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Hommage à Robert Huebner (1948-2025) par Reyes le
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Robert Huebner, né à Cologne le 6 novembre 1948, nous a quittés le 5 janvier 2025 après une longue maladie. C’était incontestablement l’un des grands de cette génération. Son approche des échecs était celle d’un puriste, à la recherche de la vérité, un défenseur des échecs classiques, à l’opposé de ce qui se passe aujourd’hui au sommet de la hiérarchie, bien loin des « échecs spectacles ». Par Georges Bertola.
« J'ai ajouté un point d'interrogation aux coups qui changent une position gagnante en partie nulle, ou une position nulle en partie perdante, selon mon jugement ; un coup qui transforme une partie gagnante en une partie perdante mérite deux points d'interrogation. J'ai ajouté des points d'interrogation entre parenthèses aux coups qui sont évidemment inexacts et augmentent considérablement la difficulté de la tâche du joueur, mais ne modifient pas l'évaluation de la position. Il n’y a pas de points d’exclamation, car ils ne servent à rien. Le meilleur coup doit être mentionné dans l'analyse dans tous les cas. Un point d'exclamation ne peut servir qu'à indiquer l'enthousiasme personnel du commentateur. » Robert Huebner
— Robert James Fischer - Robert Huebner, Interzonal Palma de Mallorca, 1970
— Mikhaïl Tal - Robert Huebner, Leningrad 1973
— Robert Huebner - Tigran V Petrosian, Interzonal de Bienne 1976
https://www.europe-echecs.com/art/hommage-a-robert-huebner-1948-2025-9403.html
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Agréable à lire et intéressant en tous points.
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C'est un très bon article, comme toujours.
Je retiens le passage qui affirme qu'aucune victoire de Huebner n'a jamais été retenue comme 1 des 10 parties de l'Informateur.
Je connais ce joueur, je sais qu'il faisait partie, quand l'occident avait un retard considérable, des tous meilleurs.
Mais c'est tout ou presque.
Merci pour l'article.
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Il me semble que pour nous, humbles joueurs, l'une des manières de rendre hommage à ce grand champion est aussi d'en discuter les approches.
Je prends pour exemple cette histoire de "!" qu'avait avec humour noté @Doc à la buvette.
Amhn je comprends bien ce qu'il veut nous dire et qui est rappelé dans le premier post.
Pour autant lorsque je lis une partie commentée je préfère l'approche, a priori souvent à l’œuvre, qui m'indique que le coup en question, sans nécessairement modifier l'évaluation cybernétique, sort de la liste des coups "normaux" et a vocation soit à me créer une situation + agréable soit d'embarrasser l'adversaire.
Il faut bien il me semble un "signe" dans l'analyse d'une partie pour indiquer qu'un coup, s'il n'est pas meilleur encore une fois pour la machine sur le moyen/long terme l'est néanmoins pour le joueur y compris dans la limite de ses moyens.
Sans savoir si j'ai été bien clair....
Sinon ce que je retiens par ailleurs et que j'ignorais (non en fait que j'avais oublié...) c'est "Il avait notamment étudié le grec et le latin à l’Université" que je crédite d'un !! car pour moi un type qui passe ne serait-ce qu'un peu de temps avec les langues dites mortes ne peut-être foncièrement mauvais.
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Superbe article de G.Bertola , merci.
Huebner mérite un hommage dans la revue papier à la hauteur de Kortchnoi en 2016 (3 numéros) de mon point de vue .
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Je m'associe aux remerciements pour la qualité de cet article portant sur un aussi remarquable joueur.
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Bel article, je note que Huebner avait parfaitement compris le jeu de Tal, que seuls les cuistres ont pu qualifier d'arnaqueur. Tal était un grand tacticien fondant ses sacrifices sur un sens positionnel hors pair. C'était une forme d'Alpha zero avant la lettre (si l'on peut dire!).
Cette fragilité psychologique, notamment face aux colosses soviétiques aux nerfs d'acier, rappelle un peu celle que Karpov avait diagnostiqué, très tôt, au sujet d'Ivantchouk.
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PS : la fragilité d'Huebner bien sûr. Quand on voit la vidéo de l'atroce partie d'Ivantchouk qu'il perd et où les pièces volent sous l'oeil impitoyable de la pendule de blitz, on comprend mieux le diagnostic de Karpov.
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@ Krusti
Oui, c'est extrêmement impressionnant de mener 2 activités de la sorte. Et, même si c'était en partie une boutade, je n'est jamais rencontré "d'antiquisants" qui n'étaient pas des personnes intéressantes. Huebner était spécialiste de l'étude des papyrus, on n'avait pas de département égyptologie, mais on n'avait des nubiologues (les spécialistes de juste en dessous^^), des chercheurs aussi passionnés que brillants. Quand je me rappelle, je me dis que la contemporaine, c'était, quand même, aussi le choix de la facilité !
@ Athos
Concernant Huebner, la fragilité oui peut-être (mais j'ai toujours beaucoup de mal avec cette idée quand la personne s'est hissée si près du sommet), mais aussi la complexité matérielle.
Il avait dû consentir à des emprunts non négligeables pour préparer et pour participer à ses séries des candidats. Même si la fédération allemande pouvait participer, on peut dire que c'était un joueur qui payait pour jouer (au sens très premier du terme). et je crois que ça a pu beaucoup pesé dans le sentiment d'obligation (ou de non obligation) qu'il avait vis à vis du jeu.
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