI allemand Robert
Hübner
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L'article de chessbase.
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Hübner nous a offert de superbes parties dans Europe Echecs dans les années 80.
Il était indiscutablement l'un des rares joueurs "occidentaux" (avec Timman, Nunn) à pouvoir tenir la dragée haute aux champions soviétiques (Petrossian, Kortchnoij) et les pays de l'Est (Portisch, Ljubojevic).
J'espère que Europe Echecs nous proposera quelques unes de ses plus belles parties dans les prochains numéros pour lui rendre hommage.
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"En 1983, Hübner rencontra Vassili Smyslov en quart de finale. Les dix parties du match s'achevèrent par une égalité (+1 -1 =8 pour chaque joueur). Après deux prolongations (=2 et =2), le départage s'opéra par tirage au sort avec une roulette de casino." (Wikipedia).
Mais qui a eu cette brillante idée ?! '^^
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"Au début des années 1990, il exprima l'idée que les joueurs d'échecs possédaient des droits d'auteur sur les parties qu'ils jouaient et que, de ce fait, elles ne pouvaient être publiées sans leur autorisation." (Même source).
Hmm. Une étrange idée aussi.
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dans les Informateur de l'époque, Hubner et Tal avaient les commentaires les plus "bavards"
j'adorais les !? (intéressant) de Tal, sur des variantes secondaires
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J'ai eu le privilège de jouer une partie contre Hübner dans le cadre d'une simultanée en été 1983 (40 joueurs) .
Le président de mon club était allé le chercher à la gare, et avait eu du mal à le reconnaître: il était en chemisette blanche et un short noir , des tennis sans chaussette.("on lui aurait donné une pièce !")
Lors de la simultanée, un de mes voisins de table, désireux de calculer une combinaison,(et peu habitué aux us de ce type de manifestation) se mit à déplacer les pièces pour s'aider un peu.
Malheureusement, il les replaça maladroitement , et Hübner, après un tour complet de tables, fut un peu surpris à son retour devant cette "nouvelle" position.
Cela ne le troubla pas longtemps. Souriant, il se mit en devoir de repositionner correctement les pièces lui-même , à la grande stupéfaction de son adversaire , quelque peu confus et admiratif .
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Je pensais naïvement que cette disparition allait susciter une certaine émotion sur le forum
J'ai fait erreur .
Question de générations , probablement...
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@supergogol
Emotion partagée...
C'est peut-être, en effet, l'apanage des + de 50 ans :)
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Oui, c'est certainement une question de génération.
Lorsque je débute, au club, au début des années 90, c'est le moment où une génération "en chasse une autre", avec les Salov, Anand, Guelfand, Shirov, Kramnik, Topalov, Kamsky...
De cette génération-là, je veux dire les joueurs nés dans les années 50, je crois que c'est Timman qui me marque le plus, et peut-être Beliavski et Ljubojevic. Les 2 premiers, j'ai eu certains de leurs livres entre les mains, pour les échecs, ça compte ! Pour le dernier, je ne sais pas, mais il a toujours eu un côté fascinant, pour moi.
Pour R. Huebner, je suis passé "à côté", c'est évidemment bien dommage.
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@supergogol : il y a trois posts consacrés au sujet, c’est le problème.
Vu l’âge des capitaines du forum, Huebner reste bien connu des intervenants, même si pour des gens plus jeunes, il peut être quasi inconnu.
Il a été un joueur très fort . Peu prétentieux, il a quand même déclaré qu’il n’était pas plus faible que les meilleurs de son époque (1970-90 ou 75-85 si on veut resserrer), à part Karpov.
Cela englobe donc des joueurs comme Kortchnoy, mais aussi les champions des années 60 comme Spassky, Tal, Larsen, Petrosian…
Sa vision du jeu était objective, le but du jeu est de trouver le meilleur coup, d’avoir la bonne évaluation.
Il n’était pas intéressé par le côté « flashy » du jeu, tel trouver une jolie combinaison.
Pour lui la combinaison n’était pas « jolie », elle était juste ou fausse.
Du coup il reste comme un joueur très fort, toujours régulier et à l’aise contre les meilleurs et dans les grandes occasions ( personne n’a été aussi régulier dans les tournois interzonaux et candidats, sauf Kortchnoy)s’il n’a pas laissé beaucoup de parties spectaculaires.
Comme le grand Capablanca, il restera plus connu pour ses défaites ( sur gaffe, sur abandon, à la roulette…il avait d’ailleurs refusé d’assister au tirage, le trouvant ridicule )que pour ses victoires , je pense qu’il aurait pris cela pour un compliment !
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Pour rebondir sur le message du DocteurPipo voici les résultats de Huebner contre les joueurs cités et plus :
- Classical games: Robert Huebner beat Boris Spassky 5 to 4, with 21 draws.
- Classical games: Anatoly Karpov beat Robert Huebner 8 to 0, with 19 draws.
Including rapid/exhibition games: Anatoly Karpov beat Robert Huebner 10 to 1, with 21 draws.
Only rapid/exhibition games: Anatoly Karpov beat Robert Huebner 2 to 1, with 2 draws.
- Classical games: Viktor Korchnoi beat Robert Huebner 14 to 12, with 24 draws.
Including rapid/exhibition games: Robert Huebner tied Viktor Korchnoi 15 to 15, with 24 draws.
Only rapid/exhibition games: Robert Huebner beat Viktor Korchnoi 3 to 1.
- Classical games: Mikhail Tal beat Robert Huebner 4 to 1, with 6 draws.
Including rapid/exhibition games: Mikhail Tal beat Robert Huebner 5 to 2, with 6 draws.
Only rapid/exhibition games: Robert Huebner tied Mikhail Tal 1 to 1.
- Classical games: Robert Huebner beat Bent Larsen 4 to 3, with 7 draws.
Including rapid/exhibition games: Robert Huebner tied Bent Larsen 4 to 4, with 8 draws.
Only rapid/exhibition games: Bent Larsen beat Robert Huebner 1 to 0, with 1 draw.
- Classical games: Tigran Petrosian beat Robert Huebner 2 to 1, with 11 draws.
- Classical games: Vasily Smyslov beat Robert Huebner 4 to 3, with 18 draws.
- Classical games: Garry Kasparov beat Robert Huebner 7 to 1, with 9 draws.
Including rapid/exhibition games: Garry Kasparov beat Robert Huebner 9 to 2, with 10 draws.
Only rapid/exhibition games: Garry Kasparov beat Robert Huebner 2 to 1, with 1 draw.
- Classical games: Jan Timman beat Robert Huebner 14 to 7, with 30 draws.
Including rapid/exhibition games: Jan Timman beat Robert Huebner 15 to 8, with 32 draws.
Only rapid/exhibition games: Robert Huebner tied Jan Timman 1 to 1, with 2 draws.
De ces exemples chacun jugera de l'objectivité de Huebner sur son niveau de jeu.
Robert Huebner
Huebner
Number of games in database: 1,865
Years covered: 1961 to 2021
Highest rating achieved in database: 2640
Overall record: +554 -247 =954 (58.7%)*
* Overall winning percentage = (wins+draws/2) / total games in the database. 110 exhibition games, blitz/rapid, odds games, etc. are excluded from this statistic.
Sources : https://www.chessgames.com/
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visiblement Kasparov était sa bête noire
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Dans le cas de l'épisode de la roulette, je crois me rappeler (cf bouquin de Giffard) que la bille est tombée sur le zéro et qu'un second tirage aurait été nécessaire ! Il était évidemment déjà parti !
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il avait carrément refusé d’assister à la comédie, au contraire de Smyslov, qui était bien là !
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comme quoi les absents ont toujours tort
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On croit parfois (comme moi) qu'il n'y a rien de plus honteux que l'armageddon pour un départage et pourtant....
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Robert Hübner, philologue de langues anciennes, a abandonné ses fonctions de papyrologue à l'Université de Cologne, il y a deux ans, pour se consacrer entièrement aux Echecs. Aussi est-il arrivé dès le 14 mars dans la station estivale de Velden, en Carinthie (Autriche). Mais sa rencontre avec l'ancien champion du monde a bien failli ne pas avoir lieu, car ce dernier étant grippé, la première partie a été reportée au 22 mars, puis une nouvelle fois au 25 mars, à la suite d'un accord intervenu entre les deux joueurs. On s'attendait à un match équilibré; et il le fut, à perte de vue...
Le maximum prévu de 14 parties n'a pas suffit. Smyslov a remporté la quatrième partie et Hübner la neuvième, tous les deux avec les Blancs. Cependant, il ne faudrait pas croire que les autres parties sont des nulles de formalité en 16 ou 20 coups. Par exemples, la première (55 coups), deuxième (44), troisième (44), cinquième (35), sont nulles sur proposition du G.M. allemand; et la onzième, au 74e coup sur demande du G.M. soviétique.
Etant parvenus au score de 7-7, le tirage au sort a été préféré à une partie «blitz» de 20 minutes pour départager les deux joueurs et, ce, pour la première fois dans l'histoire du jeu. Pour la circonstance on a eu recours à la roulette du Casino de Velden.
Au premier lancement, la boule d'or, après une hésitation, s'est arrêtée sur le zéro. Donc, coup nul !! Enfin, au second lancer, la boule a encore oscillé avant de se fixer sur le rouge, la couleur attribuée à Smyslov, aujourd'hui âgé de 62 ans. Un super-record de durée à ce niveau très élevé de la compétition. Car, par la solidité de son jeu, le G.M. soviétique, champion du monde en 1957, a, de toute évidence, démontré de manière éclatante aux jeunes générations, comment 26 ans après, un très fort joueur peut encore se maintenir parmi les plus grands, simplement en continuant de jouer de la même façon.
Quant à Hübner, valeureux prétendant que la chance a boudé, fidèle au style qui est le sien, il n'a pas attendu le tirage au sort pour boucler ses valises et repartir chez lui. Dans Europe-Echecs n° 294 juin 1983.
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Il aurait été amusant de savoir ce qu'il se serait passé si le sort avait favorisé Hübner , déjà rentré chez lui...
Aurait-il refusé de jouer Ribli en 1/2 Finale ?
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Il aurait peut-être battu son troisième hongrois en matchs de candidats (après Adorjan et Portisch dans le cycle précédent en 1980) ? Jamais deux sans trois, dit-on.
Pour ma part, je trouve extraordinaire de retrouver un joueur (occidental de surcroit) candidat en 1991 (contre Timman), juste vingt ans après son premier match de candidats (contre Petrosian) en 1971, et en ayant joué entre temps deux autres cycles, en 1980 (jusqu'à la finale contre Korchnoi) et en 1983 (éliminé par la roulette).
Dans mon coin, Huebner était un joueur dont on suivait beaucoup le parcours, depuis le début. En 1969, au Championnat du monde universitaire par équipe, Jacques Demarre, ''notre local'', avait joué une partie intéressante contre lui, au 1er échiquier (les autres Francais étaient Weill, Daumens et Preissmann). Ensuite, on aimait regarder les Défenses Françaises de Huebner qu'il jouait beaucoup et qui étaient l'arme de mes frangins contre e4. Et puis, ensuite, les récits de nos jeunes amis allemands (pour qui Huebner, ''Robert'', était l'idole absolue, une vraie rockstar ! ) étaient toujours intéressants. Huebner a été un moteur pour tous ces jeunes grands maîtres allemands de ma génération (Lobron, Kindermann, Lau, Hickl, Bischoff, Hertneck, Mainka, etc...). Et pour les suivants aussi !
En vrac, son caractère intransigeant, sa droiture, son art de la précision, son acharnement au travail, son objectivité échiquéenne, sa culture générale, mais aussi ce petit côté non conformiste (son rejet des medias), tout cela impressionnait beaucoup mes amis.
Ces dernières années, on avait espéré pouvoir le rencontrer dans les Championnats Vétérans (comme Nunn, ou comme Andersson maintenant, en février), mais le responsable allemand (G.Koehler) n'avait pas réussi à le convaincre. Cependant, il donnait encore des conférences et simultanées régulières lors des Championnats d'Allemagne Vétérans.
Voilà des articles pour qui a le courage d'utiliser son traducteur google :
https://de.chessbase.com/post/robert-huebner-wird-75-jahre-alt
https://de.chessbase.com/post/robert-huebner-ist-tot
Il existe aussi d'intéressants articles en allemand (de rares interviews) dans le Spiegel :
Sur ses relations avec les medias (''pas comme un singe dans un zoo!''):
https://www.spiegel.de/sport/nicht-wie-ein-affe-im-zoo-a-e803150a-0002-0001-0000-000014321320
Sur les tensions lors du match contre Korchnoi :
https://www.spiegel.de/politik/knacks-gegeben-a-b64d6048-0002-0001-0000-000014318935
Avec un ''droit de réponse'', au sujet d'incidents et fausses nouvelles lors de ce match à Merano :
https://www.spiegel.de/politik/nicht-sklave-nicht-geldgeber-a-c3b0bdb8-0002-0001-0000-000014314940
Et sur la préparation du match contre Smyslov :
https://www.spiegel.de/kultur/mannschaft-gewechselt-a-1ca71d39-0002-0001-0000-000014022164
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Simultanée, à 70 ans, avec encore 2575 elo: Résultat 23-2 : https://www.youtube.com/watch?v=0pqea7_MplY
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Je peux me tromper mais il me semble que RH est le seul joueur au monde qui a battu Petrossian lors d’une Olympiade.
Il me semble aussi qu’il partage ce point commun avec son compatriote Lasker : champion d’Europe de Go !
J’ai souvenir d’un joueur parfois « curieux/bizarre » dans son attitude hors échiquier. Pas antipathique du tout mais pas très chaleureux. Peut-être timide.
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Échecs chinois plutôt que go, non ?
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L'éminent compatriote ne jouait qu'aux échecs, me semble t'il, tandis que le brillant homonyme dudit compatriote jouait aussi au go 😜
Pour Robert Hübner, d'après ce que j'ai lu, il jouait au Xianqui comme mentionné par Ulysse.
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PS, j'ai revérifié, Emanuel semblait aussi jouer au go, et au bridge, notamment.
Pour ma part j'aime le go et le shogi :)
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Il me semble avoir lu quelque part , que LASKER jouait beaucoup au bridge, mais qu'il n'avait pas un fort niveau.
En son temps, Alexandre DESCHAPELLES , avait écrit un traité sur le Whist, l'un des ancêtres du Bridge actuel .
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Pour le Go, c'est surtout Edward Lasker qui y jouait et dont les efforts de vulgarisation sont connus (par exemple ici : https://senseis.xmp.net/?EdwardLasker). Il a appris à jouer avec Oskar Korschelt en 1907 qui avait étudié le jeu avec Honinbo Shuho et ramené le jeu en Europe.
C'est Edward Lasker qui a introduit Emmanuel Lasker au go.
A l'époque, il y avait vraiment très peu de joueurs et le niveau était forcément très faible donc parler de champion d'Europe est peu fort !
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